Devoir de Philosophie

Boticelli, la naissance de Venus

Publié le 02/02/2011

Extrait du document


Naissance de Vénus est un tableau de Sandro Botticelli, peint vers 1485. Il mesure 2,79 x 1,72 mètres, et a été peint à l'huile. Son lieu de conservation est la Galerie des Offices à Florence.
Botticelli est né à Florence (Italie) en 1445. Cette ville est alors un des principaux lieux de la Renaissance. Botticelli apprend son métier auprès de maîtres, Lippi puis Verrochio.
Pendant une grande partie il travaille pour la cours de Florence où règne la famille des Médicis. Il part aussi un temps à Rome travailler pour la pape à la décoration de la chapelle Sixtine.
 
L’œuvre n'est pas peinte sur un panneau en bois, comme "Le printemps". Botticelli n'a pas choisi le support habituel en bois de peuplier mais utilisé, pour la première fois, en Toscane une toile grand format. Si Botticelli se servait de la technique de détrempe couramment employé à son époque, il mélangeait les pigments dans un minimum de corps gras, méthode qui donna les meilleurs résultats : la toile est aujourd'hui restée ferme et élastique, la peinture est à peine craquelée. Lorsque les restaurateurs ôtèrent la couche de vernis à huile appliquée plus tard, ils découvrirent une couche tout à fait inhabituelle blanc d’œuf. Alliée à la détrempe maigre, elle conférait au tableau un aspect proche de la fresque, tel qu'il convenait à une maison de campagne.
Cette célèbre toile fut commandée par Giovanni di Pier Francesco de Médicis. Le sujet est tiré de la littérature grecque et romaine, et en particulier de l'écrivain romain Ovide dont les métamorphoses connaissent un grand succès du XIVe au XVIIe siècle.
Cette peinture est une allégorie : la Vénus mythologique, dans sa forme anadyomène.
Le format du tableau correspond à un rectangle d'or. Le groupe des Vents, à gauche du tableau, le personnage de la Grâce à droite, s'inscrivent dans des rectangles et plus précisément le long des diagonales de ces rectangles d'or. Il est possible également de tracer deux cercles dont le diamètre correspond au côté de ces rectangles. Le cercle de gauche renferme le groupe des Vents et Vénus, le cercle de droite Vénus et le personnage de la Grâce. Le Nombre d'Or apporte donc une clef à la composition de ce tableau.
"La naissance de Vénus" a une composition fermée, en forme de triangle. Le regard du spectateur est conduit vers Vénus, le principal personnage mythologique de la scène.
Vénus se trouve strictement au centre du tableau. Elle forme une ligne verticale, coupant la ligne horizontale dessinée par la mer.
 
Vénus sort des eaux debout dans la conque d'un coquillage géant (Le coquillage, en relation avec la déesse païenne signifie, à l'instar de l'eau, la fécondité et en raison de sa ressemblance avec le sexe féminin- le plaisir des sens et la sexualité). On croyait, au Moyen Age, que les coquillages étaient fécondés par la rosée. Cette naissance avait le caractère d'un mystère et se rattachait à des symboles que l'on retrouve dans le tableau de Botticelli. La Vénus peinte par Botticelli semble douce et fragile. Le port de la tête, et le basculement du bassin dans le sens contraire sont un signe d'élégance antique. Dans ce tableau la Vénus ressemble à une statue antique. La couleur et la texture de sa peau font penser à du marbre.
Elle est entourée à gauche d'un groupe de deux divinités des vents (Zéphyr et Chloris[1]). Du ciel, tombent doucement des roses, dont la naissance aurait coïncidé avec celle de Vénus selon une légende antique. À sa droite, elle est reçue par un personnage féminin, l'une des Heures, filles de Zeus et de Thémis ou la divinité du printemps tentant, malgré le vent, de la couvrir d'un voile rouge parsemé de motifs floraux, pour cacher une nudité déjà bien dissimulée par la déesse elle-même. Les anémones à ses pieds et sa robe parsemée de bleuets annoncent l'Heure du printemps- la saison durant laquelle Vénus faisait revenir la beauté et l'amour après les rigueurs de l'hiver. Le manteau de pourpre présenté à la déesse sur le rivage n'a pas seulement une fonction esthétique, mais aussi une signification rituelle. Figurant déjà sur les vases grecs de l'Antiquité, il marque la frontière entre deux domaines : le nouveau né comme le mort était toujours enveloppé dans un linge. La naissance de Vénus est ainsi le symbole de la transmission de la beauté de l'ordre divin au monde des mortels. La mer dont on aperçoit peu l'horizon (pouvant rappeler la mer dans laquelle les organes génitaux de son père Ouranos sont tombés, mutilés par son fils Cronos) est prolongée par un paysage de côtes qui se profile derrière Heure, et un bois de plusieurs arbres stylisés (tronc rectilignes) à feuilles assez grandes (type du magnolia) à l'extrême droite du tableau. L'ambiance générale de la scène est calme comme la mer qui supporte le coquillage, avec seulement quelques ondelettes elles aussi stylisées et régulièrement espacées surmontées de l'écume (aphros) donnant naissance à la déesse.
La Vénus de Botticelli est si belle que nous ne remarquons pas la longueur artificielle de son cou, la chute excessive de ses épaules et l'étrange façon dont son bras gauche est relié au corps. Ou plutôt, nous devrions dire que les libertés que Botticelli a prises avec la nature pour réaliser son oeuvre ajoutent à la beauté en communiquant l'idée que la féminité et la délicatesse ont été apporté sur nos rivages par un cadeau du ciel.
 
(La posture adoptée par la Vénus dans ce tableau rappelle la Vénus médicéenne, une sculpture de Marbre issue de l'Antiquité classique et figurant dans la collection énorme des Médicis ; il fut permis au peintre de l'étudier.)
L'inspiration antique ne se limite pas au choix du thème mais s'étend à la représentation des dieux que l'on veut peindre selon leurs traits originaux, en restituant leur grâce et leur gloire. Ici la légèreté des personnages est visible au fait qu'ils semblent ignorer les lois de la pesanteur. Zéphyr pousse de son souffle Vénus vers l'Heure qui s'apprête à rompre une nudité toute relative puisque la déesse cache déjà les parties essentielles. Les cheveux au vent, les fleurs volantes, tout accentue cette impression de légèreté. Vénus représente la perfection de la beauté et appelle le spectateur à la regarder comme telle, beauté du corps, beauté de ce qu'elle représente, l'amour, entre les hommes mais aussi envers Dieu, le tableau est porteur d'un message universel.
Il faut se rappeler que l'influence néo-platonicienne est toujours présente. Ici, Vénus représente elle-même la beauté grâce à la construction harmonieuse de son corps: l'écartement de ses seins et leur distance au nombril forme un triangle que l'on peut reporter à la base du cou. Ce tableau propose une image de l'humanisme qui réalise la synthèse entre le monde païen et le monde chrétien : le monde païen, monde du mythe, de la beauté antique, le monde chrétien, c'est l'image des anges, d'Eve qui accèdent à la civilisation.
 
 

Liens utiles