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BOUMEDIÈNE Houari

Publié le 22/02/2012

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BOUMEDIÈNE Houari (1932-1978) Homme politique algérien, chef de l'État de 1965 à 1978. Né le 23 août 1932 dans une famille rurale pauvre de la région de Guelma, Mohammed Boukharouba s'est donné un nom de guerre associant les saints patrons d'Oran (Sidi El Houari) et de Tlemcen (Sidi Boumediène). Après avoir fréquenté l'école primaire française et l'école coranique, il poursuit ses études dans les institutions islamiques, El Kettania (Constantine), la Zitouna (Tunis) et El-Azhar (Le Caire). Nationaliste de conviction, son adhésion à une organisation politique commence avec le FLN (Front de libération nationale). Son premier mentor, Ahmed Ben Bella, l'envoie au Maroc en 1955 dans un yacht transportant des armes. « Prends-le avec toi, dit Larbi Ben M'hidi (1923-1957) à Abdelhafid Boussouf (1926-1982), il en sortira peut-être quelque chose ». Paroles prémonitoires. Boumediène, qui suivra A. Boussouf comme son ombre jusqu'en 1960, devient un des chefs marquants de l'ALN (Armée de libération nationale). Il participe aux côtés de son patron au premier coup de force contre la direction désignée par le congrès de la Soummam (août 1956) et cautionnera comme président du tribunal la condamnation à mort des colonels Amouri et Nouaoura des Aurès (1958). Deux mutineries mettant en cause les aptitudes militaires de Boumediène, celle du capitaine Arbaoui (1957) et celle du capitaine Hamadia Tahar dit Zoubir (1959), sont réglées à son avantage par le colonel Lakhdar Bentobbal (1923-), juge et médiateur. Après avoir assuré le commandement de l'Ouest, H. Boumediène est nommé chef de l'État-Major général de l'ALN extérieure à l'issue d'une longue crise. La mission de faire entrer les contingents armés en Algérie étant restée sans suite, il choisit en compagnie de ses adjoints les commandants Ali Mendjili (1922-1998) et Kaïd Ahmed (1921-1978) la fuite en avant et, avec la caution de A. Ben Bella, alors emprisonné, se pose en alternative au GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne). Démis de ses fonctions le 30 juin 1962, il sera un des principaux acteurs de la crise du FLN après les accords d'Évian qui reconnaissent l'indépendance. Vice-président et ministre de la Défense dans l'Algérie indépendante, il s'oppose à l'autogestion et à toute séparation entre le FLN et l'armée rebaptisée Armée nationale populaire (ANP). La redistribution des cartes à son détriment à l'intérieur du gouvernement le pousse au coup d'État au nom de la « lutte contre le pouvoir personnel ». Il cumule cependant le poste de chef de l'État, le ministère de la Défense, la présidence du Conseil de la Révolution et celle du Conseil des ministres. Il marque, plus que tout autre, le destin des Algériens. Tiers-mondiste convaincu et dirigiste, il préside à la récupération des richesses nationales et prend ses distances à l'égard de ses alliés du 19 juin en gauchissant son action (étatisation de l'économie, réforme agraire, gratuité des soins, salarisation massive, arabisation de l'enseignement et de la justice, etc.). Mal conçus et mal appliqués dans le cadre d'un système autoritaire et donc incontrôlé, ses projets seront après sa mort en 1978 perçus négativement. Il a pour successeur Bendjedid Chadli (1979-1992), désigné par l'armée. Mohammed HARBI

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