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Anthologie des poèmes de Prévert

Publié le 18/01/2011

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Anthologie de dix poèmes engagés de Les Paroles de Jacques Prévert

 

Anthologie de dix poèmes engagés de Les Paroles de Jacques Prévert

 

 

 

 

Paroles est un recueil qui regroupe des poèmes de Jacques Prévert écrient entre 1907 et 1949.  Il est publié en 1945. Jacques Prévert est considéré comme un grand poète du XXe siècle. Dans ses poèmes, l’auteur fait une critique de la société, des riches, des enseignants, de la guerre, des puissants. Mais il parle aussi d’amour, des enfants... Ses poèmes sont simples et sont souvent à vers libres. Prévert, évite la plupart du temps les ponctuations expressives.

Ici, nous avons une anthologie sur 10 poèmes engagés tirés de Paroles de Jacques Prévert. Ces dix poèmes ne comportent qu’une seul strophe à vers libre. De plus, à travers ces poèmes, le lecteur à l’impression d’assister à une scène, une histoire que raconterait Prévert. Nous avons ici des thèmes variés. Les poèmes sont classés dans des catégories :Le poème fini avec quelque chose de « tragique «, Le poème fini avec quelque chose de gaie et Le poème adopte un même ton du début à la fin.

 

 

Le poème finit avec quelque chose de « tragique «

Barbara est un poème d’une grande simplicité de langage, sans ponctuation où Prévert s’exprime avec violence et cherche à partager son émotion avec le lecteur. En effet, on observe l’omniprésence de la pluie dans tout le poème. Le poète utilise cette image de la « pluie « destructrice, ravageuse pour dénoncer l’horreur de la guerre. Il emploi un vocabulaire très expressif, violent afin de montrer son indignation : « Quelle connerie«, « deuil terrible «, « qui crèvent comme des chiens «. De plus, le poète s’exprime à la première personne du singulier afin de mieux s’impliquer dans son engagement. Enfin, après l’utilisation du registre polémique, Prévert se sert du pathétique afin de mieux toucher de lecteur. Pour cela, il évoque le bonheur d’un couple détruit par la guerre. Il met en valeur leur amour qui est rompu, c’est ce qui viendra toucher le lecteur : «Et celui qui te serrait dans ses bras «, « Amoureusement «, « Est-il mort ou bien encore vivant «. Mais il évoque également son bonheur qui sont répétés et que l’on ne retrouve plus : « souriant e«,  « Epanouie ravie ruisselante « et « heureuse «. Pour accentué le registre pathétique, nous avons la présence de l’interjection « Oh « répétée deux fois. De plus,  Prévert ne cesse de répéter « Rappelle-toi «, il parle à Barbara, mais également au lecteur où il lui demande de ne pas oublier ! Dans son poème, Prévert montre bien que c’est un pacifiste en se révoltant ainsi « Quelle connerie la guerre «.

 

Déjeuner du matin est un poème qui décrit le quotidien d’un couple devenu routinière. En effet, Prévert fait une description d’une matinée assez banale : « il a mis le café dans la tasse «, « il a mis le lait dans la tasse de café «. On remarque dans cette description qu’aucune parole et aucun regard n’est échangée entre la femme et l’homme. Ce poème se termine par comme une sorte de chute où la femme se met pleurer après le départ de son mari, se rendant compte qu’ils n’ont plus rien à se dire, plus aucune raison d’être encore en couple. De plus, la femme à la fin parle à la première personne du singulier alors que tous que le texte est écrit à la troisième personne du singulier : « et moi j’ai pris ma tête dans ma main et j’ai pleuré «. Ce changement de pronom personnel nous surprend et nous plus mal à l’aise pour cette femme. Prévert, à travers se poème, cherche à dénoncer la condition ouvrière qui détruit un couple qui est fragilisé par le travail, surtout la femme.

