Art, l'emballement
Publié le 22/02/2012
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1991 - Dans la seconde moitié des années 80, on a vu les musées se multiplier, s'agrandir, faire peau neuve. On a vu le public des grandes expositions s'accroître ( tant, qu'il faut désormais réserver sa place comme à l'Opéra). On a vu de l'art contemporain partout, à la ville comme aux champs, dans les musées et hors des musées, dans des monuments historiques, dans des granges et des jardins, dans des entrepôts et des usines désaffectés, au coin des rues et sur les places, où les commandes publiques devraient rester.
Aussi aimerait-on pouvoir dire, dans un grand élan du coeur : voilà enfin une société qui a compris l'art comme un besoin vital, et qui chérit ses artistes, petits et grands d'hier et d'aujourd'hui, comme jamais ! Le peut-on quand, dans ces années-là, ce n'était pas tant de l'art qu'il était question que de son prix, de sa valeur marchande, et qu'on parlait de peinture à la télévision seulement pour annoncer des enchères records ? Peut-on aussi croire à un grand amour partagé de l'art quand dans les musées, pour être bien sûr d'emballer le public, on se croit obligé de faire appel à des scénographes pour emballer les oeuvres.
GENEVIEVE BREERETTE
Février 1992
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