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Candide, Voltaire

Publié le 03/11/2012

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Commentaire composé: Candide, Voltaire     Passage choisi: Candide, chapitre XVIII, Ce qu’ils virent dans le pays d’Eldorado.     Cacambo témoigna à son hôte toute sa curiosité; l'hôte lui dit: « Je suis fort ignorant, et je m'en trouve bien; mais nous avons ici un vieillard retiré de la cour qui est le plus savant homme du royaume, et le plus communicatif.« Aussitôt il mène Cacambo chez le vieillard. Candide ne jouait plus que le second personnage, et accompagnait son valet. Ils entrèrent dans une maison fort simple, car la porte n'était que d'argent, et les lambris des appartements n'étaient que d'or, mais travaillés avec tant de goût que les plus riches lambris ne l'effaçaient pas. L'antichambre n'était à la vérité incrustée que de rubis et d'émeraudes; mais l'ordre dans lequel tout était arrangé réparait bien cette extrême simplicité. Le vieillard reçut les deux étrangers sur un sofa matelassé de plumes de colibri, et leur fit présenter des liqueurs dans des vases de diamant; après quoi il satisfit à leur curiosité en ces termes: « Je suis âgé de cent soixante et douze ans, et j'ai appris de feu mon père, écuyer du roi, les étonnantes révolutions du Pérou dont il avait été témoin. Le royaume où nous sommes est l'ancienne patrie des Incas, qui en sortirent très imprudemment pour aller subjuguer une partie du monde et qui furent enfin détruits par les Espagnols. Les princes de leur famille qui restèrent dans leur pays natal furent plus sages; ils ordonnèrent, du consentement de la nation, qu'aucun habitant ne sortirait jamais de notre petit royaume; et c'est ce qui nous a conservé notre innocence et notre félicité. Les Espagnols ont eu une connaissance confuse de ce pays, ils l'ont appelé El Dorado ; et un Anglais, nommé le chevalier Raleigh, en a même approché il y a environ cent années; mais comme nous sommes entourés de rochers inabordables et de précipices, nous avons toujours été jusqu'à présent à l'abri de la rapacité des nations de l'Europe, qui ont une fureur inconcevable pour les cailloux et pour la fange de notre terre, et qui, pour en avoir, nous tueraient tous jusqu’au dernier. «   Le commentaire composé     Au XVIII ème siècle, la France et l’Europe sont marqués par une perspective de changement. A ce moment, une nouvelle conception de l'homme et du monde apparaît. En effet, l’association de la montée des contestations et de la volonté d’amélioration de la condition humaine amène à l’apparition d’une pensée philosophique, le mouvement des Lumières. Les principaux axes de cette pensée renvoient à la critique de la conduite autoritaire du roi et à la recherche de l’amélioration de la société. Dans ce contexte, Voltaire écrit de nombreuses œuvres, telle que le conte philosophique, Candide. Cette œuvre raconte les aventures du jeune Candide, qui recherche, malgré ses nombreuses péripéties, sa bien-aimée, Cunégonde.   Le chapitre XVIII, Ce qu’ils virent dans le pays d’Eldorado, est la description d’une visite d'un monde merveilleux, en opposition au monde européen. Ce monde idéal, Eldorado, surprend d’abord par le merveilleux, par tant de bienfaits qui conservent cependant pureté et simplicité aux habitants de ce pays imaginaire. En outre, confiant la parole à un vieil indigène plein de sagesse, Voltaire, soumet au lecteur, à travers cette conversation, une critique sévère de la société du XVIII° siècle.   Dans un premier temps, on analysera le caractère extraordinaire de l’Eldorado. Ensuite, dans un deuxième temps, on s'appuiera sur l'opposition de ce monde fantastique au monde européen. Enfin, dans un troisième temps, on abordera les éléments du message de Voltaire, en précisant ses références.   Dans un premier temps, l’auteur décrit un monde merveilleux, digne d’un conte. En effet, on constate une multitude de termes renvoyant a ce thème. Le milieu naturel de ce pays parait être très riche. On observe une certaine abondance de richesses. En effet, il n’est pas constitué de terre mais d’or et de pierres précieuses. C’est de cette composition qu’il tire le nom d’Eldorado signifiant le doré. Ceci s’associe à une accumulation de termes qui amène l’idée de richesse tels que : « or ; argent ; rubis, émeraudes ; diamants ; plumes de colibri «. Cependant la constitution riche de ce monde est ensuite renforcé par son décor.   En effet les éléments du décor sont surprenant. Ainsi «la porte n’était que d’argent«, «les lambris des appartements n’étaient que d’or«, «l’antichambre n’était… que de rubis et d’émeraudes«, seulement des matériaux couteux sont utilisé. On peut aussi constaté le contraste saisissant de la tournure restrictive «ne… que« et les matériaux précieux évoqués. Tout se passe comme si le peuple d’Eldorado ne faisait aucun cas de cette débauche de luxe. L'énumération d'éléments exclusifs participe à l'abondance de cette richesse qui est d'autant plus accentué par la modestie.   En effet, on observe que l’auteur associe cette abondance à la simplicité. Voltaire insiste sur ce décalage en répétant qu’il s’agit d’un lieu modeste: «une maison fort simple, cette extrême simplicité« et en présentant les habitants d'Eldorado comme des personnes simple, malgré le luxe de leurs demeures et de leur pays. L’association que l’auteur fait entre l’extravagance, le luxe et la simplicité provoque un sentiment de sagesse à la lecture de ce texte. Candide, pourtant européen est reçu de la meilleure façon. Voltaire insiste sur l'hospitalité des indigènes en énonçant le «sofa matelassé de plumes de colibri« qui leur est proposé ou encore les «liqueurs dans des vases de diamants« ou même la facilité avec laquelle il «satisfit à leur curiosité«.   Voltaire fournit un monde saturé de termes évoquant la merveille et les bienfaits, où règne l'harmonie et où l'ordre et la richesse s'organise de sorte que tout le monde soit heureux. Cet environnement de modestie est représenté tel un monde idéal, cependant celui-ci s'écarte fortement de la réalité et s'approche de l'opposition du monde européen. Caractérisé par son inaccessibilité, L'Eldorado révèle un autre fonctionnement de société.   