 

La grasse matinée est un poème dans lequel Prévert dénonce la pauvreté des gens écrasé par les riches. Et les méfaits qu’elle engendre. Tout au long du poème on suit un homme qui souffre de la faim. Tout d’abord, nous remarquons un champ lexical de la nourriture tout au long du texte « œuf dur «, « sauce de vinaigre «, « pâtés «, « poissons «, « sardines « et un champ lexical de la pauvreté : « qui faim «, « poussière «, « qu’il n’a pas mangé «. L’auteur utilise le registre pathétique pour émouvoir le lecteur sur la pauvreté de l’homme. Puis, on a une répétition de « tête « évoquant plusieurs sens : « Elle est terrible aussi dans la tête de l’homme «, l’homme ne cesse penser à la nourriture, « sa tête «, il parle de sa tête au sens propre, « une tête «, l’homme imagine une tête d’animal qui se mange, « se paye sa tête «, le fait que tout le monde se moque de lui. Le lecteur remarque qu’au fur et à mesure du poème, l’homme devient de plus en plus obsédé par la nourriture, il ne cesse de se répété que cela fait « trois jours trois nuits sans manger «. Prévert dénonce également les méfaits que la faim peut engendrer. En effet, l’homme a dans sa tête « un brouillard e mots «, il a tellement faim qu’il fini par être contraint à tuer et à voler pour survivre, et ici la victime est « un home très estimé dans son quartier «.

Le poème fini par cette chute qui va faire réfléchir le lecteur sur condition de vie d’un pauvre.

 

Familiale est un poème dans lequel Prévert dénonce la guerre mais également la réaction de la famille face à celle-ci. Dans ce poème, on peut qualifier cette famille de bourgeois, on a une mère au foyer qui « fait du tricot «,  un père qui travaille dans un milieu social élevé, « il fait des affaires « et un fils qui suivra les traces de son père. De plus, on a une famille qui obéit, qui se soumet à se mode de vie avec la guerre. En effet, on remarque que cette famille considère la guerre comme banale. « Elle trouve ça tout naturel la mère « ainsi que le père, or, la guerre et tout sauf naturelle ! Les verbes « faire «, « trouver « et « continuer « sont sans cesse associer au tricot, à la guerre et aux affaires. Le poète renforce la banalité de leur vie et la routine de la guerre. On peut ajouter également qu’on a une monotonie du poème avec la répétition du quotidien de la famille avec un temps au présent, exceptée à « quand il aura fini la guerre « où on montre la vie du fils déjà tracé et donc le déroulement banal de la vie. Le manque de ponctuation fait du poème plat, sans mise en valeur. De plus, nous remarquons que la famille ne réagit pas face à la guerre et même lorsque le fils meurt, on a aucune émotion, tout est froid : « la vie continue «. Le lecteur ressent un malaise. A la fin du poème, on à des répétitions de guerre, affaires et tricot et puis affaire. Le poète dénonce ainsi le fait que la famille, ne se préoccupe de rien d’autre que de leurs affaires. On peut voir que « guerre « et « affaire « rime avec « cimetière «, la vie de cette famille conduit à la mort. Le poète dénonce par-dessus tout le silence de cette famille face à la guerre qu’ils trouvent « normale «

 

 

Le poème se termine avec quelque chose de gaie

Quartier Libre est un court poème où Prévert invite à la désertion. Il cherche à nous persuader d’adhérer à sa cause en tant que pacifiste. En effet, veut arrêter les guerres, il emprisonne les emprisonnent à travers le fait qu’il met son « képi dans la cage «. Et il le remplace par  « l’oiseau « qui parle, il répond au commandant. Ce dernier s’excuse : « excusez-moi «. Nous avons une métaphore où l’oiseau symbolise la liberté, la paix, et le commandant la guerre. Ici la guerre s’excuse à la paix. Ce qui montre que la guerre à tord, la paix domine et c’est ce qu’il faut. De plus, le poète utilise la première personne du singulier afin de mieux s’engager. Dans le dernier vers : « Vous êtes tout excusé  tout le monde peut se tromper «, c’est comme si Prévert s’adresse au militaire, il les pardonne mais il montre aussi que la guerre n’est pas la solution.

Prévert est bien antimilitarisme, nous pouvons le voir à travers d’autres de ses poèmes.

 

Le Cancre est un poème d’une telle simplicité que même les plus petits peuvent le lire. Prévert dénonce l’enseignement.

