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Bel-Ami, Maupassant: chapitre 2 de la deuxième partie

Publié le 11/09/2006

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Situation du passage :  Cet extrait du chapitre 2 de la deuxième partie donne un aperçu de monde journalistique lié à la vie politique en 1882, alors que le personnage principal, Duroy, poursuit son ascension sociale.  Après avoir épousé civilement Madeleine Forestier, veuve de son ami, il s’est installé dans son appartement bourgeois de la rue Fontaine et a pris le nom de Du Roy de Cantel, rédigeant avec son aide des articles politiques contre le gouvernement républicain. En effet, Walter, homme d’affaires directeur du journal « La Vie française «, désire porter au pouvoir le député Laroche-Mathieu afin qu’il devienne ministre et que tous deux puissent réaliser de fructueuses spéculations.  Nourri d’un arrière-plan historique réel, ce passage nous permet de découvrir les relations qu’entretiennent le monde politique avec le journalisme sur le registre de la satire.    I. Le réalisme    1. Des références historiques réelles :    L’évolution des techniques d’impression permet une diffusion importante des journaux : la presse prend donc une grande importance au cours du XIXème et devient influente. Création du premier journal quotidien en 1836.  Les allusions au système politique décrit concernent la Troisième République.    Ancrage dans le réel avec le champ lexical de la politique : le ministre de la justice, magistrats, Chambre, politique, diplomate, ministère, préfecture, sénateur, député, magistrat, général, le portefeuille des Affaires étrangères…    Référence à des actes politiques réels : « les commissions mixtes « (l. 18-19). Ces commissions existaient sous le régime autoritaire du Second Empire. Elles équivalaient à une censure réprimant les délits d’opinion.  La troisième république étant sensée garantir les libertés individuelles et notamment la liberté d’expression, elle n’a pas lieu de nommer de tels magistrats.    Le personnage de Madeleine incarne certaines femmes politiciennes de l’époque, comme Léonie Léon, égérie de Gambetta, ou Juliette Adam, qui agissaient dans l’ombre et conseillaient des hommes politiques en vue.    2. La peinture d’une classe sociale prête à tout :    Montée d’une classe sociale : la bourgeoisie.  Georges du Roy est un bourgeois, qui reçoit : « A tout moment, il trouvait dans son salon « (l.11), il reçoit le député Laroche-Mathieu « tous les mardis après le comte de Vaudrec qui commençait la semaine « (l.21-22).    Nécessité de connaître du monde bien placé : c’est le rôle de Madeleine.  Enumération des gens d’importance, désigné par leur fonction, qui fréquentent son salon aux lignes 11-12 : « un sénateur, un député, un magistrat, un général «.    Dénonciation du jeu des apparences qui règne dans ce milieu :  - Lignes 7-8 : Il sentait grandir son influence à la pression des poignées de main et à l’allure des coups de chapeau «.  - Hypocrisie de Laroche-Mathieu et « ses démonstrations de joie excessives « (l. 23).  La croix de la légion d’honneur, récompense prestigieuse et honorifique pour services rendus à la patrie, perd son sens et est tournée implicitement en ridicule par le narrateur aux lignes 41 à43. La personne à qui elle est remise est interchangeable : Forestier ou Duroy, peu importe puisque l’on récompense le coup de pouce donné pour aider l’ascension politique.    II. Les relations entre la presse et la politique    1. Le pouvoir de la presse : menacer le pouvoir en place.  L. 1 à 6 : Description de la campagne de presse contre le gouvernement, plus exactement le ministère qui a en charge les affaires. Focalisation zéro: assez rare dans ce roman naturaliste pour traiter un tel sujet vu à travers Duroy en général.  - De nombreux adjectifs caractérisent cette attaque pour en montrer toutes les facettes, la diversité des tactiques destinées à toucher le plus large public.  - Rythme binaire.  - Personnification de l’attaque : « L’attaque… frappait « (l.3), « cet ennemi inconnu et acharné « (l. 6).  - Variante dans le discours direct de Madeleine : « flanquer un abattage « au ministre de la justice (l.19). Reprise à la ligne 20 : « Et on flanquait un abattage « = langue familière, argot.    2. La notoriété et l’influence de La vie française.    Le journal « La Vie française « où travaille Duroy gagne en puissance et en considération.  Il est cité et copié par d’autres journaux, désignés par l’expression familière « les autres feuilles « (l.4).    Le gouvernement est tenté de toucher à la liberté d’expression et voudrait : « bâillonner « (l.6) le journal : expression imagée expressive, personnification.    Les hommes politiques viennent chercher les faveurs des journalistes comme Duroy qui ont de plus en plus d’influence : dîners réguliers avec Laroche-Mathieu, fréquentation de leur salon (l.11-12) par « un sénateur, un député, un magistrat, un général «.    Du coup, Duroy commence à être célèbre dans les groupes politiques « (l.7). Il peut prétendre à la croix de la légion d’honneur.    III. Le registre satirique    1. Les agissements de Madeleine Du Roy de Cantel, ex Madame Forestier :    Tout comme au temps où elle manœuvrait dans l’ombre de Forestier, elle continue d’exercer son influence sous l’œil admiratif de Duroy qui ne cesse de s’étonner des qualités qu’elle déploie (l.8 à 10).  Le narrateur a choisi le mode de la focalisation interne, le point de vue de Duroy pour présenter ses activités.  Les questions qu’il se pose sont rapportées au discours indirect libre (l. 13-14) : sa naïveté quant à la capacité de celle-ci à gagner la confiance et l’affection de gens très hauts placés, qui lui révèlent des informations politiques secrètes, ne peut que faire sourire le lecteur. D’autant plus que quelques lignes plus loin, toujours en focalisation interne, elle est décrite quand elle arrive en retard aux repas : « essoufflée, rouge, frémissante « (l.16).  Nul doute que c’est une femme adultère qui ne recule devant rien pour arriver à ses fins.    De plus, Maupassant prépare ainsi un nouveau développement de l’action. Duroy la surprendra en flagrant délit d’adultère avec Laroche-Mathieu, ce qui lui permettra d’obtenir le divorce et d’intriguer pour épouser la fille de Walter, plus jeune mais surtout d’une situation sociale encore plus avantageuse.    Passionnée de politique, c’est elle qui manœuvre plus ou moins dans l’ombre et rédige les articles frondeurs ou en donne toute la teneur.    Ce personnage féminin représente le type de la politicienne qui agit dans l’ombre, puisqu’à l’époque les femmes ne pouvaient pas intervenir dans la politique : ni électrice, ni élue, ni même journaliste, ce métier ne leur étant pas ouvert.  Dans le roman, Madeleine satisfait sa passion et agit en faveur de son amant, Laroche-Mathieu, menant la campagne de presse contre le gouvernement qu’il veut renverser, en se servant de Duroy tout comme elle a pu se servir de Forestier.    Dans sa chronique du 10 novembre 1881, Maupassant a défini ce type de femme. Or, il estime que la femme est plus que l’homme, de part sa nature, propre à exercer efficacement des activités politiques où il faut déployer des capacités de ruse, d’hypocrisie, de cynisme et mépriser tout idéal.    Misogynie profonde de l’auteur qui consacre l’immoralité profonde de la femme à travers le personnage de Madeleine et impassibilité toute naturaliste en laissant le narrateur s’effacer derrière le personnage de Duroy.    2. Le portrait de Laroche-Mathieu :    1  Rôle critique de la presse sur les hommes politiques = anaphore de sans, accumulation et gradation (ces hommes politiques…sans connaissances sérieuses), comparés à des déjections avec la métaphore du champignon : les hommes politiques sont sans personnalité, parasites et profiteurs, provinciaux, corrompus, manipulateurs, malhonnêtes (comparé au jésuite républicain qui mélange religion et Etat, un groupe de pression religieux).  • Ironie : « joli homme de chef lieu « = antiphrases ; « il en pousse par centaines « = hyperbole ; « rude diplomate « = oxymore.

