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Chrétien de Troyes, Érec et Énide (extrait).

Publié le 07/05/2013

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Chrétien de Troyes, Érec et Énide (extrait). Les noces d'Érec et Énide montrent un aspect trop souvent ignoré de l'amour courtois : l'érotisme. Loin de n'être qu'un idéal pétri de convention, la fin'amor (ou fine amore) magnifie le jeu amoureux jusque dans le plaisir charnel. Mais cette manière de consécration est aussi un achèvement ; la jeune femme est devenue « dame nouvelle « et dès lors n'est plus objet de conquête. Érec perdra bientôt sa fougue de chevalier que motivait le désir amoureux. Érec et Énide de Chrétien de Troyes Cerf chassé qui de soif halète ne désire tant la fontaine, ni l'épervier qui a grand faim ne revient au réclain plus volontiers que les amants ne souhaitent de se connaître nu à nue. Cette nuit-là, ils ont réparé le temps de leur si longue attente ! Quand leur chambre fut quittée de tous, ils rendent leurs droits à leurs corps. Leurs yeux se repaissent de regarder, ces yeux ouvrant la voie d'amour, envoyant au coeur leur message. Et leur plaît tout ce qu'ils contemplent. Après le message des yeux vient la douceur qui vaut bien mieux des baisers attirant l'amour. Cette douceur tous deux essaient et ils en abreuvent leurs coeurs tant qu'ils s'en privent à grand-peine. Le baiser est leur premier jeu mais l'amour qui les tient tous deux fait la pucelle plus hardie. Bientôt elle ne craint plus rien. Elle souffrit tout, quoi qu'il lui coûtât, et avant qu'elle se levât elle perdit le nom de pucelle. Au matin fut dame nouvelle. Source : Chrétien de Troyes, Érec et Énide, Paris, Gallimard, coll. « Folio «, 1975. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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