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Caire, Le

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1 PRÉSENTATION Caire, Le, en arabe Al Q?hirah, capitale de l’Égypte, située dans le nord-est du pays, entre la rive droite du Nil et le mont Muqattam. 2 INFLUENCE ÉCONOMIQUE, POLITIQUE ET CULTURELLE Première métropole du continent africain et du monde arabe, Le Caire rassemble près du quart de la population égyptienne. Dotée d’importants pôles d’industries traditionnelles — sidérurgie (usine d’Hélouan), automobile et textile —, la ville s’est adaptée dans la seconde moitié du xxe siècle aux secteurs de pointe et aux nouvelles technologies — aéronautique, électronique et chimie —, et constitue par ailleurs le plus actif foyer commercial égyptien. Le Caire est le site le plus fréquenté d’Égypte, en raison de ses structures d’accueil, de son patrimoine urbain et de la proximité des pyramides de Gizeh. La ville abrite les principales institutions politiques et administratives du pays ; elle est en outre le siège de la Ligue arabe, symbole de son rôle déterminant dans le monde arabe. Le renom de ses universités, dont l’université musulmane située dans la mosquée al-Azhar (voir université al-Azhar), son patrimoine historique préservé par des institutions prestigieuses — Musée égyptien, fondé en 1857 par l’égyptologue français Auguste Mariette, musée d’Art arabe ou encore musée d’Art copte —, ainsi que son importance dans la production cinématographique font du Caire une véritable capitale culturelle au rayonnement international. 3 HISTOIRE 3.1 Fondation du Caire La première occupation urbaine du site sur lequel s’élève aujourd’hui Le Caire est la ville de Fustat, fondée vers 641 par Amr ibn al-As, artisan de la conquête de l’Égypte par les Arabes. Une mosquée, considérée comme le plus ancien monument islamique du pays, et qui porte toujours le nom du conquérant, demeure le seul vestige de cette période. Mis en danger par l’avènement de la dynastie abbasside (749), les préfets s’installent plus au nord, à al-’Askar ; en 876, Ahmad Ibn Tulun institue un pouvoir autonome et fonde sa propre cité, al-Qata’iya. Ces diverses implantations sont unifiées par les Fatimides (voir califat) avec la création de la ville d’al-Qahira (Le Caire) par le général Jawhar (969). D’importants monuments sont élevés dans cette nouvelle capitale des califes, telles les mosquées al-Azhar (970-972) et al-Hakim (990-1004) ou les trois portes du xie siècle — le Bab al-Nasr, le Bab al-Futuh et le Bab Zuwaila. 3.2 Apogée et déclin du Caire Sous le sultanat de Saladin, fondateur de la dynastie ayyubide et restaurateur de l’orthodoxie sunnite, la ville se dote d’une citadelle (1176-1207) et d’un mur d’enceinte en pierre englobant Fustat. Mais c’est au xive siècle, sous la domination des mamelouks (1250-1517), que la ville du Caire connaît son apogée avec le développement du commerce en Méditerranée. Plus de 150 édifices (mosquées, couvents, mausolées et fontaines) sont bâtis et la ville considérablement étendue (pratiquement jusqu’à ses limites actuelles). La découverte de la voie maritime atlantique pour atteindre le continent asiatique est en revanche désastreuse pour l’économie du pays. L’Égypte, ayant perdu son rôle de médiateur entre l’Europe et l’Asie, est en effet convoitée par les Ottomans qui la conquièrent en 1517. Leur occupation n’engendre toutefois guère de changements dans la physionomie du Caire (hors l’édification en 1528 du mausolée de Suleiman Pacha). En 1798, une expédition française conduite par le général Bonaparte s’empare de la ville, mais le pouvoir ottoman est rétabli en 1801. Méhémet Ali, vice-roi de 1805 à 1849, relie Le Caire à Alexandrie par un premier réseau ferroviaire, laisse son empreinte en érigeant une splendide mosquée et fait percer trois grandes artères permettant l’accès au nouveau jardin de l’Ezbékieh. 3.3 Le Caire depuis l’occupation britannique Vice-roi puis khédive entre 1863 et 1879, Ismaïl Pacha entreprend à son tour d’importants aménagements urbains (adduction d’eau, réseau d’égouts, éclairage public, tramways), parallèlement à l’ouverture du canal de Suez (1869). Les investissements pour le percement du canal, fondés sur des prêts étrangers, entraînent un endettement qui appauvrit le pays et permet aux Occidentaux, et notamment aux Britanniques, d’exercer leur tutelle sur la ville de 1882 à 1946. Lors de la Seconde Guerre mondiale, Le Caire accueille plusieurs conférences internationales, dont celle qui réunit en 1943 Churchill, Roosevelt et Tchang Kaï-chek, et dont le but est d’élaborer une politique commune en Extrême-Orient (voir conférence du Caire). Pendant la période d’influence britannique, la population cairote augmente considérablement, atteignant deux millions d’habitants en 1939. La ville connaît alors une extension géographique avec le développement de deux nouveaux quartiers à l’ouest, Aouza et Mohande. Depuis 1973, sept villes nouvelles, bâties sur des sites désertiques, se sont ajoutées à l’agglomération du Grand Caire pour faire face à cette poussée urbaine. Population (2003) : 7 500 000 habitants ; agglomération : 10 834 495 habitants.

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