Devoir de Philosophie

classicisme - littérature.

Publié le 28/04/2013

Extrait du document

classicisme - littérature. 1 PRÉSENTATION classicisme (littérature), courant esthétique regroupant l'ensemble des ouvrages qui prennent comme référence les chefs-d'oeuvre de l'Antiquité gréco-latine, et qui se caractérisent notamment par un goût de la codification, esthétique ou morale, dans un contexte d'ordre et d'harmonie. Le terme a une définition esthétique mais aussi historique, puisqu'en France l'« époque classique « est la période de création littéraire et artistique correspondant à ce que Voltaire appelle « le siècle de Louis XIV « ; il s'agit essentiellement des années 1660-1680, mais en réalité la période classique s'étend jusqu'au siècle suivant. Le classicisme en France est un cas singulier : cette période est dite « classique « parce qu'elle se donne comme idéal l'imitation des Anciens, mais aussi parce qu'elle est devenue une période de référence de la culture nationale. Alors que le terme « classique « est avéré en français vers 1548 pour désigner les « écrivains de première valeur « puis ceux qui « font autorité « (1611), le substantif « classicisme «, par opposition au romantisme, aurait été créé plus tardivement par Stendhal vers 1823-1825. C'était le mot « atticisme « (de qualité athénienne) qui était en usage à cette époque pour définir ce courant esthétique. Il existe dans d'autres pays des périodes littéraires qualifiées de classiques : « classicisme de Weimar « en Allemagne (du voyage en Italie de Johann Wolfgang von Goethe en 1786 à la mort de Friedrich von Schiller en 1805), « Siècle de la raison « de John Dryden et de Alexander Pope en Angleterre, par exemple. Cet article traite plus précisément du classicisme français du Grand Siècle. 2 CLASSICISME, UN « ANTI-ROMANTISME « En rejetant les principes esthétiques hérités du XVIIe et du XVIIIe siècle, le romantisme crée donc a posteriori le terme de classicisme (Stendhal, Racine et Shakespeare, 1823-1825 ; Victor Hugo, préface de Cromwell, 1827). L'institution scolaire fait ensuite du classicisme un mythe national, un moment de perfection de la langue et de la littérature. Ce processus aboutit à un modèle de rationalisme et de précision dans l'analyse psychologique, mais également à un modèle dans la maîtrise des moyens et dans l'effacement du « moi «. C'est un exemple de stylisation, de respect des règles et d'alliance entre l'esthétique et la morale. Cela ne va pas sans un tri sévère dans la littérature du Grand Siècle : des trente-cinq pièces de Pierre Corneille, l'institution ne semble avoir retenu que le Cid, Horace, Cinna et Polyeucte. De nombreux écrivains du XXe siècle revendiquent le classicisme pensé comme un « anti-romantisme «. Certains comme Charles Maurras ont la nostalgie d'une époque d'avant les Lumières et la révolution industrielle. Paul Valéry ou André Gide procèdent plutôt d'une démarche réflexive et d'un refus de la modernité. D'autres encore mettent en avant le choix de la mesure face aux tentations de la chair (Paul Claudel) ou de l'histoire (Albert Camus). 3 CLASSICISME, UN « ANTI-BAROQUE « Heinrich Wölfflin publie en 1898 un livre sur l'art italien du XVIe et du XVIIe siècle, l'Art classique, dans lequel il oppose classicisme et baroque : d'un côté la ligne droite, la noblesse et l'équilibre, de l'autre la courbe, le mouvement et le foisonnement. D'un côté se trouvent les peintres Raphaël et Nicolas Poussin (les classiques), de l'autre Michel-Ange et le Bernin (les baroques). La notion de baroque n'est introduite que plus tard dans l'histoire littéraire française ; elle permet de nommer et de redécouvrir la période historique située entre la Renaissance et le classicisme. La littérature de l'âge baroque est placée sous le signe de l'irrégularité, du spectaculaire, de la métamorphose, de l'éphémère, de l'illusion et de l'identité vacillante. En effet, au début du XVIIe siècle, l'instabilité politique, l'effervescence religieuse et la remise en question de la place de l'homme dans l'univers sont un terreau fécond pour une littérature du trompe-l'oeil, des miroirs et de la parure. Désormais la critique littéraire moderne admet le fait qu'il existe un tissu de relations denses et complexes entre classicisme et baroque. 