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Arnolphe :amoureux sincère ou manipulateur ?

Publié le 01/03/2015

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Introduction ;A l'époque où L'école des femmes de Molière est écrite, en 1622, l'intrigue en vogue est un triangle amoureux composé d'un amant, d'une femme et d'un mari. Ce modèle, tiré de la Comedia Del Arte, reflète une société misogyne où la femme n'est pas considerée. En effet, comme c'est le propos de cette pièce, les hommes de ce temps épousent des femmes à qui on ne demande pas leurs avis. Elles ne sont pas libres de choisir leurs maris. La pièce est un exemple représentatif de cette société. En cinq actes, elle appartient au mouvement littéraire du classicisme. Nous analyserons successivement la manière dont Arnolphe cherche à s'imposer dans l'acte 5 scène 4, puis la façon dont il va perdre le contrôle de la situation, peut-être délibérement. C'est ainsi que l'on peut se demander si Arnolphe nous apparait comme un amoureux sincère, ou un manipulateur. Annonce de plan ;En se basant sur l'acte 5 scène 4, nous considérerons Arnolphe comme un amoureux sincère, et après une première partie consacrée à la plainte amoureuse où Arnolphe parle à Agnès en lui exposant la situation de son point de vue (I), l'étude de la souffrance, du désespoir, permet en effet de comprendre pourquoi l'amour d'Arnolphe s'exprime dans le registre de l’élégie : elle expose la progression de ses sentiments, de l'impression de trahison au courroux et à la jalousie, à travers différents registres et champs lexicaux. (II).Enfin, on verra dans une dernière partie sur le pathétique, le ridicule, qu'Arnolphe perd la face, il tente dans un dernier effort de persuader Agnès de se marier avec lui : il dévoilera ici un visage d'homme jaloux, desespéré, en opposition avec celui de l'amoureux qui pardonne, celui de la première partie. (III)Ensuite, nous observerons les phrases d'Arnolphe dans la continuité de la pièce, en considérant la deuxième partie de son discours comme un effort de manipulation. Nous étudierons les promesses faites à Agnès (I), et son double jeu ; ses différentes stratégies (II). Pour conclure, nous terminerons en détaillant l'expression de son caractère tyrannique. I Un amoureux sincèreA. La plainte amoureuseL'expression des sentiments qu'Arnolphe éprouvent envers Agnès, qui est faite dans l'acte 5 scène 4 par Arnolphe, nous donne le point de vue du tuteur par rapport aux agissements de sa pupille.Tout d'abord, Arnolphe montre un visage d'homme trahi, et il communique à Agnès sa surprise "(v.1498) Qui diantre tout d'un coup vous en a tant appris ?" et sa profonde déception face a sa trahison, comme au vers 1503 "Petit serpent [...] celui qui le flatte !". Arnolphe manifeste donc sa tristesse, mais exprime également sa colère. Il assome la jeune fille sous les reproches, la traitant de nom d'animaux, l'apostrophant ("Ah ! Ah !" ; "Petit serpent"..). Il tente de lui expliquer son point de vue, qu'elle ne saisit pas à cause de son innocence : "(v.1508) Suivre un galant n'est pas une action infâme ?".On conclu de cela qu'Arnolphe est réellement blessé des actions d'Agnès, et qu'il jalouse Horace : il souhaiterait être la cible de l'affection de la jeune femme, mais son indifférence le fait souffrir. B. La souffrance, le desespoirPlus loin dans la scène, Arnolphe exprime pleinement sa souffrance, sa jalousie, sa colère : on peut le voir à travers l'emploi de différents champs lexicaux, le registre employé et le changement de longueurs des répliques.Ses phrases se font plus longues, (v. 1769) Arnolphe perd la face : il se comporte maintenant en amoureux qui pardonne (v. 1580 "Hé bien, faisons la paix, va petite traîtresse, Je te pardonne tout, et te rends ma tendresse ;"). Il emploie le registre de l'élégie (v.1572 "Chose étrange [ù...] faiblesses !"). Arnolphe est jaloux, il considère mériter plus qu'Horace l'attention d'Agnès (v.1546 "Je vous aurai pour lui nourrie à mes dépens ?", v.1551 "Les obligations que vous pouvez m'avoir ?" Il la pense redevable). Les champs lexicaux sont ceux de la colère (v.1542 "Peste ! une précieuse en dirait-elle plus ?"), de la tristesse et du désespoir (v.1587 "Ecoutes seuleument ce soupir amoureux ;"), et de l'amour (v.1533 "Pourquoi ne m'aimer pas, Madame l'impudente ?"). On observe qu'il n'a plus la situation en main lorsque qu'Agnès se tait complètement pour le faire parler, comme c'est le cas à partir du vers 1586. Ici, il tente dans un dernier effort de persuader la jeune fille de rester. Arnolphe s'exprime entièrement, il ne contrôle rien. C. Le pathétique, le ridiculeArnolphe abat enfin ses dernières cartes : il supplie Agnès. Il se dévoile jaloux, desespéré, en opposition avec les impressions qu'il essayait de maintenir jusque dans la dernière partie. Il voudrait se venger d'elle (v.1566 -à propos d'Agnès "J'enrage quand [...] mon coeur), il la culpabilise ("pauvre petit cœur"), il lui fait des promesses (v.1591 "Tu seras cent fois plus heureuse avec moi."). L'usage d'hyperboles (v.1591), du champ lexical de la passion (v.1594 "Sans cesse [...] mangerai ;"), et surtout un vers en particulier (v.1596 "Tout comme [...] tout dire.") sont révelateurs : il est prêt à tout. Elle sera heureuse, libre (même de le tromper si elle le souhaite), elle souffrira la tendresse infinie d'Arnolphe, et pourtant... Agnès n'est pas naïve, mais surtout pas séduite : elle reste totalement insensible. Arnolphe, accablé par le refus froid d'Agnès, réagit comme il le peut et se resaisit : il la menace une dernière fois (v.1611 "Mais un cul de couvent me vengera de tout."). Peu importe son avis, Arnolphe est determiné à garder sa pupille. II Un manipulateurA. Les promesses faites à AgnèsB. Le double-jeu ; différentes stratégiesC. Le caractère tyrannique d'Arnolphe Conclusion ;Dans cet extrait, Arnolphe apparait d'abord en amoureux sincère, et ce n'est qu'en analysant ses dernières paroles que l'on peut imaginer que ses propos ne font que servir sa stratégie : il reste alors dans la continuité du personnage manipulateur, mais ce n'est pas directement exposé, en opposition avec le reste de la pièce où Arnolphe est clairement décrit comme un escamoteur. On note ici un changement de ton, une lecture possible à plusieurs niveaux.L'oeuvre est semblable en plusieurs point à une autre comédie, Le mariage de Figaro. Ecrite en 1778 (presque dix ans avant la révolution française), l'histoire n'est au premier abord pas semblable à la pièce de Molière, mais les deux sont des comédies de moeurs traitant du mariage, et de l'abus de pouvoir de la gente masculine sur la condition féminine.