Effectivement, il semble que ce pays soit inaccessible. Comme le décrit l’auteur, il est isolé du reste du monde. D’une part, cet isolement provient, du relief qui l’entoure « nous sommes entourés de rochers inabordables et de précipices « En outre, l’auteur, en employant des termes faisant référence au danger et à l’inaccessibilité renforce le sentiment d’inaccessibilité de l’Eldorado. D’autre part, cet isolement permet le fonctionnement idéal de leur société. En n'ayant aucun contact avec le monde extérieur, l'Eldorado permet la monarchie libérale du peuple. L’hyperbole «nous tueraient tous jusqu’au dernier« qui termine le discours du vieillard insiste sur l’effarement né par la barbarie des européens. Cette conception de liberté et d'égalité est aussi représenté dans le déroulement de l'accueil des deux étrangers.   La phrase « le vieillard reçut les deux étrangers« semble résumer leur accueil. Néanmoins cette phrase peut être approfondi, Voltaire choisit le terme «étrangers« pour désigner Candide et son valet comme pour mettre en valeur la tolérance et l’ouverture d’esprit du vieillard. En Europe, les européens auraient commencé par réduire les deux étrangers en esclave, comme pour les serviteurs noir importés en Europe. Ce mépris de l’humain des européens s’exprime aussi dans le choix du verbe «détruire« pour évoquer l’extermination des Incas, verbe qui semble ramener ces derniers a des objets. Cet accueil relève la perception de l'égalité dans leur pays. Voltaire enrichie cette idée, en permutant le rôle des deux étrangers.   En effet, on constate une inversion des rôles entre Cacambo, le valet et Candide, le maître. L’auteur emploie des pronoms masculin singulier pour faire référence aux deux personnages, « son « , « lui «. De plus, la phrase : « Candide ne jouait plus que le second personnage, et accompagnait son valet « confirme cet échange de rôle. Cette permutation des rôles est du à la barrière de la langue. Le valet, d’origine étrangère, sait parler et traduire la langue des habitants de l’Eldorado hors que Candide ne la parle pas. Ceci accentue le caractère contradictoire du texte et renforce l’étrangeté du monde dans lequel ils ont fait escale. La naissance de Candide étant supérieur à Cacambo semble ainsi injuste et l'alternative des pouvoirs se révèle possible, ce qui impose l'idée de l'égalité. Toutes ces différences participent au conte pour faire ressortir les abus et le mal de la société au XVIII° siècle.   L'inaccessibilité de L'eldorado, lui donne alors le charme de pouvoir accueillir des étrangers sans provoquer d'acharnement et induit l'idée d'égalité qui est accentué par l'échange des rôles des deux personnages. Voltaire exhibe par ses aspects que l'Eldorado est l'opposé extrême du monde européen. Ce monde idéalisé lui permet de critiquer le monde réel et d'introduire ses idées sur le mouvements des lumières. En utilisant des réalités géographiques, Voltaire insère une leçon à travers le vieillard qui permet au lecteur d'assimiler l'histoire d'avantage.   Voltaire, ancre son conte dans une réalité géographique. C’est le cas du «Pérou« et de la civilisation disparue des «Incas«, deux références qu'il ne manque pas d’insérer dans le discours du vieillard. Celui-ci raconte, en effet, comment certains de ses ancêtres périrent à cause des européens. Ces Incas qui «sortirent très imprudemment pour aller subjuguer une partie du monde et qui furent enfin détruits par les Espagnols«. Ce récit semble un raccourci abondant d’enseignement et baigne le lecteur avant d'éclaircir la perception de l'auteur.   Enfin, on observe que l’auteur aborde le sujet de la colonisation. En effet, au début du texte, le vieillard explique : « Le royaume où nous sommes est l’ancienne patrie des Incas, qui en sortirent très imprudemment pour aller subjuguer une partie du monde, et qui furent détruits par les Espagnols «, il fait ainsi référence aux conquistadors espagnols qui voulurent coloniser ce partie du monde. Il ajoute en parlant de l’inaccessibilité du royaume : « nous avons toujours été jusqu’à présent à l’abri de la rapacité des nations de l’Europe, qui ont une fureur inconcevable pour les cailloux et la frange de notre terre, et qui pour en avoir, nous tueraient jusqu’au dernier. «. Les termes employés sont forts et relèvent du lexique de l’attaque, ceci traduit de l’obstination des européens en ce qui concerne la colonisation et l’exploitation des richesses de ces terres. Par ce passage, Voltaire présente son opinion sur cette inhumanité.   L’utopie se doit en effet de délivrer un message. Si elle donne à voir une citée idéale c’est pour établir, par comparaison, les infractions de la société réelle. En effet, l'Eldorado montre l’opposition entre les européens et les habitants d’Eldorado, qui s’exprime de manière précise en relevant le vocabulaire dévalorisant de la manière d'agir des européens, «détruits, rapacité, fureur, tueraient«. La violence des termes employés présente la révolte de Voltaire face à un colonialisme cruel. Cette pensée est accentué par le fait qu'il provient d'un discours d’«un vieillard retiré de la cour qui est le plus savant des hommes et le plus communicatif« Ces adjectifs mélioratifs décrivant le vieillard sont évidemment une preuve que Voltaire se range du coté de cette sagesse. De plus les habitants d'Eldorado sont aussi valorisés, les «plus sages«, ayant conservé leur «innocence« et leur «félicité«. Le contraste est saisissant et permet d'établir le camp du lecteur.   Voltaire met en œuvre tout son talent de conteur pour faire rêver le lecteur en lui présentant un pays d’abondance et d’harmonie où chacun désirerait sans doute vivre; mais derrière le conteur, le philosophe n’est pas loin. L'Eldorado est représenté comme un monde idéal pour dénoncer le réel, et aussi comme l'idéal des lumières en présentant une monarchie libérale et l'égalité de pouvoir. Le colonialisme cruel des européens est explicitement dénoncé par Voltaire qui se sert du point de vue objectif du sage vieillard. Derrière cette critique principale, les allusions se multiplient pour souligner les travers de la France du XVIII° siècle. En conclusion, la leçon du conte philosophique est avant tout une leçon de réalisme et de lucidité.
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« comme nous sommes entourés de rochers inabordables et de précipices, nous avons toujours été jusqu'à présent à l'abri de la rapacité des nations de l'Europe, qui ont une fureur inconcevable pour les cailloux et pour la fange de notre terre, et qui, pour en avoir, nous tueraient tous jusqu'au dernier.