4 LE CLASSICISME FRANÇAIS DU XVIIE SIÈCLE 4.1 Un classicisme protéiforme La diversité de la littérature française du XVIIe siècle semble remettre en question la catégorie de classicisme. En effet, certains commentateurs sont conduits à évoquer le « romantisme « des classiques, pour parler par exemple de la couleur locale dans le théâtre de Corneille, ou de la préoccupation du « moi « perceptible dans l'oeuvre du Cardinal de Retz. D'autres parlent même du « naturalisme « des classiques, en évoquant la peinture sociale dans les grandes comédies de Molière, dans les romans de Charles Sorel ou d'Antoine Furetière. On décèle en outre, dans la période dite « classique «, une persistance du baroque, comme dans les pièces à machines (le Dom Juan de Molière) ou dans la thématique funèbre de Jacques Bossuet. Tout cela conduit les commentateurs à multiplier les étiquettes : préclassicisme, préciosité, burlesque, grotesque, libertinage, jansénisme, littérature mondaine, etc. 4.2 L'ère classique : ordre et harmonie Malgré cette confusion lexicale et la diversité des oeuvres produites à l'époque dite classique, on peut tenter de définir le classicisme comme moment historique. Le contexte est relativement instable : les pays du Sud sortent de leur siècle d'or, ceux de l'Est sont ravagés par la guerre, ceux du Nord s'enrichissent mais connaissent des troubles. L'État français cherche, quant à lui, une stabilité après les guerres civiles du XVIe siècle (les guerres de religion) et celles du milieu du XVIIe siècle (la Fronde). La recherche d'une organisation harmonieuse et solide entre les élites sociales (caste parlementaire, grande noblesse d'épée) ou entre les courants religieux (gallicanisme et romanisme jésuite) comprend naturellement un volet culturel. Prolongeant la politique du cardinal de Richelieu, Louis XIV affirme la vigueur de l'État en renforçant son administration et en intervenant dans l'économie. Il instaure également une politique culturelle à l'aide de subventions à des auteurs choisis et grâce à la fondation d'institutions d'État telles que les Académies (Institut de France). Le cardinal de Richelieu fonde l'Académie française en 1634 et lui ordonne trois ans plus tard de rendre son jugement pour terminer la « querelle du Cid « (polémique littéraire autour d'un succès de Corneille). Par la suite sont créées l'Académie royale de peinture et de sculpture (1648), celle d'architecture (1671) et celle de musique (dont Lully devient directeur en 1672). Par ailleurs, la mainmise royale sur le théâtre s'accomplit lors de la fusion de trois troupes pour former la Comédie-Française (1680). 4.3 Codes et règles Parallèlement le comportement en société se codifie par la définition d'un idéal de l'« honnête homme «. Ce modèle est systématisé par l'écrivain Nicolas Faret dans l' Honnête homme ou l'art de plaire à la cour (1630). Il pose les vertus héroïques de cet homme qui doit être bon guerrier, bon amant, et dont la morale chrétienne est sans faille. Ce modèle est repris et corrigé par Antoine Gombaud, chevalier de Méré, dans ses Conversations (1668) et ses Lettres (1682). « L'honnête homme « est un courtisan soucieux de plaire au roi Louis XIV. C'est le triomphe du « bel esprit «, mondain et frivole. Les auteurs et les institutions de Louis XIV travaillent également pour définir le bon usage du français, au-delà de la diversité conflictuelle des castes et des goûts. Et l'Académie française se voit confier la tâche d'élaborer un dictionnaire, une rhétorique et une poétique : les trois domaines envisagés sont donc la langue, la prose et la littérature en vers. 4.4 Fixation de la langue classique La France du XVIIe siècle connaît encore le multilinguisme, avec des parlers ou des accents régionaux et sociaux très contrastés. Cependant depuis l'ordonnance de Villers-Cotterêts (août 1539), le français n'est plus perçu comme une langue « vulgaire « par rapport au latin, comme c'était encore le cas au siècle précédent. Reste à en fixer le bon usage, c'est-à-dire « la façon de parler de la plus saine partie de la cour, conformément à la façon d'écrire de la plus saine partie des auteurs du temps «, comme l'écrit le seigneur de Vaugelas dans ses Remarques sur la langue française (1647). De nombreux ouvrages paraissent à la suite du sien, notamment celui de Gilles Ménage, Observations sur la langue française (1672). La fin du siècle voit paraître les trois premiers dictionnaires de la langue française : le Dictionnaire des mots et des choses de Pierre Richelet, 1680 ; le Dictionnaire universel d'Antoine Furetière, 1690 ; le Dictionnaire de l'Académie, 1694. 5 LA PROSE CLASSIQUE : DU DECORUM AU RÉALISME ÉLÉGANT La réflexion sur la prose classique dérive de celle sur l'art oratoire : les belles lettres naissent de l'éloquence, un des cinq piliers de la rhétorique. À ce titre, le style et les ouvrages de Cicéron (De oratore, Brutus) sont fondateurs. Les érudits s'interrogent sur le meilleur style : quel est-il ? Est-ce l'« atticisme « (style sévère et simple) ou l'« asianisme « (style plaisant et orné) ? Cicéron insistait sur la nécessité du decorum, c'est-à-dire de l'adaptation du discours à la situation et à l'auditoire, impliquant des styles plus ou moins élevés et ce decorum devient un concept clé du classicisme, par exemple dans l'écriture des lettres (notamment dans les recueils de lettres fictives ou réelles appelés Secrétaires). Les débats français reprennent alors les débats italiens. La civilisation de cour de la noblesse d'épée (la « cour «) et la conscience de classe de l'aristocratie de robe (la « ville «) s'y heurtent, tout comme les personnages de