antigone
Publié le 10/09/2012
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Exposé sur Antigone: Introduction : I. Antigone un personnage aux statuts ambigus : 1. La figure de la femme comme objet linguistique chez Lacan 2. Hegel et le principe de reconnaissance dans la parenté 3. Vision reprise par Butler II. Les raisons liées à la parenté pour lesquelles Antigone va à l'encontre de ce qui est « normal « pour les autres : 1. Hegel et l'opposition d'Antigone aux lois de l'Etat 2. Lacan et l'opposition d'Antigone « au vouloir vivre «/ « à la vie « 3. La relation entre paroles et actes selon Butler III. Antigone héroïne des limites de la parenté normative : 1. Le tabou de l'inceste ne produit pas toujours une parenté normative 2. Antigone ne reproduit pas, elle non plus, une parenté hétérosexuelle normative : ce qui empêche de conclure le complexe d'OEdipe 3. Antigone transforme la parenté normative en n'en étant qu'un « spectre dérivée « Conclusion : Introduction : Judith Butler est une philosophe féministe américaine très connue pour avoir beaucoup écrit sur la question de l'identité sexuelle autrement dit sur le genre. Avec ce livre, Antigone : la parenté entre vie et mort, elle continue son questionnement en se tournant vers un aspect plus particuliers qu'est la parenté. Pour cela, elle utilise comme fondement se sa théorie l'Antigone de Sophocle et les interprétations qu'en ont faites d'autres philosophes ou psychanalystes comme Hegel ou Lacan par exemple. Nous pourrions définir la parenté comme un ensemble de liens sociaux existant entre deux des personnes d'une même famille, basés sur des droits et des obligations particulières imposées par la société dans laquelle nous vivons. Définir la parenté et ses liens n'est pas si simple, d'autant plus lorsque nous sortons de la parenté traditionnelle crée par notre société. C'est le cas d'Antigone qui est née de la relation incestueuse d'OEdipe et de sa mère Jocaste. En effet, OEdipe et donc à la fois le fils et le mari de Jocaste mais aussi à la fois le père et le frère d'Antigone etc. Le schéma familial d'Antigone a donc dans nos sociétés conformistes un caractère monstrueux où toutes les caractéristiques de la famille traditionnelle sont bouleversées. Nous pouvons ainsi nous demander quelles sortes de parenté Antigone, dont le nom signifie contre la génération, représente elle ? Nous verrons dans un premier temps que le personnage d'Antigone est un personnage aux statuts ambigus. Puis nous étudierons les raisons liées à la parenté par lesquelles Antigone va à l'encontre de ce qui considéré comme « normal « pour les autres en étant sans cesse en opposition aux lois de l'Etat mais aussi à la vie elle même en général. Et enfin, nous verrons qu'Antigone est pour Judith Butler l'héroïne des limites de la parenté normative. Ps : Ce qui est en gras est à mettre dans le diapo + mettre schéma de la famille des Labdacides ; D. Partie 2 : Les raisons liées à la parenté pour lesquelles Antigone va à l'encontre de ce qui est « normal « pour les autres : 1. Hegel et l'opposition d'Antigone aux lois de l'Etat : Comme nous avons pu le voir précédemment Antigone n'a pas une parenté traditionnelle puisque OEdipe son père et aussi son demi frère car ils sont tous les deux des enfants de Jocaste. De plus, dans la pièce de Sophocle, Antigone désir offrir une sépulture à son frère Polynice contre lequel l'oncle d'Antigone, Créon, à interdit ce geste qui permet en quelque sorte aux morts de passer dans l'au delà. Créon représente ainsi les lois de la Cité, donc les lois écrites, alors qu'Antigone se voit être la représentante des lois non écrites, c'est à dire des lois divines. En s'opposant aux lois de la cité, on pourrait penser qu'Antigone s'en exclue de nouveau elle même alors qu'elle en est déjà plus ou moins éloignée de part sa parentalité contraire aux lois de la cité puisque interdite. Cela reste tout de même ambigu car en voulant donner une sépulture à son frère, elle est aussi ainsi dans le respect des règles normalement imposées ou voulues par les liens de parenté et devient alors une fidèle représentante de celles ci. Cette position est celle qu'Hegel décida d'attribuer au personnage d'Antigone dans La Phénoménologie de l'Esprit et la Philosophie du droit pour qui, je cite : « Antigone (...) représente les Dieux du foyer « donc de la famille. Antigone est aussi en opposition face aux lois de la cité car elle représente les lois divines qui sont associées à la femme. Antigone devient ainsi une généralité représentant toutes les femmes. Or la cité est pour la femme, et plus en particuliers la mère, un moyen de dissolution de la famille et donc ainsi de la parenté. Pour Hegel, Antigone est donc une représentation du conflit entre l'Etat et la famille donc entre l'Etat et la parenté. Pour lui, Antigone est ainsi une représentation des femmes en général dans leurs combats pour ne pas donner leurs fils à la cité afin de ne pas en faire des guerriers. Antigone va donc encore une fois à l'encontre des lois de la cité en préférant exercer son désir personnel. Cependant par son acte, Antigone est vouée à la mort et ne deviendra jamais mère ce qui peut poser une certaine limite à la thèse de Hegel. 