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Chapitre 12 – Frankestein (Mary Shelley)

Publié le 19/09/2010

Extrait du document

 

 

La créature poursuit son récit de son histoire à Victor dans une grotte des Alpes. Nous apprenons tout d’abord qu’elle poursuit ses observations comme un scientifique (héritage de Victor ?) qui mène une expérience. Il décrit à nouveau la vie des habitants du cottage et l’amour qui unit ses voisins. Mais il découvre rapidement que ceux-ci ne sont pas heureux : il pense immédiatement à une sorte de "hiérarchie" du bonheur entre ces êtres humains et lui-même (ces "adorables créatures" sont "malheureuses" alors que lui, un "être imparfait et solitaire" est "misérable"). Nous pouvons voir que le monstre est comme un enfant : il est émerveillé lorsqu’il voit quelque chose qu’il ne connaît pas ("charmante maison à mes yeux", "délicieux", "excellent", "apprécié"). Il commence à analyser ce qu’il voit : la famille est malheureuse parce qu’elle est pauvre. Le monstre ressent alors un autre sentiment humain, le remords. Il regrette d’avoir volé leur nourriture, et décide donc de chercher de quoi subsister par ses propres moyens. Il devient donc peu à peu autonome et adulte. La créature est émue par la solidarité et l’assistance mutuelle : dès qu’il comprit comment utiliser les outils des jeunes homes, il donna du bois à la famille en pleine nuit dans le plus grand secret. Il ressent alors du "plaisir" lorsqu’il voit que les habitants du cottage sont heureux de découvrir pareil présent, ce qui traduit une réelle volonté de venir en aide à son prochain (il semble alors bien plus humain que ceux qui l’ont chassé en lui jetant des pierres).

La créature commence à comprendre les mécanismes du langage ("sons articulés") et que les mots peuvent produire des émotions positives ou négatives sur ceux qui écoutent la personne qui parle. Pour lui, c’est une "science" divine (lien entre Dieu et la science/Victor ?). Il est comme un bébé : il veut apprendre à parler mais n’y arrive pas pour le moment. Il doit tout d’abord écouter les mots pour les différencier. Il apprend les noms des objets du quotidien ainsi que ceux des habitants du cottage (Agatha, Félix et "Père" pour le vieil homme). Quand il arrive à exprimer et à comprendre les mots qu’il prononce, il vit un bonheur sans précédent et absolu. Nous voyons que la créature vit quasiment en osmose avec ses voisins : ils ressentent les mêmes émotions en même temps. Pour elle, ils sont meilleurs que les villageois qui l’ont chassé. Il ressent du plaisir lorsqu’il voit le vieil homme sourire à Agatha, même si ce sourire ne lui est pas destiné. Il décrit les attentions de Félix à l’égard d’Agatha.

 

Le monstre parle ensuite de la lecture. Il émet des hypothèses à propos de ce que fait Félix quand il lit. La créature aimerait comprendre les "signes" lus par Félix, mais il doit d’abord se familiariser avec le langage. Pour lui, s’il peut le faire, les habitants du cottage l’accepteront parmi eux puisqu’il se comporterait en tout point comme un humain, même si son corps est monstrueux. Il donne ainsi un grand pouvoir à la connaissance, tout comme Victor lorsqu’il était étudiant. Un jour, il voit son visage dans une flaque : il est horrifié par son apparence et réalise à quel point il est différent des habitants du cottage, qui sont "gracieux", "beaux" et "délicats". 

Nous pouvons remarquer un changement de saison : c’est maintenant le printemps. La famille semble plus joyeuse (ils ont davantage de nourriture, Félix peut travailler davantage et le vieil homme recommence à sortir du cottage). La créature prend une décision : elle va chercher à découvrir la cause des émotions de ses voisins. Elle rêve de les rendre heureux, même si cela lui semble quasiment impossible. Le monstre parle alors de "destinée" : selon lui, les habitants du cottage en sont les maîtres ("arbitres", "êtres supérieurs"). Ce point de vue diffère de l’histoire de Victor, dans laquelle Dieu semble être le maître de la destinée de tous les êtres humains. De plus, il s’imagine accepté et aimé par ses voisins malgré sa laideur : ils l’aimeraient alors pour ce qu’il est et non pas pour son apparence. Cette pensée l’encourage à travailler à maîtriser le langage et à parler.

 

La créature conclut ce chapitre en racontant son amour de la Nature ("les averses agréables et la douce chaleur du printemps"). Nous pouvons noter qu’il compare les hommes à lui-même (ils vécurent tous un jour "cachés dans une grotte"). La Nature est "joyeuse", tout comme le monstre. Il parle de "dieux" (croit-il en l’un d’entre eux ?) : pour lui, l’endroit dans lequel il vit est un véritable Paradis. En sera-t-il toutefois chassé comme Adam et Eve ? A présent, il est apaisé, confiant en le futur et plein d’espoir.

 

Thèmes :

 

- sentiments : joie, solidarité, espoir, mais aussi remords et horreur (lorsque le monstre découvre son visage)

- découverte du langage et de la lecture

- amour : au sein de la famille, celui que la créature porte aux habitants du cottage et celui qui pourrait être possible entre eux

- la créature est de plus en plus "humaine" de par son comportement et devient "adulte"

- destinée : le monstre comprend qu’il n’est pas à même de décider du cours de sa vie et que quelqu’un d’autre le fait pour lui

 

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