Trissotin l'arrogant frivole et de Vadius le pédant austère dans les Femmes savantes de Molière. S'ajoute à cela un débat sur la prose chrétienne qui se place sous le signe de saint Augustin. C'est dans les années 1620-1630 que se forme un consensus français, dont la fin du siècle livre les synthèses notamment à travers l'ouvrage de l'érudit père jésuite Bouhours, Entretiens d'Ariste et d'Eugène, 1671. Préparée par les traductions (les « belles infidèles «) en français des historiens latins, la prose classique livre ses chefs-d'oeuvre, dans des registres qui vont du style « naïf « c'est-à-dire naturel (les Lettres de Madame de Sévigné) au style d'apparat (les Sermons et Oraisons de Bossuet). La prose s'illustre aussi par les mémoires (ceux du cardinal de Retz ou du duc de Saint-Simon), les oeuvres morales (Maximes du duc de La Rochefoucauld et Caractères de Jean de La Bruyère) mais aussi les contes (notamment ceux de Charles Perrault). Comme Nicolas Poussin sait s'éloigner en peinture à la fois du style du Caravage et du maniérisme, le roman abandonne à la fois le réalisme cru des « histoires comiques « (Charles Sorel, Antoine Furetière, Cyrano de Bergerac) et l'irréalité élégante des longs romans de bergers (notamment les romans pastoraux illustrés par Honoré d'Urfé avec l'Astrée) ou de princes (romans héroïques illustrés par Mademoiselle de Scudéry avec le Grand Cyrus). Le récit tend plutôt à élaborer un réalisme élégant, qu'illustrent bien les récits historiques comme la Princesse de Clèves de Mme de La Fayette. 6 ÉPOPÉE ET THÉÂTRE CLASSIQUE L'Académie n'a jamais rédigé sa poétique, mais Nicolas Boileau livre la sienne en 1674. Les grands noms pour la postérité y figurent déjà : François de Malherbe, père de la poésie lyrique classique, mais aussi Pierre Corneille, Jean Racine et Molière pour la poésie « dramatique «, c'est-à-dire le théâtre. La poétique classique (appelée « doctrine classique «) se place sous le signe de celle d'Aristote et de ses commentateurs italiens (Joseph Juste Scaliger, 1561 ; Ludovico Castelvetro, 1570) ou hollandais (Daniel Heinsius, 1611 ; Gérard Jean Vossius, 1647). Elle reprend à l'Antiquité la définition de la littérature comme « imitation « et le précepte « plaire et instruire «, qui a entre autres servi à justifier l'existence du théâtre contre les attaques des catholiques rigoureux. La comédie vaut par la satire morale, la tragédie par la « catharsis «, c'est-à-dire la « purgation des passions «. Les deux grands genres classiques sont l'épopée (« poème héroïque «) et la tragédie. L'épopée (Jean Chapelain, la Pucelle, 1656) ne donne pas de chefs-d'oeuvre. En revanche, une dramaturgie classique, codifiant la tragédie et la grande comédie, s'élabore à partir de la réflexion sur la tragédie : notamment la Lettre sur la règle des vingt-quatre heures (1630) de Jean Chapelain, ainsi que les textes polémiques autour du Cid et de la Pratique du théâtre (1657) de l'abbé d'Aubignac et les Discours et Examens (1660) de Pierre Corneille. Ces théories s'ajoutent à une riche expérimentation rendue possible par l'essor du théâtre joué, à la création de troupes fixes à Paris et à la pratique du mécénat pour les troupes itinérantes. Une nouvelle et féconde classification voit le jour : farce, tragi-comédie régulière ou non, pastorale, théâtre à machines et opéra. La règle fondamentale la plus célèbre du théâtre classique est celle dite « des trois unités « (d'action, de temps, de lieu). Selon cette règle, l'intrigue forme un tout organique (unité d'action). De plus, elle préconise, pour une « imitation « parfaite, d'éviter la rupture spatio-temporelle : la scène ne représente qu'un seul lieu (unité de lieu), et le temps de la fiction se rapproche du temps de la représentation en n'excédant pas vingt-quatre heures (unité de temps). L'entrée et la sortie des personnages se font, en outre, de façon à marquer l'enchaînement temporel des scènes (liaison des scènes). Chaque pièce se construit selon les règles précédentes et selon les règles de la vraisemblance, de la cohérence des caractères et de la « bienséance « qui recommande de ne pas choquer le spectateur. Le théâtre de Jean Racine, davantage que celui de son aîné Pierre Corneille, trouve précisément sa force esthétique dans le respect même de ces unités. Le tragédien crée une atmosphère de huis clos qui participe à l'élaboration de la « crise « tragique, le moment le plus intense de la pièce où se joue le destin des personnages. Souffrances et mort accompagnent toujours les héros classiques qui doutent et tentent d'échapper à leurs destins oppressants. Le succès de la tragédie classique en fait un modèle inégalé qui bride la créativité des successeurs immédiats de Jean Racine. Seuls les dramaturges romantiques, au mort sur scène. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés. XIXe, ont su innover et renouveler le genre par l'usage de mots issus du quotidien ou par la représentation directe de la

