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Dissertation : La lecture de roman peut-elle nous en

Publié le 22/11/2015

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Dissertation : La lecture de roman peut-elle nous en apprendre beaucoup sur une société, une culture, une époque Introduction : Il serait intéressant d’abord d’envisager le sens du mot « roman » afin de mieux comprendre ce terme polysémique. Par définition, le roman est un long récit en prose, qui met en scène des personnages de fiction, engagés dans des aventures imaginaires, parfois présentées comme réelles. C'est aujourd'hui le genre littéraire le plus populaire, si vaste qu'il se subdivise en d'innombrables sous-genres (roman policier, d'aventures, de science-fiction, d'espionnage, d'apprentissage, réaliste, etc.). Autrement dit, le roman exerce une influence particulière sur le monde : « il porte en lui la trace des lectures qui ont précédé la notre et traine derrière lui la trace qui l’a laissé dans la ou les cultures qui l’a traversé » dit Italo Calvino dans son livre Pourquoi lire les classiques. Plus proche de la réalité, le roman devient même un moyen de connaissance dans divers domaines. Aussi, un philosophe n'a-t-il pas déclaré « qu'il avait beaucoup plus appris sur l'économie et la politique dans les romans de Balzac qu'en lisant les économistes et les historiens » ? Nous devons donc nous interroger dans quelle mesure, les romans peuvent-ils être un témoignage historique, sociétal et culturel. Nous aborderons en premier lieu, l’impact que le roman a sur la société et la culture de nos jours. Nous nous intéresserons ensuite à la vision déformée du réel dans le roman. Ainsi, nous pourrons prouver la vision complexe qu’a la lecture des romans sur le monde. Développement Première partie : De nombreux romans relatent des faits historiques en nous plongeant « in media res » dans l’action des événements passés. L’auteur décrit la scène avec minutie et précision, nous, lecteurs pouvons alors visualiser le fait historique. Les auteurs réalistes et naturalistes, en particulier, ont cherché à représenter la vie avec des détails triviaux et prosaïques. Leurs œuvres permettent au lecteur de partager le quotidien d'un personnage et de montrer son environnement social. Flaubert raconte la vie de la petite bourgeoisie de province dans « Madame Bovary », écrit en 1857 comme Honoré de Balzac dans Illusions Perdues, l’un des plus longs romans de la littérature française. Au XIXème siècle, beaucoup d’auteurs ont pris pour cadre une période historique. Dans les Misérables, Victor Hugo évoque l’insurrection républicaine de 1832 et Flaubert décrit la révolution de1848 dans l’Education Sentimentale. Dans ces romans, le lecteur se croit introduit au cœur de l'action, que ces auteurs restituent avec réalisme. Zola , l’un de ces auteurs, mène de méticuleuses enquêtes et prend de nombreuses notes pour restituer au mieux l'univers qu'il veut représenter dans ses romans « Les Rougon-Macquart » (une vingtaine de romans écrits entre 1871 et 1893) « Germinal » est une description des mineurs dans les corons, « L'assommoir » décrit la vie des ouvriers dans les quartiers populaires de Paris, « Au Bonheur des dames », celle des vendeuses des grands magasins, « Nana » traite de la prostitution des femmes sous le règne de Napoléon III, etc...Citons aussi, Le rouge et le noir de Stendhal: l’intrigue de ce roman a été inspirée à Stendhal par un fait divers dont le dénouement eut pour cadre les assises de l'Isère, son département d'origine. En 1827, Berthet, fils d'un artisan et jeune séminariste a été jugé et condamné à mort pour avoir assassiné en pleine messe son ancienne maîtresse, l'épouse d'un notable qui l'avait engagé comme précepteur de ses enfants. Deuxième partie Cependant, les auteurs travestissent la vérité et le réel. Ils proposent une vision idéalisée ou critiquée de la société. Leurs avis sont souvent subjectifs et non conformes. Certains auteurs dissimulent la vérité à travers des métaphores et des personnifications. Citons, « la Peste » d’Albert Camus et « la ferme des animaux » de George Orwell. Ici, il est question d’exposer la vérité de manière implicite. Ces romans ont l’allure d’une fable animalière pour mieux dénoncer les idéologies politiques. De faits inventés ont été rajoutés au roman. Ce qui est le cas pour « La peste » car il n'y a jamais eu d'épidémie de peste à Oran en Algérie. Le roman est un moyen parmi d'autres de relater des événements, de peindre la réalité, mais aussi de faire partager des émotions et la sensibilité des hommes à chaque époque. Les romans proposent donc aux lecteurs de connaître une période historique ou une société de manière différente. Dans le roman « Germinal », Zola s'emploie souvent à confronter les idées des mineurs et celles des riches propriétaires des mines. En outre, le roman fantastique n’est donc pas privilégié pour connaître la société d’une époque et son histoire : un roman est de genre fantastique quand il relate des événements totalement étranges, le plus souvent irrationnels ou incompréhensibles, hors d'atteinte de la puissance humaine. Le roman de Barjavel «  Ravage » et le roman de Werber «  Les fourmis » soulignent cette idée. De plus, il arrive que le romancier masque son opinion avec l’aide de ses personnages. Frédéric dans l’Education Sentimentale, considère que le peuple qui saccage les Tuileries est « sublime ». A l’inverse, son ami Hussonet dit le peuple «  ne sent pas bon ». L’avis de Flaubert est donc caché. Troisième partie Notre réflexion serait incomplète si elle négligeait la vision complexe qu’a la lecture des romans sur le monde. Il serait utopique de penser pouvoir restituer la réalité dans son entier, chaque description du réel en est une reconstruction. Le travail opéré par l’auteur n’est-il pas révélateur de l’esprit de son temps ? Dans la préface de Pierre et Jean, livre écrit par Maupassant, l’idée défendue est qu’une œuvre réaliste résulte nécessairement de choix : il est impossible de peindre le réel de manière totale. De surcroît, certains romans fantastiques insèrent une part de réalité, prenons pour exemple, « Les Fourmis », Werber a étudié le comportement des fourmis avant d’écrire son livre. Cela nous montre, qu’il n’y a pas forcément que des faits fictifs. De même que dans  L'Iliade, avec ses héros légendaires comme Ajax, Hector, Patrocle ou Achille, a été considérée, pendant très longtemps, comme une histoire totalement inventée par Homère. Néanmoins, un archéologue a découvert les ruines de Troie en Asie Mineure ainsi que les vestiges de Mycènes et Tirynthe, dans le Péloponnèse. Conclusion Au terme de ce parcours, on peut effectivement apprendre beaucoup en lisant des romans à propos d'une période historique et de sa société, il s'agit d'une reconstruction de l'auteur avec ses idées et sa propre perception du monde. Il est donc intemporel. Le lecteur, plongé dans cette période doit donc au delà des simples connaissances et éventuellement du point de vue subjectif de l'auteur réfléchir par lui même et s'approprier le roman.

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