»   Le commentaire composé     Au XVIII ème siècle, la France et l'Europe sont marqués par une perspective de changement.

A ce moment, une nouvelle conception de l'homme et du monde apparaît.

En effet, l'association de la montée des contestations et de la volonté d'amélioration de la condition humaine amène à l'apparition d'une pensée philosophique, le mouvement des Lumières.

Les principaux axes de cette pensée renvoient à la critique de la conduite autoritaire du roi et à la recherche de l'amélioration de la société.

Dans ce contexte, Voltaire écrit de nombreuses oeuvres, telle que le conte philosophique, Candide.

Cette oeuvre raconte les aventures du jeune Candide, qui recherche, malgré ses nombreuses péripéties, sa bien-aimée, Cunégonde.

  Le chapitre XVIII, Ce qu'ils virent dans le pays d'Eldorado, est la description d'une visite d'un monde merveilleux, en opposition au monde européen.

Ce monde idéal, Eldorado, surprend d'abord par le merveilleux, par tant de bienfaits qui conservent cependant pureté et simplicité aux habitants de ce pays imaginaire.

En outre, confiant la parole à un vieil indigène plein de sagesse, Voltaire, soumet au lecteur, à travers cette conversation, une critique sévère de la société du XVIII° siècle.

  Dans un premier temps, on analysera le caractère extraordinaire de l'Eldorado.

Ensuite, dans un deuxième temps, on s'appuiera sur l'opposition de ce monde fantastique au monde européen.

Enfin, dans un troisième temps, on abordera les éléments du message de Voltaire, en précisant ses références.

  Dans un premier temps, l'auteur décrit un monde merveilleux, digne d'un conte.

En effet, on constate une. »

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