2. Lacan et l'opposition d'Antigone « au vouloir vivre «/ « à la vie « : Pour Lacan, le personnage d'Antigone est aussi opposé aux lois de la cité, plus communément aujourd'hui appelés les lois publiques. Mais afin de mieux comprendre la thèse de Lacan selon laquelle l'action d'Antigone se tiendrait au seuil de l'ordre symbolique, nous allons d'abord voir de quelle façon Lacan définit il la parenté et voir ce qu'est le symbolique. Le symbolique est l'ensemble des règles qui gouvernent l'accès au discours et à la parole dans la culture et donc dans la société. Pour lui, la parenté n'est pas l'objet de relations de sangs ni même de liens sociaux mais plutôt, je cite : « un ensemble de relations linguistiques dans lequel chaque terme signifie jamais qu'en relation avec les autres termes «. Pour Lacan c'est donc le symbolique qui caractérise l'ordre humain, son destin mais aussi sa parenté, le symbolique ayant une valeur universelle. Lacan s'intéresse particulièrement dans la pièce de Sophocle aux raisons pour lesquels Antigone et Créon courent à leurs pertes. Pour lui, l'action d'Antigone ne relève pas seulement comme pour Hegel d'un conflit entre les lois divines et la cité ou bien encore des femmes et la notion de parenté contre la cité, mais plutôt d'un conflit dit interne. En effet, Antigone est l'incarnation du désir de bien faire en voulant donner une sépulture à son frère mais ce désir de bien faire mène à l'autodestruction autrement dit à la mort. Antigone part son acte et ses conséquences donne donc sa vie à un mort, elle se situe ainsi constamment à la limite des deux, c'est à dire entre la vie et la mort, ce qui rejoint le titre de l'oeuvre. Mais pour Lacan, le fait qu'Antigone s'en remette aux lois des Dieux cela signifie qu'elle cherche, je cite : « un recours contre la mort «. En allant à l'encontre de la vie Antigone dépasse ainsi le seuil du symbolique puisque les lois des Dieux qu'Antigone représente n'en sont pas du même ordre. En effet, comme je l'ai dit précédemment le symbolique doit avoir une valeur universelle, or en voulant enterrer son frère elle fait de lui quelqu'un de particuliers ce qui est contraire à l'universalité. Cependant, le désir d'Antigone de mourir est aussi lié à la malédiction de son père. Or cette malédiction correspond à la définition du symbolique selon Lacan puisqu'elle appartient à un ensemble de relation linguistique, gouverné par les mots du père, qui forme un circuit qu'Antigone est obligé de suivre. En effet, OEdipe a, à un moment, proclamé « qu'il eût mieux valu pour ses enfants de pas naître «, ce qui peut ainsi conduire Antigone à la mort. La thèse de Lacan a donc aussi ses limites comme celle de Hegel. Pour la fonction du linguistique le destin d'OEdipe et d'Antigone sont donc lié car leur parenté hors norme les conduit tous deux à la mort. Nous pouvons donc dire que les paroles jouent aussi un rôle important dans la parenté d'Antigone. Judith Butler en conclura, en s'inspirant d' Hölderlin, qu'il y a une relation entre paroles et actes dans Antigone, les paroles et les actes étant parfois contraires deviennent cependant aussi indissociables (transition changement de sous partie). 3. La relation entre paroles et actes selon J. Butler : Les paroles et les actes se mélangent au sein de la famille des Labdacides. Les paroles ont en effet une place particulière dans le destin d'Antigone. Elles sont la raison qui pousse Antigone à agir mais aussi le moyen par lequel elle agit et par lequel elle défend son acte. Nous allons principalement retenir trois exemples afin de démontrer cette thèse. Premièrement se sont les paroles d'OEdipe qui conduisent Polynice à la mort. En effet, dans la pièce de Sophocle OEdipe à Colone, Polynice rend visite à son père pour qu'il intervienne dans le conflit opposant les deux frères mais OEdipe refuse et le maudit par ses paroles : « Que tu ne reconquière jamais la terre de tes aïeux, que, sans revoir le val d'Argos, tu meures de la main de ton frère l'usurpateur expirant lui même sous ta main «. La mort de Polynice et l'acte d'Antigone (lui offrir une sépulture) sont donc liés à la malédiction lancée par OEdipe et donc ainsi liés aux paroles. Ce sont aussi les paroles d'OEdipe qui déplace l'amour d'Antigone pour lui à l'amour qu'elle porte à Polynice et qui la « masculine «. Je m'explique : avant de mourir OEdipe dit à Antigone : « Personne au monde ne vous a aimée comme ce père que vous n'aurez plus près de vous dans la vie «. Or Antigone