arbre (faune & Flore). 1 PRÉSENTATION arbre, plante vivace, ligneuse, dont la tige principale, ou tronc, dépasse 6 m de haut. Cette tige unique différencie les arbres des arbustes, et sa composition (quasi exclusivement du bois) les distingue des plantes herbacées. Le tronc porte, à son sommet, des branches, elles-mêmes recouvertes de feuilles. À partir de ce schéma, de nombreuses variantes sont possibles. Certains arbres sont très petits, d'autres très hauts. Le tronc peut être très réduit : les branches semblent alors sortir du sol. Les séquoias d'Amérique du Nord et les eucalyptus d'Australie peuvent dépasser 110 m, avec des troncs dont la circonférence atteint 26 m. En Europe, les plus grands arbres sont les épicéas, culminant à 60 m. La durée de vie des arbres varie considérablement selon les espèces. Les bouleaux, par exemple, meurent après une quarantaine d'années, tandis que certains chênes peuvent vivre 1 500 ans et des oliviers, près de 2 000 ans. Certains pins comptent parmi les espèces vivantes les plus âgées : ainsi, un pin de Californie est vieux de 4 600 ans. Le feuillage des arbres peut être persistant (chêne vert, pin, sapin, etc.) ou caduc (chêne rouvre, châtaignier, mélèze, etc.). Chez les arbres à feuillage persistant, les feuilles les plus anciennes sont perpétuellement remplacées par des neuves. Les arbres à feuilles caduques perdent toutes leurs feuilles chaque année, à l'arrivée de la mauvaise saison. 2 CROISSANCE DES ARBRES La plupart des processus physiologiques observés chez les arbres sont communs à tous les végétaux supérieurs. Mais la grande différence entre les arbres, plantes ligneuses, et les autres consiste en l'augmentation annuelle de leur diamètre. La croissance des arbres requiert en effet l'accumulation de couches de tissus ligneux sur la tige du jeune plant. Chez les arbres, une couche de cellules particulières, constituant un tissu appelé cambium, entoure toute la plante. Chaque année, le cambium se divise en une couche de xylème, vers le centre du tronc, et une couche de phloème, vers l'extérieur. Le xylème conduira la sève pendant quelques années (il s'appelle alors aubier) avant de se lignifier et de se rigidifier en bois. Le phloème constitue l'écorce. La division constante du cambium accroît peu à peu la circonférence du tronc. Chaque année, une couche est ainsi ajoutée : c'est ce qui dessine les cernes de croissance, que l'on observe sur les souches. Un cerne correspond donc à une année de croissance, et le comptage des cernes d'un arbre permet de déterminer son âge. La croissance de l'arbre en épaisseur se poursuit en effet durant toute sa vie. La largeur des cernes dépend des conditions de développement de l'arbre, et notamment du climat. Les archéologues peuvent ainsi étudier les conditions climatiques d'époques révolues en « lisant « les cernes d'arbres qui nous sont parvenus. La méthode de datation des arbres grâce aux cernes est la dendrochronologie. 3 NUTRITION Le rôle de l'aubier est de véhiculer l'eau et les nutriments minéraux du sol vers les feuilles. À partir de l'eau, du dioxyde de carbone capté dans l'atmosphère et de l'énergie lumineuse, les feuilles sont capables de synthétiser différents sucres, notamment de l'amidon, tout en libérant de l'oxygène. C'est la photosynthèse. Les produits de la photosynthèse sont acheminés vers les différents organes de l'arbre par la sève élaborée. 4 REPRODUCTION La reproduction des arbres, comme celle de la quasi-totalité des végétaux supérieurs, implique une alternance des générations. Les ovules et le pollen peuvent se trouver sur un même arbre (l'arbre est dit monoïque), ce qui est le cas le plus fréquent, ou, comme chez le houx, le frêne, l'érable, l'if, le genévrier et le ginkgo, sur des arbres différents (l'arbre est dit dioïque). Les arbres sont alors « mâles « ou « femelles «. La pollinisation des arbres s'effectue grâce au vent ou aux animaux (insectes, colibris, chauves-souris, etc.). 