Autarcie et réarmement

Lorsque Hitler arrive au pouvoir, l'économie du pays est exsangue. Trop dépendante des capitaux et des marchés étrangers, elle n'arrive pas à se relever de la crise économique de 1929. Rompant d'avec les politiques économiques de leurs prédécesseurs, les nazis mettent en place une politique dirigiste, autarcique et belliqueuse, et qui prépare en fait l'Allemagne à la guerre. L'artisan des réformes économiques est avant tout le docteur Schacht, président de la Reichbank et ministre de l'économie, de 1934 à 1937. Il rééquilibre la balance des paiements, en limitant au maximun la sortie d'or et de devises. L'État lance une politique de grands travaux -défrichements, reboisements, autoroutes- et surtout d'armement. Il privilégie la production d'ersatz -essence et caoutchouc synthétiques, textiles artificiels... - afin de limiter les importations. Les productions industrielles et agricoles sont encouragées, toujours dans le but de rendre le pays autosuffisant. L'objectif est partiellement atteint : en 1939, l'Allemagne est la deuxième puissance industrielle du monde, le chômage est résorbé. Pourtant, la dette intérieure ne cesse d'augmenter, il y a pénurie de biens de consommation, et le marché allemand ne décolle pas, les salaires étant régulièrement bloqués. L'économie est remise sur pied artificiellement, du fait des fortes commandes de l'industrie de guerre, qui est improductive. Peu importe : le régime n'a qu'une visée, pratiquer un réarmement à outrance, préambule à une blitzkrieg. Les pays conquis doivent ensuite servir de fournisseurs serviles.