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Bouteflika, Abdelaziz

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Bouteflika, Abdelaziz (1935- ), homme politique algérien, élu président de la République algérienne en 1999 et président du Front de libération nationale (FLN) en 2005.

2   LE MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE HOUARI BOUMÉDIÈNE

Né à Oujda (Maroc), Abdelaziz Bouteflika s’engage très jeune dans la lutte armée et rejoint les maquis nationalistes du Front de libération nationale (FLN) qui ont déclenché la révolte contre la France. Après l’indépendance de l’Algérie, il participe au premier gouvernement d’Ahmed Ben Bella au poste de ministre de la Jeunesse et des Sports, avant d’être nommé aux Affaires étrangères. Il conserve ce portefeuille après le renversement, en 1965, du président Ben Bella par le colonel Houari Boumédiène, dont il est un fidèle partisan.

Abdelaziz Bouteflika demeure à la direction de la diplomatie algérienne jusqu’à la mort de Houari Boumédiène, en 1978. Il voit alors s’évanouir ses chances de lui succéder, les militaires préférant Chadli Bendjedid, le militaire « le plus âgé dans le grade le plus élevé «, à celui qui semble mieux connu dans les instances internationales que dans son propre pays. L’ancien ministre est progressivement écarté du pouvoir et devient la cible du nouveau régime. Contraint à l’exil en 1981, il rentre en Algérie en 1987.

Alors que l’Algérie sombre dans la guerre civile après l’interruption des élections législatives de décembre 1991, la mise hors-la-loi du Front islamique du salut (FIS) et l’instauration de l’état d’urgence, il se voit proposer la direction du pays par l’armée, mais décline l’offre.

3   PREMIER MANDAT
3.1   Une élection sans gloire

Abdelaziz Bouteflika revient sur la scène politique algérienne en 1998, à la faveur de la démission du président Liamine Zeroual, impuissant à contenir la violence qui ensanglante le pays et à résoudre les problèmes économiques (33 p. 100 de chômeurs, dont 70 p. 100 parmi les moins de 30 ans). Des élections sont organisées au cours desquelles l’enjeu principal est celui de la « réconciliation nationale «. Des six candidats en lice, cinq se retirent, accusant le sixième, Abdelaziz Bouteflika, d’être soutenu par l’armée et les médias, et dénonçant par ailleurs des tentatives de fraude.

Le 15 avril 1999, Abdelaziz Bouteflika, seul candidat, est élu à la présidence du pays. Dernier recours d’un pouvoir aux prises avec une rébellion armée, il est surtout choisi pour ses compétences économiques et pour sa connaissance des relations internationales. Toutefois, pour les moins de trente ans, qui constituent la majeure partie de la population, le nouveau président, resté longtemps absent de la vie nationale, demeure un inconnu.

3.2   La concorde civile et le dossier kabyle

Le mandat d’Abdelaziz Bouteflika est marqué par sa volonté de mettre fin à la guerre civile (environ 150 000 victimes en dix ans et 7 000 personnes disparues). En janvier 2000, il fait voter une loi sur la « concorde civile « accordant le pardon aux islamistes non suspectés de crimes de sang. Bien que cette amnistie n’obtienne pas tous les résultats escomptés, le président algérien peut se prévaloir au terme de son mandat d’une nette diminution de la violence islamiste. Cette victoire militaire n’est cependant pas véritablement transposée sur le plan politique : afin de rallier les islamistes modérés, le président algérien doit prôner un retour à certaines valeurs religieuses, notamment sur le plan de la morale.

L’autre grand dossier auquel est confronté Abdelaziz Bouteflika est la crise en Kabylie, le problème berbère illustrant, à lui seul, la crise identitaire que traverse la société algérienne. Traditionnellement autonome par rapport au pouvoir central, la Kabylie est le théâtre à partir d’avril 2001 de violentes manifestations contre les forces de l’ordre (plus de 40 victimes). Face aux revendications des berbérophones, la langue berbère accède au statut de langue nationale par un amendement de la Constitution en avril 2002. Toutefois, de nombreux affrontements entre manifestants et forces de l’ordre continuent d’agiter la Kabylie, tandis que chaque scrutin local ou national est largement boycotté par la population.

3.3   Une diplomatie active

C’est au niveau diplomatique qu’Abdelaziz Bouteflika rencontre ses principales réussites. Soucieux de restaurer sur la scène internationale l’image d’une Algérie ternie par la guerre, et d’attirer ainsi les investissements étrangers, le président algérien œuvre notamment au renforcement des relations avec les États-Unis et l’Union européenne, en particulier la France. Son mandat est marqué par un voyage officiel en France en 2000 et par la visite, en 2003, de Jacques Chirac en Algérie, première visite d’État d’un président français depuis l’indépendance de l’ancienne colonie.

4   SECOND MANDAT

À l’approche de l’élection présidentielle d’avril 2004, Abdelaziz Bouteflika annonce sa candidature pour un second mandat et met en avant ses succès en matière diplomatique et économique — l’amélioration des finances de l’État et une croissance de 7 p. 100 en 2003. Il est réélu dès le premier tour avec près de 85 p. 100 des suffrages — contre 6,42 p. 100 pour son principal rival et ancien Premier ministre, Ali Benflis, secrétaire général du FLN. Tandis que la campagne électorale a laissé espérer une élection relativement ouverte et transparente — l’armée ayant officiellement affirmé sa neutralité —, le score du président laisse planer des doutes quant à la régularité du scrutin.

À l’issue du 8e congrès du FLN, en février 2005, Abdelaziz Bouteflika devient président du parti, une fonction honorifique qui n’existait pas jusqu’alors. Cette nomination consacre l’alignement du FLN sur la politique du chef de l’État, après les dissensions qui avaient conduit à la candidature à l’élection présidentielle d’Ali Benflis, désormais évincé, contre Abdelaziz Bouteflika.

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