5 L'ARBRE ET SON ENVIRONNEMENT Les arbres poussent dans les endroits où l'eau est disponible une bonne partie de l'année et ce dès que le sol est suffisamment profond. Dans les zones bordant les déserts, la croissance des arbres est souvent contrariée : ils prennent alors un aspect tortueux. Dans les régions montagneuses, ou aux limites des forêts nordiques, les arbres, peu nombreux, sont tordus et noueux. Cependant, dans des conditions optimales, les arbres poussent en constituant de grands ensembles appelés forêts. Les arbres eux-mêmes sont le centre d'une importante biocénose, constituée de bactéries vivant dans les racines, d'organismes décomposant les feuilles, de nombreux insectes s'en nourrissant, d'oiseaux nichant dans les branchages, de petits rongeurs consommant les fruits, etc. 6 ÉVOLUTION Les arbres existent depuis le dévonien, il y a 400 millions d'années. Les arbres les plus anciens connus des paléobotanistes sont des Cordaites, dont l'origine remonte au début du dévonien, et dont l'extinction date de la fin du paléozoïque (250 millions d'années). L'ordre survivant le plus ancien, les ginkgoales, gymnospermes à feuilles plates, est représenté de nos jours par une seule espèce, l'arbre aux quarante écus ou ginkgo. Les conifères existent depuis le carbonifère (365 millions d'années). Les angiospermes sont apparus au crétacé inférieur (140 millions d'années). Tous les genres d'arbres actuels existaient déjà au début du pliocène, il y a 5 millions d'années. En effet, la plupart des feuilles fossilisées découvertes dans des roches datant du pliocène sont identiques aux feuilles des arbres actuels. 7 CLASSIFICATION PRATIQUE Les 60 000 à 70 000 espèces d'arbres appartiennent à plusieurs classes et familles de plantes à fleurs. Les conifères font partie des gymnospermes. Tous les autres arbres appartiennent aux angiospermes. De nombreuses familles (rosacées, légumineuses, oléacées, etc.) sont représentées. La famille des liliacées compte une seule espèce d'arbre : la cordyline (Cordyline australis) de Nouvelle-Zélande. On distingue généralement, en industrie du bois, les bois durs et les bois tendres. Cette terminologie trouve son équivalent dans la classification scientifique : les gymnospermes fournissent généralement des bois tendres, et les angiospermes des bois durs. 7.1 Arbres à aiguilles (conifères) Ce sont les pins, comme le pin maritime (Pinus pinaster), le pin sylvestre (P. sylvestris) et les sapins, tels le sapin argenté (Abies alba) ou le sapin de Norvège (Picea abies). Citons encore l'if commun (Taxus baccata), le cèdre du Liban (Cedrus libani), le séquoia de Californie (Sequoia sempervirens), ou encore le mélèze commun, Larix decidua. Ils appartiennent à l'ordre des Coniférales. Le Ginkgo biloba (seul survivant actuel de l'ordre des ginkgoales), qui a des feuilles plates et non en aiguilles, est proche des conifères, et classé par certains dans ce groupe. 7.2 Arbres ornementaux Les plus connus sont sans doute le mimosa (Acacia dealbata), le marronnier (Aesculus hippocastanum), le platane(Platanus hispanica), l'aubépine (Crataegus monogyna) et le magnolia du Japon (Magnolia kobus) ou le yucca (Yucca elephantipes). Mais ils comprennent également le tulipier de Virginie (Liriodendron tulipifera), le sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia), le cerisier du Japon (Prunus serrulata), le sophora du Japon (Sophora japonica) et le robinier (Robinia pseudoacacia), ainsi que de nombreux Ficus. 7.3 Arbres fruitiers Ils comprennent des arbres « exotiques «, comme le palmier dattier (Phoenix dactylifera), ou le cocotier du Chili (Jubaeca spectabilis), qui sont des Palmacées. L'avocatier (Persea gratissima) est originaire de régions tropicales, de même que le figuier (Ficus carica). Les arbres fruitiers comptent également de nombreuses espèces des pays tempérés. Ainsi, le noyer royal (Juglans regia), le noisetier commun (Corylus avellana), le châtaignier (Castanea sativa), le néflier (Mespilus germanica), le pommier sauvage (Malus sylvestris), le poirier commun (Pyrus communis) et l'olivier (Olea europaea). Le genre Prunus comprend des espèces très connues comme le prunier (Prunus cerasifera), l'amandier (P. dulcis), le pêcher (P. perrsica) et l'abricotier (P. armeniaca). 7.4 Arbres à bois Ce sont les membres du genre Populus tels le peuplier blanc (Populus alba) et le tremble (P. tremula) ; mais aussi le bouleau (Betula pendula), le charme (Carpinus betulus), le hêtre (Fagus sylvatica) ou encore les chênes comme le chêne pubescent (Quercus pubescens), le chêne sessile (Q. petraea). Ce sont encore l'orme champêtre (Ulmus procera), l'érable plane (Acer platanoides) ou le tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos). 8 UTILISATIONS Les arbres et leurs produits (bois, fruits, etc.) font partie des matériaux les plus utilisés par l'Homme. De nombreux arbres sont également utilisés à titre ornemental dans les parcs, le long des avenues et des boulevards, et dans les jardins. Voir Bois, industrie du ; Bois (matériau) ; Élagage ; Érosion ; Horticulture ; Sols, traitement des ; Sylviculture ; Végétal, règne ; Verger.
