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Civilisation et renoncement aux instincts - FREUD

Publié le 01/02/2011

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freud

« On acquiert (..) l'impression que la civilisation est quelque chose d'imposé à une majorité récalcitrante par une minorité ayant compris comment s'approprier les moyens de puissance et de coercition. Il semble alors facile d'admettre que ces difficultés ne sont pas inhérentes à l'essence de la civilisation elle-même, mais sont conditionnées par l'imperfection des formes de culture ayant évolué jusqu'ici. De ce fait, il n'est pas difficile de mettre en lumière ces défauts. Tandis que l'humanité a fait des progrès constants dans la conquête de la nature et est en droit d'en attendre de plus grands encore, elle ne peut prétendre à un progrès égal dans la régulation des affaires humaines et il est vraisemblable qu'à toutes les époques comme aujourd'hui, bien des hommes se sont demandé si cette partie des acquisitions de la civilisation méritait vraiment d'être défendue. On pourrait croire qu'une régulation nouvelle des relations humaines serait possible, laquelle renonçant à la contrainte et à la répression des instincts, tarirait les sources du mécontentement qu'inspire la civilisation, de sorte que les hommes, n'étant plus troublés par des conflits internes, pourraient s'adonner entièrement à l'acquisition des ressources naturelles et à la jouissance de celles-ci. Ce serait l'âge d'or, mais il est douteux qu'un état pareil soit réalisable. Il semble plutôt que toute civilisation doive s'édifier sur la contrainte et le renoncement aux instincts. « FREUD.

Freud suppose que l'humanité accepte un certain climat d'aliénation, si l'objectif présenté correspond à des victoires dans la conquête de la nature. Mais les problèmes de civilisation ne peuvent être traités de la même manière et ils ne suivent pas le même tracé. L'idéal consiste à imaginer que ce serait possible. Freud parle d'âge d'or. Mais la réalité dément cette espérance. Les victoires sur la nature et les jouissances provoquées par cette issue favorable n'élèvent pas les hommes vers une meilleure civilisation. Les limites du problème ne sont pas enlevées, mais reculées. Ce texte interroge sur la permanence des deux instincts en toute civilisation : instinct de vie, instinct de mort. Freud semble voir la civilisation toujours par le biais de la contrainte.

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