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Andy Warhol - Self-Portrait

Publié le 03/11/2013

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Introduction, notion d'autoportrait Andy Warhol est très narcissique, la peur de la mort l'obsède et l'oblige à laisser une trace de lui avant son décès. Il a donc réalisé un très grand nombre d'autoportraits sous forme de séries de dizaines d'oeuvres, déclinées sous différentes couleurs, sous forme de clichés photographiques ou de peintures à l'acrylique sur toile. Cette pratique peut heurter les idées classiques attribuant à une oeuvre une unicité. Ses autoportraits montrent son évolution à partir de 1948, date de son premier autoportrait provocateur, jusqu'à 1986 avec les séries « self-portrait with a fright wig « et « self portrait with camouflage « que nous vous présentons. Cet ensemble d'autoportraits peut être assimilé à une autobiographie picturale car elle retrace chaque étape de sa vie. C'est cela qui nous a fait directement relier ce sujet au thème de la mémoire. Biographie d'Andy Warhol Andrew Warhola plus connu sous le nom d'Andy Warhol est né en 1928 à Pittsburg et est mort en 1987 à New York. Cet artiste américain appartient au mouvement du pop art. Ce courant artistique né en Grande Bretagne est l'abréviation de « popular art «, l'art populaire. Ce mouvement questionne la société de consommation qui se développe considérablement dans les années 60. L'art dans ce courant est présenté comme un simple produit à consommer. Warhol est considéré comme « the pope of the pop «, c'est-à-dire « le pape de la pop «. Il est fasciné par Hollywood et vit sa vie comme une oeuvre en brouillant la distinction entre l'art et la vie. Il réalise l'ensemble de ses oeuvres dans un atelier dénommé « the Factory «, il emprunte ainsi à la société de consommation le terme d'usine où l'on fabrique à la chaîne des objets, en grande quantité, prêts à être consommés. De nombreux autres artistes du pop art ont produit leurs oeuvres dans cet atelier, qui est aujourd'hui un lieu mythique. Contexte historique Dans les années 80, la société de consommation est en pleine expansion, avec la multiplication des publicités, l'arrivée de l'informatique et des nouvelles techniques de comunication. L'augmentation du niveau de vie rend possible l'achat de ces nouveautés. Mais paradoxalement, des écarts énormes se creusent entre les pays et entre les classes sociales d'un même pays. Les gens achètent sans compter, ils sont même prêts à s'endetter pour cela. Les deux blocs, l'URSS et les USA sont encore face à face. Ils sortent de la guerre fraîche avec l'arrivée au pouvoir en URSS de Gorbatchev en 85 qui a permis une détente avec les USA. Cependant après l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS , en 1979, la menace pèse sur le Golfe Persique, riche en pétrole et vital pour les USA, c'est pour cela qu'ils interviennent. Ces conflits ne cessent de susciter depuis la guerre du Viet nam de nombreuses réactions pacifistes aux Etats-Unis. -64135069850030241464064000 « Self-portrait with a fright wig « « Self-portrait with camouflage « Introduction des autoportraits Andy Warhol se représente de face, coiffé d'une perruque d'Halloween argentée. Andy Warhol utilise, dans ces deux autoportraits, la sérigraphie qui est une technique d'imprimerie utilisant des pochoirs interposés entre l'encre et le support, ainsi que l'acrylique, qui est une peinture très adhésive, très stable et résistante, ne se modifiant pas au cours du temps. Dans les deux cas, il réalise le pochoir à partir d'une photographie. Il utilise dans tous ses autoportraits d'autres techniques, comme le polaroïd matriciel. Dans les deux séries, Andy Warhol utilise quatre photos différentes, nous vous en montrons deux qui en sont les représentantes, l'une de « Self-portrait with a fright wig « et l'autre de « Self-portrait with camouflage «. Le principe est le même, dans l'une comme dans l'autre l'expression du visage ne change pas. Seules la perruque et les couleurs changent d'un portrait à un autre dans chaque série. Dans « Self-portrait with a fright wig «, une seule couleur autre que le noir est utilisée et dans « Self-portrait with camouflage « un mélange de quatre couleurs est utilisé pour le camouflage. 