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Bakhtine, Mikhaïl - Langues et Linguistique.

Publié le 07/05/2013

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Bakhtine, Mikhaïl - Langues et Linguistique. 1 PRÉSENTATION Bakhtine, Mikhaïl (1895-1975), critique littéraire russe, dont les travaux novateurs sur les oeuvres de Dostoïevski et de Rabelais, développant les notions fondamentales de dialogisme et de carnavalesque, ont profondément influencé la critique et la recherche sémiotique contemporaine. 2 INFLUENCE DES FORMALISTES Né à Orel, Mikhaïl Mikhaïlovitch Bakhtine était issu d'une famille aristocratique, mais désargentée. Il fit des études de lettres à l'université de Saint-Pétersbourg et se passionna dès cette époque pour la philosophie allemande. Après la révolution d'Octobre, il devint instituteur en province, puis fut nommé professeur de littérature à Vitebsk, où il fréquenta notamment le peintre Chagall. Installé en 1927 à Leningrad, il y fréquenta, à l'Institut d'histoire de l'art, les principaux représentants de l'école formaliste russe. Il fit paraître successivement le Freudisme (1927), la Méthode formelle en histoire littéraire (1928), le Marxisme et la philosophie du langage (1929), ouvrages où il utilisait l'apport des sciences humaines et du marxisme dans l'étude littéraire. Soupçonné de subversion, Bakhtine subit un exil administratif en Sibérie mais, à partir de 1936, il fut de nouveau autorisé à enseigner à l'École normale de Saransk. Cette période fut pour lui une intense phase de travail et de recherche. 3 DIALOGISME ET CARNAVALESQUE En 1927, Bakhtine fit paraître l'une de ses oeuvres majeures, Problèmes de la poétique de Dostoïevski, où il mettait en lumière l'aspect dialogique (polyphonique) des romans dostoïevskiens (voir Dostoïevski, Fedor). Il acheva plusieurs années plus tard la rédaction de son ouvrage l'OEuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance (1941) (voir Rabelais, François), texte théorique fondamental qui exposait sa conception du roman comme culture populaire du rire et plus largement sa conception de la création littéraire comme exercice carnavalesque, c'est-à-dire comme refus de l'ordre, refus d'une forme fixée, normative, refus d'un langage univoque, ou, si l'on veut, comme célébration de l'ambivalence. Le discours carnavalesque, mettant à mal les formes de l'épopée ou du mythe, est ainsi le seul apte à rendre compte de la multiplicité de la vie et de l'éclatement du réel. Si Bakhtine adopte une approche linguistique ou structurale des textes, il se refuse néanmoins à réduire sa lecture à une perspective univoque, dénaturant et appauvrissant l'objet littéraire ; l'histoire et la société, en particulier, ne peuvent être exclues de l'étude critique d'un texte, car tout discours littéraire, même le plus intime, est marqué par l'ensemble de la communauté. La littérature est perçue par Bakhtine comme un fait complexe, lieu où se croise une multiplicité de discours hétérogènes, réseau de connotations en nombre indéfini, impossible à fixer de façon définitive, impossible à clore sur lui-même. À partir de 1946 et jusqu'en 1961, Bakhtine dirigea, à l'université de Saransk, la section de littérature russe et étrangère. Il mourut à Moscou en 1975. Redécouverte dans les années 1960, son oeuvre n'a pas cessé, depuis, de susciter l'intérêt des critiques, des linguistes et des sémiologues. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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