« théâtre s’accomplit lors de la fusion de trois troupes pour former la Comédie-Française (1680). 4. 3 Codes et règles Parallèlement le comportement en société se codifie par la définition d’un idéal de l’« honnête homme ».

Ce modèle est systématisé par l’écrivain Nicolas Faret dans l’ Honnête homme ou l’art de plaire à la cour (1630).

Il pose les vertus héroïques de cet homme qui doit être bon guerrier, bon amant, et dont la morale chrétienne est sans faille.

Ce modèle est repris et corrigé par Antoine Gombaud, chevalier de Méré, dans ses Conversations (1668) et ses Lettres (1682).

« L’honnête homme » est un courtisan soucieux de plaire au roi Louis XIV.

C'est le triomphe du « bel esprit », mondain et frivole. Les auteurs et les institutions de Louis XIV travaillent également pour définir le bon usage du français, au-delà de la diversité conflictuelle des castes et des goûts.

Et l’Académie française se voit confier la tâche d’élaborer un dictionnaire, une rhétorique et une poétique : les trois domaines envisagés sont donc la langue, la prose et la littérature en vers. 4. 4 Fixation de la langue classique La France du XVII e siècle connaît encore le multilinguisme, avec des parlers ou des accents régionaux et sociaux très contrastés.

Cependant depuis l’ordonnance de Villers-Cotterêts (août 1539), le français n’est plus perçu comme une langue « vulgaire » par rapport au latin, comme c’était encore le cas au siècle précédent. Reste à en fixer le bon usage, c’est-à-dire « la façon de parler de la plus saine partie de la cour, conformément à la façon d’écrire de la plus saine partie des auteurs du temps », comme l’écrit le seigneur de Vaugelas dans ses Remarques sur la langue française (1647).

De nombreux ouvrages paraissent à la suite du sien, notamment celui de Gilles Ménage, Observations sur la langue française (1672).

La fin du siècle voit paraître les trois premiers dictionnaires de la langue française : le Dictionnaire des mots et des choses de Pierre Richelet, 1680 ; le Dictionnaire universel d’Antoine Furetière, 1690 ; le Dictionnaire de l’Académie , 1694. 5 LA PROSE CLASSIQUE : DU DECORUM AU RÉALISME ÉLÉGANT La réflexion sur la prose classique dérive de celle sur l’art oratoire : les belles lettres naissent de l’éloquence, un des cinq piliers de la rhétorique.