1e Taille du tableau Ces deux tableaux sont imposants, ils mesurent environ 2 mètres sur 2 mètres, comparables à une affiche publicitaire. Il ne faut pas oublier qu'Andy Warhol a commencé à travailler comme designer publicitaire. L'artiste cherche à marquer les esprits et à capter l'attention des spectateurs. Le fait que le visage d'Andy Warhol soit supérieur aux dimensions réelles le rend beaucoup plus impressionnant. En effet, cela va heurter les spectateurs, ils vont se diriger vers cette immense tête où à côté d'elle, ils se sentent petits. 2e décrire les couleurs fluos Dans ces 2 tableaux, les couleurs sont fluorescentes, dans le premier, c'est le violet et dans le deuxième, le bleu, le jaune, le violet ainsi que le vert. Ce sont des couleurs franches, uniformes, et non pas des teintes pastel ou mélangées. Ce procédé permet également de capter l'attention des spectateurs. L'oeil va se tourner vers les tableaux aux couleurs vives, qui peuvent même assombrir les tableaux voisins. Il se forme un fort contraste entre la photographie en noir et blanc et ces couleurs superposées à celle-ci, par la sérigraphie. 3e Coiffure imposante Sa coiffure occupe la moitié de chaque tableau, elle est voyante et inhabituelle car comme nous l'avons déjà dit, elle n'est pas naturelle mais c'est une perruque d'Halloween argentée. Cette perruque choque et terrifie car elle donne l'impression que la personne sort d'un cauchemar. C'est une coiffure décoiffée, en effet, Andy Warhol porte une perruque non pas pour restaurer une chevelure perdue mais pour faire référence à un objet de consommation inutile. La série « Self-portrait with a fright wig « tire son nom de cette perruque « fright wig «, qui signifie en français « perruque terrifiante «. 4e expression du visage (bouche ouverte, regard...) Ces deux séries nous ont paru directement liées au thème du corps par la représentation et l'expression du visage. Elle ne change pas d'un tableau à un autre. Le regard est fixe, avec les yeux grands ouverts. Les deux tableaux paraissent exprimer les mêmes sentiments mais pas sur les mêmes sujets : l'étonnement, voir même la peur, et la concentration. Dans « Self-Portrait with a fright wig «, l'étonnement peut viser la société de consommation, Andy Warhol serait apeuré par ses dérives et se concentrerait sur ce problème, comme il l'a déjà fait auparavant avec les nombreuses représentations de « Campbell's soup «. Dans « Self-Portrait with camouflage «, l'étonnement peut être face à la volonté de puissance qui engendre la guerre, dont il a peur. Toujours dans ce même tableau, on remarque que le regard apparaît plus noir, et qu'une bande bleue du camouflage forme sur eux comme un masque qui au lieu de cacher, révèle sa colère, cela le met hors de lui que des humains continuent de s'entretuer. Il ne cache pas ses sentiments, sa bouche qui est entrouverte donne l'impression qu'il veut transmettre un message. On remarque que son visage paraît plus émacié dans « Self-Portrait with a fright wig «, avec un jeu sur les ombres. Dernière partie, envie d'engagement et de dénoncer la guerre dans camouflage L'une des deux séries de tableau est faite de camouflages, comme nous l'avons vu pour dénoncer la guerre, en l'occurrence la guerre en Afghanistan. L'artiste ne reste pas spectateur, il ne veut pas rester à l'écart, ignorant. Il manifeste son engagement pour interpeller le public et susciter des réactions sur ces guerres. Ce n'est pas seulement l'expression du visage qui dénonce la guerre mais également cette perruque qui terrifie. Elle peut évoquer un champ de bataille, car elle n'est pas ordonnée. Conclusion, référence aux thèmes et pourquoi avons-nous choisi ce sujet Enfin, l'analyse des deux séries d'autoportraits de 1986 d'Andy Warhol a été pour nous très intéressante car à première vue ces tableaux paraissent être seulement l'oeuvre provoquante d'un artiste alors qu'après mûre réflexion, ils ont une visée politique et sociale et montrent que l'artiste ne se situe pas à l'écart de la société mais qu'il s'implique dans le contexte mondial de l'époque. « Il ne faut pas juger un livre à sa couverture «. « L'Amérique a inauguré une tradition où les plus riches consommateurs achètent en fait les mêmes choses que les plus pauvres. «

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