Blum, Léon

Homme politique français né à Paris, mort à Jouy-en-Josas (1872-1950). D'une famille de commerçants israé-lites, il avait fait des études brillantes et avait été reçu à l'Ecole normale supérieure; mais il ne s'engagea pas dans la voie de l'enseignement. D'abord critique littéraire et collabo-rateur de revues d'avant-garde, il s'orienta rapidement vers la vie poli-tique, à la suite de Jaurès. Elu député en 1919, il devint le chef du Parti socialiste après le Congrès de Tours, qui consacra la scission entre socia-listes et communistes. De 1920 à 1936, au Parlement et dans son journal, Le Populaire, il mena la lutte contre les gouvernements soutenus par la droite et le centre. En 1936, il connut l'épreuve redoutable du pou-voir pour lequel, intellectuel plus qu'homme d'action, il semblait peu fait. La victoire électorale du Front populaire, au sein duquel le Parti socialiste avait la majorité, l'amena à, la présidence du Conseil. Sous la pression d'une opinion enfiévrée, il fit voter d'importantes réformes so-ciales. Mais les difficultés intérieures et l'aggravation de la situation exté-rieure l'obligèrent bientôt à procla-rner la «pause », puis à démissionner. Arrêté en 1940 par le gouvernement de Vichy, qui s'efforça de montrer sa responsabilité dans les origines de la guerre, il fut déporté en Allemagne. Après son retour en 1945, il se retira peu à peu de la politique active, faisant davantage figure de mentor, alliant la lucidité à la sérénité dans les jugements qu'il portait sur la démo-cratie, sur son action et sur celle de son parti, sans dissimuler les échecs qu'il avait connus.