Il défend à travers ce poème le fait qu’un enfant qui ne sache pas répondre à des questions et qui perd ses moyens lorsqu’on l’interroge n’est pas forcément un cancre. « Il dit non «, « fou rire «, toutes ces choses le font passer dans la case des « mauvais élèves « simplement parce qu’il raisonne de manière différente. Ici, Prévert cherche à montrer que l’enfant peut être « mauvais « en classe mais bon dans la vie : « Il dit non avec la tête mais il dit oui avec le cœur « et « il dit oui à ce qu’il aime il dit non au professeur « où l’on voit que l’enfant peut ne pas aimer l’école mais qu’en dehors de l’école, il peut être quelqu’un de bon. De plus, on observe que malgré les difficultés qu’il a pu rencontrer à l’école telles que « les problèmes «, « les menaces du maître «, « les huées des enfants prodiges «, l’enfant prend sa revanche sur la vie, il va profiter de celle-ci : « le fou rire « face au « problèmes «, « craies de toutes les couleurs « qui montre qu’il sourit à la vie et enfin, nous avant une opposition avec  « le tableau noir du malheur « et « le visage du bonheur « ce qui signifie bien que malgré ses problèmes, il affichera toujours un visage qui rayonne de bonheur. 

Prévert dénonce au final la cause des enfants et dénonce l’apprentissage, l’école.

 

 

Le poème adopte un même ton du début à la fin.

La Cène est un court poème de cinq vers où Prévert dénonce la religion. En effet dans ce poème, l’auteur s’en prend aux Saints. Il joue avec les mots en disant : « ils ne sont pas dans leur assiette « car « ils ne mangent pas « mais Prévert compare aussi « assiette « à leur auréole : « verticalement derrière la tête «.  Le poète se moque ici des Saints et donc à la religion. De plus, nous pouvons penser que ce poème fait référence au dernier repas de Jésus Crist avec le titre La Cène.

Dans son recueil, Prévert écrit de nombreux poèmes anticléricalismes.

 

La brouette ou les grandes inventions est un poème court de quatre vers. C’est un poème anticléricalisme.

Dans ce poème, nous avons l’évocation de Dieu. Prévert ici, dénonce le fait que tout est ramené à Dieu. En effet, il montre qu’à chaque fois que l’homme crée ou que le « hasard « invente quelque chose, ce quelque chose fonctionne grâce à « Dieu « que l’on compare au « paon «. De plus, en montrant que « l’homme le pousse « dans le hasard, nous pouvons dire que l’homme, en pensant que tout vient de Dieu, s’abaisse par rapport à Dieu et dépend de lui, de la religion. Mais Prévert, par ce dernier, cherche à informer le lecteur que c’est l’homme qui a créé Dieu. Le poète dénonce la religion de manière implicite mais il peut également la dénoncer de manière explicite.

 

Discours sur la paix qui fait également des poèmes courts de Prévert. Dans ce poème, le poète fait la satire d’un politicien et ramène celui-ci au rang d’un simple mortel.

 En effet, il utilise des termes mélioratifs  et des hyperboles qu’il va tout e suite chercher à faire des oppositions, qui sont ici en grandes quantités, afin de mieux dévaloriser le politicien : « discours extrêmement important « où le « grand homme d’Etat « va trébucher. On oppose sa grandeur, à son importance au fait qu’il soit faible. De plus, on observe une opposition entre le discours important et « belle phrase creuse « qui montre bien qu’en fin de compte, sa phrase ne contient rien d’important, d’utile. Ensuite, Prévert utilise des termes afin de rendre cet homme ridicule en tant qu’homme important, le poète ramène alors l’homme au rang d’un simple mortel : « trébuchant «, « creuse «, « tombe « , « désemparé «, « haletant «. Puis, dans « la carie dentaire de ses pacifiques raisonnements «, l’écrivain cherche à montrer que c’est une erreur d’essayer de parler de la guerre avec de bons arguments car il n’y en a pas. Enfin, on observe qu’en fin de compte, en liant le premier et dernier vers, l’important discours en fait porte sur « la délicate question d’argent «.

Prévert se moque ainsi des hommes politiques et rappelle que c’est un pacifiste.

 

Le temps perdu est un poème dans lequel Prévert dénonce la condition ouvrière avec ironie.

 En effet, on a des termes mélioratifs du temps, de la journée : « beau «, « soleil «, « tout rouge «, « souriant «. Face à cette belle journée, le poète termine son poème par une interrogation du travailleur qui fait une remarque sur le fait qu’en cette belle journée, le patron ne devrait-il pas se reposer ? Bien sûr, cette interrogation est purement ironique car Prévert dénonce la condition ouvrière : le patron peut s’accorder un moment, voire une journée de repose tandis que les employés, les travailleurs continuent leur tâche, travail. Le lecteur observe donc une injustice !

On a donc ici un poème engagé qui dénonce l’injustice dans le monde du travail...

 

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