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BOUTEFLIKA Abdelaziz

Publié le 22/02/2012

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BOUTEFLIKA Abdelaziz (1937-) Homme politique algérien. Né en 1937 dans une famille algérienne installée à Oujda, Abdelaziz Bouteflika s'est engagé très jeune dans la résistance. Familier du colonel Boumediène, il sera l'un de ses plus proches collaborateurs. Celui-ci lui confie à ce titre le commandement d'un contingent installé à la frontière algéro-malienne (1960) en compagnie d'officiers impliqués dans le complot Lamouri (novembre 1958) contre le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) et amnistiés en 1960, Abdallah Belhouchet, Ahmed Draïa et Mohammed Cherif Messaadia. C'est également à ce titre que A. Bouteflika, de son nom de guerre « Abdelkader Mali », est chargé de la délicate mission d'obtenir d'Ahmed Ben Bella sa caution dans le conflit qui oppose l'État-Major dirigé par le colonel Boumediène au GPRA. Il la mène à bien et en tirera bénéfice lors de la constitution du premier gouvernement d'A. Ben Bella (septembre 1962). D'abord ministre de la Jeunesse et des Sports (septembre 1962), il est appelé, après la mort de Mohammed Khemisti (mai 1963), à diriger la diplomatie algérienne, A. Ben Bella nourrissant le projet illusoire de le détacher de son protecteur le colonel Boumediène. Quand le président veut l'écarter en juin 1965, c'est lui qui est renversé à l'issue d'un coup d'État militaire (19 juin 1965). A. Bouteflika récupère son poste et l'occupe jusqu'à la mort du colonel Boumediène (fin 1978). Leurs rapports ne furent pas aussi harmonieux qu'on l'a dit. Les relations de l'Algérie avec le Maroc, la politique d'industrialisation menée par Belaïd Abdesslam (1967-1977) et la réforme agraire (1971) ont nourri leurs divergences. Mais les brouilles qui incitent A. Bouteflika à diriger parfois son ministère depuis l'étranger n'ont jamais été jusqu'à la rupture. Il est le seul des compagnons de Boumediène à rester à ses côtés jusqu'à sa mort. Le président Chadli Bendjedid (1979-1992), qui ne le tenait pas en haute estime, l'écartera dans des conditions dégradantes et par étapes. Il fera l'expérience du traitement jusqu'alors réservé aux opposants (confiscation de sa villa, persécution de ses collaborateurs, traduction devant la Cour des comptes, etc.). Pressenti une première fois par l'armée pour faire face au délitement de l'État après l'interruption des élections de décembre 1991, il se récuse en 1994 malgré l'insistance de Liamine Zéroual (1941-), alors ministre de la Défense. Il accepte l'offre des militaires en 1999. Impuissante et dans l'attente d'un sauveur, la société algérienne, ou du moins ses classes moyennes, ne font pas obstacle à sa consécration, malgré une élection contestée. Aurait-il les moyens de sortir l'Algérie d'une crise très profonde ? Ses partisans l'espéraient, mais l'Algérie de l'an 2000 n'était pas celle de 1965. Par ailleurs, la scène internationale a été bouleversée au détriment du tiers monde. Dans ces conditions, sa marge de manoeuvre est apparue étroite. Mohammed HARBI

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