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« - Rythme binaire.- Personnification de l'attaque : « L'attaque… frappait » (l.3), « cet ennemi inconnu et acharné » (l.

6).- Variante dans le discours direct de Madeleine : « flanquer un abattage » au ministre de la justice (l.19).

Reprise à la ligne 20 : «Et on flanquait un abattage » = langue familière, argot. 2.

La notoriété et l'influence de La vie française. Le journal « La Vie française » où travaille Duroy gagne en puissance et en considération.Il est cité et copié par d'autres journaux, désignés par l'expression familière « les autres feuilles » (l.4). Le gouvernement est tenté de toucher à la liberté d'expression et voudrait : « bâillonner » (l.6) le journal : expression imagéeexpressive, personnification. Les hommes politiques viennent chercher les faveurs des journalistes comme Duroy qui ont de plus en plus d'influence : dînersréguliers avec Laroche-Mathieu, fréquentation de leur salon (l.11-12) par « un sénateur, un député, un magistrat, un général ». Du coup, Duroy commence à être célèbre dans les groupes politiques » (l.7).

Il peut prétendre à la croix de la légion d'honneur. III.

Le registre satirique 1.

Les agissements de Madeleine Du Roy de Cantel, ex Madame Forestier : Tout comme au temps où elle manœuvrait dans l'ombre de Forestier, elle continue d'exercer son influence sous l'œil admiratif deDuroy qui ne cesse de s'étonner des qualités qu'elle déploie (l.8 à 10).Le narrateur a choisi le mode de la focalisation interne, le point de vue de Duroy pour présenter ses activités.Les questions qu'il se pose sont rapportées au discours indirect libre (l.

13-14) : sa naïveté quant à la capacité de celle-ci àgagner la confiance et l'affection de gens très hauts placés, qui lui révèlent des informations politiques secrètes, ne peut que fairesourire le lecteur.

D'autant plus que quelques lignes plus loin, toujours en focalisation interne, elle est décrite quand elle arrive enretard aux repas : « essoufflée, rouge, frémissante » (l.16).Nul doute que c'est une femme adultère qui ne recule devant rien pour arriver à ses fins. De plus, Maupassant prépare ainsi un nouveau développement de l'action.

Duroy la surprendra en flagrant délit d'adultère avecLaroche-Mathieu, ce qui lui permettra d'obtenir le divorce et d'intriguer pour épouser la fille de Walter, plus jeune mais surtoutd'une situation sociale encore plus avantageuse. Passionnée de politique, c'est elle qui manœuvre plus ou moins dans l'ombre et rédige les articles frondeurs ou en donne toute lateneur. Ce personnage féminin représente le type de la politicienne qui agit dans l'ombre, puisqu'à l'époque les femmes ne pouvaient pasintervenir dans la politique : ni électrice, ni élue, ni même journaliste, ce métier ne leur étant pas ouvert.Dans le roman, Madeleine satisfait sa passion et agit en faveur de son amant, Laroche-Mathieu, menant la campagne de pressecontre le gouvernement qu'il veut renverser, en se servant de Duroy tout comme elle a pu se servir de Forestier. Dans sa chronique du 10 novembre 1881, Maupassant a défini ce type de femme.

Or, il estime que la femme est plus quel'homme, de part sa nature, propre à exercer efficacement des activités politiques où il faut déployer des capacités de ruse,d'hypocrisie, de cynisme et mépriser tout idéal. Misogynie profonde de l'auteur qui consacre l'immoralité profonde de la femme à travers le personnage de Madeleine etimpassibilité toute naturaliste en laissant le narrateur s'effacer derrière le personnage de Duroy. 2.

Le portrait de Laroche-Mathieu : 1Rôle critique de la presse sur les hommes politiques = anaphore de sans, accumulation et gradation (ces hommespolitiques…sans connaissances sérieuses), comparés à des déjections avec la métaphore du champignon : les hommes politiques. »

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