À ce titre, le style et les ouvrages de Cicéron (De oratore, Brutus) sont fondateurs. Les érudits s’interrogent sur le meilleur style : quel est-il ? Est-ce l’« atticisme » (style sévère et simple) ou l’« asianisme » (style plaisant et orné) ? Cicéron insistait sur la nécessité du decorum, c’est-à-dire de l’adaptation du discours à la situation et à l’auditoire, impliquant des styles plus ou moins élevés et ce decorum devient un concept clé du classicisme, par exemple dans l’écriture des lettres (notamment dans les recueils de lettres fictives ou réelles appelés Secrétaires ).

Les débats français reprennent alors les débats italiens.

La civilisation de cour de la noblesse d’épée (la « cour ») et la conscience de classe de l’aristocratie de robe (la « ville ») s’y heurtent, tout comme les personnages de Trissotin l’arrogant frivole et de Vadius le pédant austère dans les Femmes savantes de Molière. S’ajoute à cela un débat sur la prose chrétienne qui se place sous le signe de saint Augustin.

C’est dans les années 1620-1630 que se forme un consensus français, dont la fin du siècle livre les synthèses notamment à travers l’ouvrage de l’érudit père jésuite Bouhours, Entretiens d’Ariste et d’Eugène, 1671. Préparée par les traductions (les « belles infidèles ») en français des historiens latins, la prose classique livre ses chefs-d’œuvre, dans des registres qui vont du style « naïf » c’est-à-dire naturel (les Lettres de Madame de Sévigné) au style d’apparat (les Sermons et Oraisons de Bossuet). La prose s’illustre aussi par les mémoires (ceux du cardinal de Retz ou du duc de Saint-Simon), les œuvres morales (Maximes du duc de La Rochefoucauld et Caractères de Jean de La Bruyère) mais aussi les contes (notamment ceux de Charles Perrault). Comme Nicolas Poussin sait s’éloigner en peinture à la fois du style du Caravage et du maniérisme, le roman abandonne à la fois le réalisme cru des « histoires comiques » (Charles Sorel, Antoine Furetière, Cyrano de Bergerac) et l’irréalité élégante des longs romans de bergers (notamment les romans pastoraux illustrés par Honoré d’Urfé avec l’Astrée) ou de princes (romans héroïques illustrés par Mademoiselle de Scudéry avec le Grand Cyrus ).

Le récit tend plutôt à élaborer un réalisme élégant, qu’illustrent bien les récits historiques comme la Princesse de Clèves de Mme de La Fayette. 6 ÉPOPÉE ET THÉÂTRE CLASSIQUE L’Académie n’a jamais rédigé sa poétique, mais Nicolas Boileau livre la sienne en 1674.

Les grands noms pour la postérité y figurent déjà : François de Malherbe, père de la poésie lyrique classique, mais aussi Pierre Corneille, Jean Racine et Molière pour la poésie « dramatique », c’est-à-dire le théâtre.

La poétique classique (appelée « doctrine classique ») se place sous le signe de celle d’Aristote et de ses commentateurs italiens (Joseph Juste Scaliger, 1561 ; Ludovico Castelvetro, 1570) ou hollandais (Daniel Heinsius, 1611 ; Gérard Jean Vossius, 1647). Elle reprend à l’Antiquité la définition de la littérature comme « imitation » et le précepte « plaire et instruire », qui a entre autres servi à justifier l’existence du théâtre contre les attaques des catholiques rigoureux.

La comédie vaut par la satire morale, la tragédie par la « catharsis », c’est-à-dire la « purgation des passions ». Les deux grands genres classiques sont l’épopée (« poème héroïque ») et la tragédie.

L’épopée (Jean Chapelain, la Pucelle, 1656) ne donne pas de chefs-d’œuvre.

En revanche, une dramaturgie classique, codifiant la tragédie et la grande comédie, s’élabore à partir de la réflexion sur la tragédie : notamment la Lettre sur la règle des vingt-quatre heures (1630) de Jean Chapelain, ainsi que les textes polémiques autour du Cid et de la Pratique du théâtre (1657) de l’abbé d’Aubignac et les Discours et Examens (1660) de Pierre Corneille.

Ces théories s’ajoutent à une riche expérimentation rendue possible par l’essor du théâtre joué, à la création de troupes fixes à Paris et à la pratique du mécénat pour les troupes itinérantes.

Une nouvelle et féconde classification voit le jour : farce, tragi-comédie régulière ou non, pastorale, théâtre à machines et opéra. La règle fondamentale la plus célèbre du théâtre classique est celle dite « des trois unités » (d’action, de temps, de lieu).

Selon cette règle, l’intrigue forme un tout organique (unité d’action).

De plus, elle préconise, pour une « imitation » parfaite,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles