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biographie de lamartine et plan de commentaire

Publié le 30/03/2014

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lamartine
Plan de commentaire I-Le thème du souvenir cher aux romantiques II-La mesure du temps III-La fragilité de la destinée humaine Les Méditations poétiques sont un recueil poétique publié en 1820 regroupant 24 poèmes. Le lac est le 10ème poème du recueil, qui dans une première édition portait le titre d'Ode au lac de B...autrement dit le lac du Bourget à Aix-les-Bains en Savoie. La poétique de ce poème comme de l'ensemble du recueil des méditations est classique, des quatrains d'alexandrins coupés à l'hémistiche donnant une harmonie, un équilibre lent propice à la description des sentiments de l'auteur. Lamartine l'année précédente sauva de la noyade de ce lac une femme plus âgée dont il tomba amoureux, d'un amour teinté de tendresse maternelle, et a qui il écrivit des élégies amoureuses sous le nom d'Elvire, une napolitaine. Le poète qui revient seul l'année suivante demande au lac de lui restituer le souvenirs des merveilleux moments passés ensemble dont il a du garder la trace. Notre poète se rend compte que revenant sur l'itinéraire emprunté avec son amie, l'abbaye de Hautecombe, la fontaine intermittente, le souvenir du passé revient avec force et ne semble pas avoir été altéré par le temps qui fuit. Ce poème fut en partie écrit sur place sur la colline de Tresserve qui domine le lac. Le "lac" de Lamartine est devenu le poème immortel de l'inquiétude devant le destin, de l'élan vers le bonheur et de l'amour éphémère qui aspire à L'Éternité. 1-Le thème du souvenir cher aux romantiques Lamartine ne fut pas le premier poète à s'attaquer au thème du souvenir, avant lui Jean Jacques Rousseau dans la Nouvelle Héloise dont on retrouve ici de nombreux emprunts ou Byron l'avaient précédé. Le retour sur les lieux des premiers amours peut être de nature à restituer le souvenir de merveilleux moments comme à faire jaillir des regrets et des remords. Le présent fait naître le souvenir mais l'homme seul, par la pensée, ne parvient pas à arrêter le temps sur un moment de bonheur, à ancrer son existence dans le mouvement inéluctable du temps, dans l'océan des âges. L'homme comme un navigateur sur l'océan, traverse la vie, toujours poussé de façon involontaire par cette fuite du temps. Et ce temps est capricieux, il efface certain souvenirs mais en garde aussi intact certains. Comment faire revivre le souvenir du bonheur passé que le temps a estompé et le pérenniserà jamais ? C'est au lac que le poète s'adresse non seulement pour lui faire revivre son amour mais pour le prolonger. Il prend le lac à témoin dans une sorte de familiarité avec le tutoiement "regarde", tu me vois et tu dois te rappeler ta visiteuse de l'an passé pour me la restituer. C'est un thème cher aux romantiques d'une nature bienveillante à qui l'on peut confier les secrets et à qui on peut tout demander. On demandera donc au lac, et à tout ce qui l'entoure, végétation, grottes, vent, de ne dire qu'une seule chose "Ils ont aimé", alors que l'on s'attendait à "ils se sont aimés" comme un témoignage d'amours réciproques, mais ce n'est pas cette acception que retient Lamartine mais "Ils ont aimé" pour immortaliser ce moment d'intimité qui donne à ce lieu comme une prise de possession pour L'Éternitéde la présence des deux personnages avec une évocation très discrète de l'héroïne Elvire. II-La mesure du temps L'allégorie temps-oiseau prend ici une importance particulière. "O temps suspends ton vol", est un impératif adressé au temps comme à un oiseau pour suspendre son vol et se reposer. Les heures propices, les heures de bonheur réclamées par notre poète donne un accent épicurien au poème, rappelant le Carpe Diem d'Horace. Le temps est une notion subjective, les moments d'attente semblent interminables et ceux de bonheur trop courts. On demande au temps d'accélérer dans les moments difficiles comme l'oiseau face au danger et on lui demande de ralentir sa course pour pérenniser les instants de délices. "Assez de malheureux ici bas vous implore" correspond à cette demande d'accélérer le temps pour soulager les souffrances que l'on ressent et dont on attend des lendemains meilleurs. La métaphore du temps assimilé à l'océan des âges donne en comparaison de la petitesse du lac, une impression d'immensité, d'infini. Mais l'océan pour les romantiques a une connotation d'aventures, de dangers, de périls, de tempête