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argument (linguistique) - Langues et Linguistique.

Publié le 07/05/2013

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argument (linguistique) - Langues et Linguistique. 1 PRÉSENTATION argument (linguistique), notion d'origine logique employée en sémantique pour désigner ce qu'on appelle quelquefois en syntaxe actants (terme générique qui regroupe sujet et compléments). Cela revient à identifier les arguments aux différents participants qu'un procès (considéré alors comme un prédicat) met en rapport les uns avec les autres dans le cadre d'une relation prédicative. Ainsi, dans une phrase comme Pierre offre des fleurs à Marie, on distinguera le prédicat offre des trois arguments qu'il met en relation, Pierre, des fleurs et Marie. 2 PRÉDICAT ET ARGUMENTS Prédicat désigne la classe des termes qui ont la particularité de s'employer en association avec d'autres termes qui les complètent et auxquels ils attribuent une fonction sémantique. Arguments désignent les termes sélectionnés par le prédicat, qui leur assigne ainsi une fonction sémantique particulière -- Agent, But, Thème, Destinataire, etc. -- appelée rôle thématique. Les prédicats (qui expriment des actions, des états ou des propriétés) sont le plus souvent assumés par les verbes, alors que les arguments sont nécessairement des noms. Mais seuls les noms référentiels (qui dénotent des entités concrètes ou abstraites) peuvent être des arguments (ce qui exclut par exemple le pronom impersonnel il qui n'est pas référentiel). La notion sémantique d'arguments correspond en extension à la notion syntaxique d'actants. Mais la distinction n'est pas simplement terminologique. 3 RELATIONS SYNTAXIQUES VS RESTRICTIONS SÉLECTIONNELLES Les différents termes d'une phrase entretiennent un certain nombre de relations syntaxiques, déterminées en grande partie par la valence ou la sous-catégorisation du verbe (la liste des actants qu'il met en rapport). Or, d'un verbe à l'autre, la liste de sous-catégorisation peut varier, à la fois en nombre (dormir n'exige qu'un seul actant, le sujet ; construire exige, outre un sujet, un complément d'objet, etc.), et en catégories grammaticales (appeler exige un complément de type nominal ; téléphoner exige un complément de type prépositionnel, etc.). Ce sont des contraintes de ce type qui expliquent le rejet des phrases comme *Pierre dort Marie, *Pierre a appelé à Marie. En revanche, le rejet des phrases suivantes : *Pascal effraie le silence éternel *Le cadavre exquis boira le vin nouveau même s'il est dû aux relations entre le verbe et ses actants, n'est pas lié à la sous-catégorisation (puisque chacun des deux verbes employés exige un groupe nominal sujet et un groupe nominal objet, qui sont tous deux présents) et ne relève donc pas de la syntaxe. La raison de cette inacceptabilité est sémantique : le prédicat effrayer exige que l'un de ses arguments (en l'occurrence le patient) soit spécifié [+ animé], ce qui n'est pas le cas du groupe nominal le silence éternel ; boire se construit avec un agent animé, ce qui n'est pas le cas du groupe nominal le cadavre exquis. Il existe donc entre les différents termes d'une phrase, outre les relations strictement syntaxiques, des relations sémantiques, en vertu desquelles le verbe, en tant qu'opérateur, impose à ses divers arguments des contraintes d'ordre sémantique, appelées restrictions sélectionnelles. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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