« I Un amoureux sincèreA.

La plainte amoureuseL'expression des sentiments qu'Arnolphe éprouvent envers Agnès, qui est faite dans l'acte 5 scène 4 par Arnolphe, nous donne le point de vue du tuteur par rapport aux agissements de sa pupille.Tout d'abord, Arnolphe montre un visage d'homme trahi, et il communique à Agnès sa surprise "(v.1498) Qui diantre tout d'un coup vous en a tant appris ?" et sa profonde déception face a sa trahison, comme au vers 1503 "Petit serpent [...] celui qui le flatte !".

Arnolphe manifeste donc sa tristesse, mais exprime également sa colère.

Il assome la jeune fille sous les reproches, la traitant de nom d'animaux, l'apostrophant ("Ah ! Ah !" ; "Petit serpent"..).

Il tente de lui expliquer son point de vue, qu'elle ne saisit pas à cause de son innocence : "(v.1508) Suivre un galant n'est pas une action infâme ?".On conclu de cela qu'Arnolphe est réellement blessé des actions d'Agnès, et qu'il jalouse Horace : il souhaiterait être la cible de l'affection de la jeune femme, mais son indifférence le fait souffrir. B.

La souffrance, le desespoirPlus loin dans la scène, Arnolphe exprime pleinement sa souffrance, sa jalousie, sa colère : on peut le voir à travers l'emploi de différents champs lexicaux, le registre employé et le changement de longueurs des répliques.Ses phrases se font plus longues, (v.

1769) Arnolphe perd la face : il se comporte maintenant en amoureux qui pardonne (v.

1580 "Hé bien, faisons la paix, va petite traîtresse, Je te pardonne tout, et te rends ma tendresse ;").

Il emploie le registre de l'élégie (v.1572 "Chose étrange [ù...] faiblesses !"). Arnolphe est jaloux, il considère mériter plus qu'Horace l'attention d'Agnès (v.1546 "Je vous aurai pour lui nourrie à mes dépens ?", v.1551 "Les obligations que vous pouvez m'avoir ?" Il la pense redevable).

Les champs lexicaux sont ceux de la colère (v.1542 "Peste ! une précieuse en dirait-elle plus ?"), de la tristesse et du désespoir (v.1587 "Ecoutes seuleument ce soupir amoureux ;"), et de l'amour (v.1533 "Pourquoi ne m'aimer pas, Madame l'impudente ?").

On observe qu'il n'a plus la situation en main lorsque qu'Agnès se tait complètement pour le faire parler, comme c'est le cas à partir du vers 1586.

Ici, il tente dans un dernier effort de persuader la jeune fille de rester.

Arnolphe s'exprime entièrement, il ne contrôle rien. C.

Le pathétique, le ridiculeArnolphe abat enfin ses dernières cartes : il supplie Agnès.

Il se dévoile jaloux, desespéré, en opposition avec les impressions qu'il essayait de maintenir jusque dans la dernière partie.

Il voudrait se venger d'elle (v.1566 -à propos d'Agnès "J'enrage quand [...] mon coeur), il la culpabilise ("pauvre. »

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