qui englouti les hommes quel que soit leur âge. Le poème est marqué par l'opposition des temps verbaux, le passé qui évoque le souvenir, l'expérience vécue et le présent qui correspond au temps réellement vécu, puis l'imparfait que l'on retrouve dans le troisième quatrain "tu mugissais", "tu brisais", le vent jetait" qui insiste sur la durée, la continuité des actions du lac devant la fuite du temps. La nature n'a pas la notion du temps que l'homme peut avoir, elle ne connaît ni présent, ni passé. Le passé simple du quatrième quatrain "frappèrent", "laissa", reproduit le caractère bref et inattendu des moments de l'existence, une suite brèves d'actions temporelles. Dans notre texte, le présent sert à l'observation générale, à la réflexion, à l'enregistrement, pour faire naître ultérieurement le souvenir. Le présent s'il est le préalable au souvenir est difficile à saisir car il repose sur la difficulté de fixer un instantané dans le cours général du temps qui nous échappe et fuit, coule sans cesse. Le rythme du poème, malgré les alexandrins est vif, surtout dans les deux premières strophes, sans points avec peu de coupes, à l'image du temps qui s'écoule trop vite lorsqu'on souhaiterait qu'il s'écoule lentement pour en fixer le plus d'instantanés. III- La fragilité de la destinée humaine La fragilité de l'homme est mise en valeur et donne une tonalité élégiaque, lyrique, au poème. Le poème a la forme d'une plainte langoureuse à l'adresse du temps. Les participes passés, la voix passive soulignent la passivité et l'impuissance de l'homme face au temps, soumis à son mouvement perpétuel. Lamartine réfléchit et s'interroge sur sa condition d'homme, sur sa faiblesse face à la fuite du temps, à l'aide de formules interro-négatives "ne pourrons-nous ?. S'il s'adresse au temps sous une forme impérative "suspends ton vol", il pense que sa demande est vaine et sans espoir. Il en appelle alors à la nature, au lac, pour garder le témoignage de son existence passée. La métaphore du poète avec un navigateur soumis aux caprices et aux dangers du temps climatique renforce le sentiment d'impuissance, notre poète est un marin qui navigue sur l'océan des âges et qui souhaite jeter l'ancre dans quelque port abrité pour arrêter le temps subjectif. Le poète constate que le temps agit comme par jalousie pour effacer les meilleurs moments mais simultanément il efface aussi les moments de désespoirs. On se rappellera la conclusion de "La nouvelle Héloise" qui est un peu identique, "Ces temps heureux ne sont plus, disparus à jamais, ils ne reviendront plus et nous vivons", le temps ne garde aucune trace et permet à l'homme d'oublier les meilleurs moments comme les pires. Conclusion Le poème "Le lac" est une réflexion sur le temps en rapport avec un amour qui semble à jamais fini. Il constate amèrement que le passé, fut-il heureux, est passé à jamais, que le temps en a effacé la trace et qu'il ne peut être restitué. La nature qui a été le témoin vivant de la présence du poète a pu garder la trace de ce moment et le restituer au poète. C'est le paysage qui conserve le souvenir, et non l'écriture et qui peut dire "ils ont aimé". Le lac Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges Jeter l'ancre un seul jour ? Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière, Et près des flots chéris qu'elle devait revoir, Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre Où tu la vis s'asseoir ! Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes ; Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés ; Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes Sur ses pieds adorés. Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ; On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux, Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence Tes flots harmonieux. Tout à coup des accents inconnus à la terre Du rivage charmé frappèrent les échos, Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère Laissa tomber ces mots : « Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices, Suspendez votre cours ! Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours ! « Assez de malheureux ici-bas vous implorent ; Coulez, coulez pour eux ; Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ; Oubliez les heureux. « Mais je demande en vain quelques moments encore, Le temps m'échappe et fuit ; Je dis à cette nuit : « Sois plus lente » ; et l'aurore Va dissiper la nuit. « Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive, Hâtons-nous, jouissons ! L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ; Il coule, et nous passons ! » Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse, Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur, S'envolent loin de nous de la même vitesse Que les jours de malheur ? Hé quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ? Quoi ! passés pour jamais ? quoi ! tout entiers perdus ? Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface Ne nous les rendra plus ? Éternité, néant, passé, sombres abîmes, Que faites-vous des jours que vous engloutissez ? Parlez : nous rendrez vous ces extases sublimes Que vous nous ravissez ? Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure ! Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir, Gardez de cette nuit, gardez, belle nature, Au moins le souvenir ! Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages, Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux, Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages Qui pendent sur tes eaux ! Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe, Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés, Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface De ses molles clartés ! Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire, Que les parfums légers de ton air embaumé, Que tout ce qu'on entend, l'on voit et l'on respire, Tout dise : « Ils ont aimé ! » Vocabulaire Gnomique : qui s'exprime sous forme de sentences, décisions de justice Plan de commentaire I-Le thème du souvenir cher aux romantiques II-La mesure du temps III-La fragilité de la destinée humaine Les Méditations poétiques sont un recueil poétique publié en 1820 regroupant 24 poèmes. Le lac est le 10ème poème du recueil, qui dans une première édition portait le titre d'Ode au lac de B...autrement dit le lac du Bourget à Aix-les-Bains en Savoie. La poétique de ce poème comme de l'ensemble du recueil des méditations est classique, des quatrains d'alexandrins coupés à l'hémistiche donnant une harmonie, un équilibre lent propice à la description des sentiments de l'auteur. Lamartine l'année précédente sauva de la noyade de ce lac une femme plus âgée dont il tomba amoureux, d'un amour teinté de tendresse maternelle, et a qui il écrivit des élégies amoureuses sous le nom d'Elvire, une napolitaine. Le poète qui revient seul l'année suivante demande au lac de lui restituer le souvenirs des merveilleux moments passés ensemble dont il a du garder la trace. Notre poète se rend compte que revenant sur l'itinéraire emprunté avec son amie, l'abbaye de Hautecombe, la fontaine intermittente, le souvenir du passé revient avec force et ne semble pas avoir été altéré par le temps qui fuit. Ce poème fut en partie écrit sur place sur la colline de Tresserve qui domine le lac. Le "lac" de Lamartine est devenu le poème immortel de l'inquiétude devant le destin, de l'élan vers le bonheur et de l'amour éphémère qui aspire à L'Éternité. 1-Le thème du souvenir cher aux romantiques Lamartine ne fut pas le premier poète à s'attaquer au thème du souvenir, avant lui Jean Jacques Rousseau dans la Nouvelle Héloise dont on retrouve ici de nombreux emprunts ou Byron l'avaient précédé. Le retour sur les lieux des premiers amours peut être de nature à restituer le souvenir de merveilleux moments comme à faire jaillir des regrets et des remords. Le présent fait naître le souvenir mais l'homme seul, par la pensée, ne parvient pas à arrêter le temps sur un moment de bonheur, à ancrer son existence dans le mouvement inéluctable du temps, dans l'océan des âges. L'homme comme un navigateur sur l'océan, traverse la vie, toujours poussé de façon involontaire par cette fuite du temps. Et ce temps est capricieux, il efface certain souvenirs mais en garde aussi intact certains. Comment faire revivre le souvenir du bonheur passé que le temps a estompé et le pérenniserà jamais ? C'est au lac que le poète s'adresse non seulement pour lui faire revivre son amour mais pour le prolonger. Il prend le lac à témoin dans une sorte de familiarité avec le tutoiement "regarde", tu me vois et tu dois te rappeler ta visiteuse de l'an passé pour me la restituer. C'est un thème cher aux romantiques d'une nature bienveillante à qui l'on peut confier les secrets et à qui on peut tout demander. On demandera donc au lac, et à tout ce qui l'entoure, végétation, grottes, vent, de ne dire qu'une seule chose "Ils ont aimé", alors que l'on s'attendait à "ils se sont aimés" comme un témoignage d'amours réciproques, mais ce n'est pas cette