Chantilly, château de - architecture.

Chantilly, château de - architecture. 1 PRÉSENTATION Chantilly, château de, château français construit sur une île de la vallée de la Nonette, à Chantilly, dans le département de l'Oise. Le château de Chantilly, ancienne forteresse médiévale, ne conserve que peu de traces des constructions antérieures à la Révolution française. Propriété de l'Institut de France, il abrite notamment le musée Condé, où sont réunies d'exceptionnelles collections de peintures anciennes et de manuscrits. 2 HISTOIRE ARCHITECTURALE DU CHÂTEAU 2.1 Le château des Montmorency Au Xe siècle, la famille Le Bouteiller -- puissante famille de Senlis -- fait édifier une première maison forte sur un îlot de vallée de la Nonette, au coeur d'une forêt giboyeuse. Le bâtiment est détruit lors de la révolte des Jacques de 1358. Passé aux mains de la famille d'Orgemont, le domaine s'agrandit et accueille, à la fin du XIVe siècle, une forteresse dont le plan triangulaire épouse la forme de l'île. Passé par alliance aux mains de la puissante famille de Montmorency, le château échoit en 1522 à Anne de Montmorency, commandant suprême des armées du roi François I er. À partir de 1528, l'architecte Pierre Champiges, auteur du transept de la cathédrale de Senlis, est chargé de la reconstruction d'une partie du château, tout en respectant la structure de l'édifice (fondations, murailles extérieures et tours sont conservées). De cette époque subsistent les deux petites chapelles encore visibles dans le parc -- elles étaient sept à l'origine. Ce sont, avec le petit château, ou Logis neuf, les uniques vestiges de l'époque : élevé sur un îlot indépendant, ce bâtiment destiné à la domesticité est construit entre 1550 et 1560 sous la direction de Jean Bullant. Ayant pris part à la révolte orchestrée par Gaston d'Orléans contre le cardinal de Richelieu, Henri II, duc de Montmorency et petit-fils d'Anne, est décapité en 1632 et ses biens passent à la Couronne. En 1643, Anne d'Autriche restitue le château de Chantilly à Charlotte de Montmorency, soeur du duc et épouse de Henri II de Bourbon, prince de Condé. 2.2 Le château des princes de Condé Après son implication dans la Fronde puis son retour en grâce auprès de Louis XIV en 1659, le Grand Condé, fils du précédent, fait de Chantilly sa demeure principale. Sous la houlette du premier prince de sang de France, le château acquiert une nouvelle magnificence. André Le Nôtre et La Quintinie dessinent les vastes jardins à la française qu'un majestueux escalier, le Grand Degré, relie à la terrasse. En 1684, Condé confie la reconstruction du château au premier architecte de Louis XIV, Jules Hardouin-Mansart. Les travaux se poursuivent jusqu'au début du XVIIIe siècle, sous la direction de l'architecte Jean Aubert. On doit à ce dernier le bâtiment des Grandes Écuries, véritable palais conçu pour recevoir cent cinquante chevaux. Louis-Joseph de Bourbon, avant dernier prince de Condé, commande en 1769 à l'architecte Jean-François Leroy l'édification du « château d'Enghien «, long bâtiment destiné à accueillir les hôtes de Chantilly. De cette époque également datent le jardin anglais ainsi que le Hameau. Composé de cinq maisonnettes d'aspect rustique, ce lieu inspire à Marie-Antoinette le Hameau de la Reine à Versailles. 2.3 Le château du duc d'Aumale Durant la Révolution, le domaine est morcelé, le château rasé et le mobilier vendu. Entre 1875 et 1882, Henri d'Orléans, duc d'Aumale et quatrième fils du roi Louis-Philippe, entreprend la reconstruction de l'édifice. L'architecte Honoré Daumet conçoit sur les fondations d'origine le bâtiment actuel, de style néo-Renaissance. Le duc d'Aumale y installe ses importantes collections de tableaux, de mobilier et de livres rares. 3 LE CHÂTEAU-MUSÉE Sans héritier, le duc d'Aumale lègue en 1886 le domaine de Chantilly à l'Institut de France, sous la condition expresse de conserver en l'état le château, les Grandes Écuries, l'hippodrome et près de 8 000 hectares de forêt. 3.1 Le musée Condé Le musée Condé ouvre au public moins d'un an après sa mort, le 17 avril 1898. Aujourd'hui, il accueille l'ensemble des collections du duc d'Aumale enrichies de dons et de quelques achats. Elles regroupent au total près de 1 000 peintures, 2 500 dessins et autant de gravures, d'extraordinaires collections de meubles, de sculptures et de porcelaines de Chantilly. 3.1.1 La collection de peintures La collection de peintures anciennes (avant 1850) est la deuxième en France, après celle du musée du Louvre. On y dénombre plusieurs oeuvres des primitifs italiens (cabinet de Giotto) et de la Renaissance italienne. Le musée compte une exceptionnelle collection de portraits royaux et princiers (Salle Clouet) et des chefs-d'oeuvre de Sandro Botticelli, Filippino Lippi, Raphaël (les Trois Grâces, 1504), Nicolas Poussin (le Massacre des Innocents, v. 1628-1629), Jean-Baptiste Greuze, Jean Auguste Dominique Ingres ou Antoine Watteau. 3.1.2 La collection de manuscrits Aménagé entre 1876 et 1877 dans le château du (les plus anciens datent du XIe XVIe siècle par Honoré Daumet, le Cabinet des livres est une vaste structure métallique sur deux niveaux. Parmi les quelque 13 000 volumes qui y sont conservés, on compte 1 500 manuscrits anciens siècle) dont 200 manuscrits médiévaux. Les livres imprimés comprennent une collection de 700 incunables. Nombre d'ouvrages sont admirablement enluminés comme les quarante enluminures des Heures d'Étienne Chevalier (1450-1480), peintes par Jean Fouquet, ou le chef-d'oeuvre des frères de Limbourg, les Très Riches Heures du duc de Berry (1413-1416). 3.2 Le Musée vivant du cheval et l'hippodrome Les Grandes Écuries du XVIIIe siècle accueillent depuis 1982 le Musée vivant du cheval. Créé par Yves Bienaimé, ce musée privé présente sur 4 000 m2 de surface l'art équestre sous toutes ses formes. Il attire en moyenne 150 000 visiteurs par an. Face au musée, l'hippodrome est l'un des plus beaux de France. Créé en 1834, il accueille chaque mois de juin les prestigieux Prix de Diane et Prix du Jockey Club. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.