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Candide: L'Eldorado

Publié le 25/07/2010

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Ce texte est un extrait du chapitre XVIII de Candide, conte philosophique (récit imaginaire s'inspirant de la forme d'un conte et qui reprend les idées et les concepts à portée philosophique) de Voltaire, philosophe des Lumières, publié en 1759. Dans ce conte, Voltaire à travers un personnage naïf Candide se moque d'un courant philosophique qui magnifie l'optimisme et nie le mal. Son personnage va constater à travers les épisodes dramatiques de sa vie que « tout n'est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes «. Dans cet extrait Candide et son valet Cacambo arrivent par hasard à l'Eldorado (citée mythique imaginée par les Conquistadors espagnols lors de la conquête de l'Amérique). Voltaire force ici l'aspect merveilleux de ce pays : il annonce l'utopie et fait une satire de celle-ci tout en faisant une violente critique des institutions du XVII° siècle : l'église et ses représentants et le pouvoir. Dans un premier temps je vais étudier l'utopie de l' Eldorado puis les idées des Lumières à travers la critique de la société de l'Ancien Régime. I) Une société idéale, le monde fabuleux de l'utopie

Le voyageur découvre peu à peu un monde nouveau qui apparait comme le contraire du monde qu'il connaissait. -C'est une utopie traditionnelle : - connecteurs temporels qui différencie les quatre démarches des voyageurs : « après quoi « « en attendant « - pays qui n'existe pas/ où tout est parfait, pays imaginaire où un régime politique idéal gouverne un peuple heureux. - Pays décrit dans les moindres détails : fonctionnement, institutions, religion -Elle est présentée par un personnage extraordinaire : une caricature. Il est présenté comme un bon vieillard : reprise de l'expression 3 fois lignes 23, 20 « bon et respectable sage « avec une modestie exagérée lignes 6,9 « rougit « et dans l'excuse lignes 43 et 46 « excusez- moi « -C'est un monde trop parfait avec des détails féeriques : - grandeur, énormément de tout : " grands, grandes ", " élevés jusqu'aux nues ", " grandes places ", " mille colonnes ", " deux files mille musiciens chacun ", pluriel - - formes superlatives : " le plus de plaisir ", " jamais on ne fit meilleure chère " - - Redondances : " les grands officiers et les grandes officières ", " les fontaines d'eau…, fontaine d'eau….". Emploi systématique de " mille ". A la fin, cela n'a plus de sens. - -Description hyperbolique et accumulation d'hyperboles : description du palais ligne 53 « supériorité prodigieuse «/ligne 51 « 120 pieds de haut «/ligne56 « 20 plus belles filles de la garde «/ ligne58 « duvet de colibri «/ « grand officier «/ « mille colonnes «…… Il y a une parodie de l'utopie dans l'exagération de la description, la démesure des détails : « les moutons qui volent « ligne 48-49 / «les fontaines d'eau rose « ligne 75. -Naïveté de Candide et de Cacambo : d'où critique de l'eldorado - Sur les procédés : si on se jetait à genoux ou ventre à terre, mettait les mains sur la tête ou sur le derrière, si on léchait la poussière. - Empressement enfantin, ils sautent au cou. - Sur les institutions ; posent des questions sans cesse, " cour de justice, parlement " - Ecart comique qui prouve que les personnages n'ont pas de recul pour juger objectivement de la manière de respecter les convenances. -Des vertus et des richesses -Focalisation zéro. Tout est normal et neutre, mépris du beau => absence d'enthousiasme des habitants. Or = boue. La richesse n'a pas rendu mauvais les habitants - Les hommes sont unis, soudés, ouverts, accueillants, polis, contre le fanatisme et pour la liberté. Cela permet à Voltaire de faire des propositions, car il règne l'harmonie entre les gens, pas de crime ni de délit, pas de différence entre les sexes. La musique est partout, les parfums embaument les mœurs. Je viens de voir l'utopie de l'Eldorado et la critique voir la parodie qu'en fait Voltaire, maintenant je vais étudier la critique de la société et à travers elle les idées des Lumières auxquelles adhère l'auteur. II) Une critique de la société d'Ancien Régime, un miroir inversé

-La religion : Voltaire fait une critique directe de la religion catholique de la ligne 6 à 39. Eldorado donne l'exemple d'une société où la religion n'a pas les défauts dénoncés par Voltaire : pas de clergé, religion de tout le monde « nous adorons Dieu du soir jusqu'au matin «, pas de réclamation, ligne28 à 30 attaque l'église, pas d'inquisition « qui font bruler les gens qui ne sont pas de leur avis « ligne29 et 30. -le pouvoir : critique directe ligne 64 à 67 avec une accumulation loufoque et caricaturale de l'étiquette (protocole à suivre), critique de la tyrannie du pouvoir « sa majesté «.Présentation d'une monarchie libérale avec un monarque tolérant, abordable, rapports hiérarchiques assouplis, absence de prison et de palais de justice ainsi que l'égalité entre les sexes « grands officiers et officières « ligne 59. -La ville et les mœurs : critique de l'urbanisme urbain anarchique de Paris : ici l'urbanisme unit l'utile à l'agréable «espaces publics élevés jusqu'aux nues «ligne71, «marché orné de «, « galerie de deux mille pas « ligne 84, « pavés odoriférants «. Le climat est celui de la propreté et de la fraicheur. Ils vivent entourés de musique et de parfum « celle du girofle et de la cannelle « ligne78 dans la bonne entente et l'harmonie. -Développement des sciences : L'eldorado consacre de grands moyens pour les sciences : « galerie… instruments de mathématique et de physique « ligne 84 et 85. Ainsi Voltaire, à travers sa description de l'Eldorado et de ses mœurs, fait une violente critique de l'Ancien Régime et met en avant les idées des Lumières. Il défend la liberté d'expression de penser, la culture et le progrès ; critique la monarchie absolue et tyrannique, l'arbitraire et le fanatisme religieux et juridique.

 

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