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B. Beloko-Ebe, Les mesures de« stabilisation » du F.M. I. et le déséquilibre extérieur dans les pays en voie de développement

Publié le 15/05/2020

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L'inefficacité des mesures du Fonds tient, nous semble-t-il, à une approche erronée de la nature du déséquilibre extérieur de ces pays, qui n'est pas d'ordre monétaire comme le pense le Fonds. Le déséquilibre extérieur qui est d'ordre structurel, reflète plutôt l'ensemble des structures économiques de ces pays, et c'est pourquoi il est tendanciel et chronique, tant que ces structures demeurent, car une des caractéristiques de ces pays est que tout débouche ici sur la balance des paiements qui n'est qu'une sorte de miroir.

Situons-nous d'abord sur la spécialisation. La formation des économies sous-développées est fondée sur les productions destinées à l'exportation vers les pays du centre; c'est eux donc qui déterminent la structure de spécialisation et le rythme de cette spécialisation. La production pour les exportations va donc dépendre de la capacité d'absorption des pays du centre, et le rythme de croissance de ces exportations dépend donc au mieux du rythme dé croissance de la capacité d'absorption du centre qui, d'autre part, est maître du prix. Il y a donc là une première dépendance et une donnée essentielle qui échappe à la maîtrise de ces pays, et un ajustement du taux de change ne change rien à cette situation.

Comme la structure de production est façonnée en fonction du centre, il n'y a au départ aucune structure pour le marché intérieur fourni pour l'essentiel par le centre qui d'ailleurs modèle ici les comportements et les structures de consommation. A la suite de phases de hausse des exportations, il naît un certain niveau de revenus qui peut être à l'origine d'une industrie dans le pays (tel est le phénomène de substitution d'importations). Cependant, cette industrie ne s'intéresse qu'à une structure de revenus formée par l'extérieur. Par ailleurs, ces revenus ne sont pas tels qu'ils puissent permettre la création d'une gamme d'industries larges : le noyau industriel est ainsi doublement limité, par l'origine du revenu et par la structure de ces revenus. Comme cette industrie ne peut satisfaire une demande portant sur une gamme de produits qui s'élargit sans cesse, ces revenus se reportent sur l'extérieur et contribuent à l'accroissement constant du flux d'importations, à un rythme plus rapide que celui des exportations.

Ainsi, alors que de par le jeu de la spécialisation, il y a un rétrécissement du côté des produits exportés, il y a, au contraire, un accroissement de la demande de produits étrangers pour la consommation, auxquels s'ajoutent les produits d'équipement et intermédiai-

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