acception que retient Lamartine mais "Ils ont aimé" pour immortaliser ce moment d'intimité qui donne à ce lieu comme une prise de possession pour L'Éternitéde la présence des deux personnages avec une évocation très discrète de l'héroïne Elvire. II-La mesure du temps L'allégorie temps-oiseau prend ici une importance particulière. "O temps suspends ton vol", est un impératif adressé au temps comme à un oiseau pour suspendre son vol et se reposer. Les heures propices, les heures de bonheur réclamées par notre poète donne un accent épicurien au poème, rappelant le Carpe Diem d'Horace. Le temps est une notion subjective, les moments d'attente semblent interminables et ceux de bonheur trop courts. On demande au temps d'accélérer dans les moments difficiles comme l'oiseau face au danger et on lui demande de ralentir sa course pour pérenniser les instants de délices. "Assez de malheureux ici bas vous implore" correspond à cette demande d'accélérer le temps pour soulager les souffrances que l'on ressent et dont on attend des lendemains meilleurs. La métaphore du temps assimilé à l'océan des âges donne en comparaison de la petitesse du lac, une impression d'immensité, d'infini. Mais l'océan pour les romantiques a une connotation d'aventures, de dangers, de périls, de tempête qui englouti les hommes quel que soit leur âge. Le poème est marqué par l'opposition des temps verbaux, le passé qui évoque le souvenir, l'expérience vécue et le présent qui correspond au temps réellement vécu, puis l'imparfait que l'on retrouve dans le troisième quatrain "tu mugissais", "tu brisais", le vent jetait" qui insiste sur la durée, la continuité des actions du lac devant la fuite du temps. La nature n'a pas la notion du temps que l'homme peut avoir, elle ne connaît ni présent, ni passé. Le passé simple du quatrième quatrain "frappèrent", "laissa", reproduit le caractère bref et inattendu des moments de l'existence, une suite brèves d'actions temporelles. Dans notre texte, le présent sert à l'observation générale, à la réflexion, à l'enregistrement, pour faire naître ultérieurement le souvenir. Le présent s'il est le préalable au souvenir est difficile à saisir car il repose sur la difficulté de fixer un instantané dans le cours général du temps qui nous échappe et fuit, coule sans cesse. Le rythme du poème, malgré les alexandrins est vif, surtout dans les deux premières strophes, sans points avec peu de coupes, à l'image du temps qui s'écoule trop vite lorsqu'on souhaiterait qu'il s'écoule lentement pour en fixer le plus d'instantanés. III- La fragilité de la destinée humaine La fragilité de l'homme est mise en valeur et donne une tonalité élégiaque, lyrique, au poème. Le poème a la forme d'une plainte langoureuse à l'adresse du temps. Les participes passés, la voix passive soulignent la passivité et l'impuissance de l'homme face au temps, soumis à son mouvement perpétuel. Lamartine réfléchit et s'interroge sur sa condition d'homme, sur sa faiblesse face à la fuite du temps, à l'aide de formules interro-négatives "ne pourrons-nous ?. S'il s'adresse au temps sous une forme impérative "suspends ton vol", il pense que sa demande est vaine et sans espoir. Il en appelle alors à la nature, au lac, pour garder le témoignage de son existence passée. La métaphore du poète avec un navigateur soumis aux caprices et aux dangers du temps climatique renforce le sentiment d'impuissance, notre poète est un marin qui navigue sur l'océan des âges et qui souhaite jeter l'ancre dans quelque port abrité pour arrêter le temps subjectif. Le poète constate que le temps agit comme par jalousie pour effacer les meilleurs moments mais simultanément il efface aussi les moments de désespoirs. On se rappellera la conclusion de "La nouvelle Héloise" qui est un peu identique, "Ces temps heureux ne sont plus, disparus à jamais, ils ne reviendront plus et nous vivons", le temps ne garde aucune trace et permet à l'homme d'oublier les meilleurs moments comme les pires. Conclusion Le poème "Le lac" est une réflexion sur le temps en rapport avec un amour qui semble à jamais fini. Il constate amèrement que le passé, fut-il heureux, est passé à jamais, que le temps en a effacé la trace et qu'il ne peut être restitué. La nature qui a été le témoin vivant de la présence du poète a pu garder la trace de ce moment et le restituer au poète. C'est le paysage qui conserve le souvenir, et non l'écriture et qui peut dire "ils ont aimé". Retour à la page générale

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