déplace la loyauté qu'elle exerçait envers son père à son frère. Les paroles d'OEdipe se réalisent puisqu'elle voue sa vie à un mort et qu'elle n'aimera aucun homme vivant mais déplace son amour pour son père sur son amour pour son frère. De plus, OEdipe trouble d'autant plus la notion de parenté en faisant de ses filles ses fils. Il dira à ses fils : « si je n'avais celles ci (mes filles) pour me nourrir, s'il n'eût tenu qu'à toi, je ne serais plus. Les soutiens de mes jours, ce sont elles ; elles pourvoient à ma subsistances ce sont elles les hommes pour peiner à mes côtés. Vous, les deux garçons, non vous n'êtes pas mes fils « (tu mets juste les citations que j'ai mis en gras sans les explications). Les paroles d'OEdipe en accusant et en punissant annoncent les événements à venir et tuent. La relation entre parole et acte est donc aussi embrouillée que la notion de parenté. Les paroles et les actes deviennent donc indissociables. Judith Butler précise enfin qu'il y a de nous jours d'autres domaines où les paroles et les actes sont indissociables comme par exemple les rassemblements familiaux. De plus dans la structure de certaines familles actuelles, je vais reprendre l'exemple de Judith Butler, dans le cas ou un coupe homosexuelle désirerait d'adopter un enfant alors il pourrait y avoir la même confusion que pour Antigone entre les termes « père « et « frère «mais la avec « père « et « mère «. Cependant nous pouvons nous demander en quoi cela serait il problématique hormis le fait de chambouler la structure familiale traditionnelle ? Partie 3 : Antigone héroïne des limites de la parenté normative : 2. Antigone ne reproduit pas, elle non plus, une parenté hétérosexuelle normative : ce qui empêche de conclure positivement le complexe d'OEdipe. Nous pourrions penser que Sophocle aurait pu conclure le drame oedipien en remettant les choses « dans l'ordre «, au moins d'un point de vue de la parenté. Nous aurions donc pu nous attendre à une conclusion hétérosexuelle du drame oedipien, c'est à dire en revenant à une parenté normative. Mais ce n'est pas le cas puisque Antigone vouée à la mort refuse ainsi d'être liée à Hémon, de devenir sa femme et de devenir mère. Même si la norme et la perversion sont liées puisque pour établir une norme il faut aussi établir ce qui se situe en dehors de cette norme, le cas d'Antigone ne change rien. En effet, la fin de l'histoire des Labdacides aurait pu se conclure par une ré articulation de la norme mais encore une fois ce n'est pas le cas. Antigone en refusant de se lié à Hémon ne s'attache pas à une liaison hétérosexuelle et en préférant la mort ne s'attache d'ailleurs à aucune liaison sexuelle que ce soit. En effet, les relations de parenté ne sont vues de nouveau qu'à travers le prisme de la mort. Elle refuse d'aimer Hémon qui est vivant préférant son père et son frère qui sont morts. Judith Butler compare ainsi la tombe avec ce qu'elle nomme « le foyer profond « et la chambre nuptiale d'un point de vue métaphorique. Si Antigone préfère la tombe à la chambre nuptiale ou autrement dit si Antigone préfère la mort au mariage alors elle détruit l'idée de mariage, l'idée de famille traditionnelle et de parenté normative. 3. Antigone transforme la parenté normative en n'en étant « qu'un spectre dérivée « : Judith Butler pose la question suivante : « Disons nous pour autant que les familles qui n'approchent pas la norme mais se contente d'en offrir une image apparemment dérivée n'en sont que de pâles copies, ou acceptons nous que l'idéalité de la norme soit défaite précisément à travers la complexité de son exemplification ? « Nous pourrions alors penser que le fait qu'Antigone s'efforce d'être affligée à la mort de son frère alors que cela lui est interdit lui permet de se rapprochée de la parenté normative même si celle ci ne cherche nullement à en faire partie. Antigone cherche ainsi à plusieurs occasion ne se rapprochée de la parenté normative mais ne désir pas s'y intégrer. En effet, Antigone ouvre la voie à une nouvelle vision de la parenté sans l'imposer. Et donc je vais vous lire le dernier paragraphe du livre : Elle ne fait pas partie de l'humanité, mais elle parle son langage. Interdite d'agir, elle agit néanmoins, et son acte n'est guère une simple assimilation d'une norme existante. En agissant comme quelqu'un qui n'a pas le droit de le faire, elle jette le trouble dans le vocabulaire de la parenté qui est une pré condition de l'humain, soulèvent implicitement pour nous la question de ce que ces pré conditions doivent être réellement. « Nous pouvons donc dire que même si Antigone n'appartient à une parentalité normative pour plusieurs raisons elle est en tout de même le spectre dans la mort car elle tient à réaliser toutes les obligations à la parenté à ce moment là par exemple.
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