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Comment peut-on avoir tout pour être heureux et ne pas l'être ?

Publié le 18/08/2005

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Avoir tout pour être heureux, ce n'est ainsi peut-être pas avoir des raisons d'être heureux, mais préalablement les moyens d'accéder au bonheur, ce qui n'est pas la même chose - même si cela suggère toujours qu'il y des « conditions » du bonheur qui sont identifiées.   Il convient également de se demander si le bonheur est réellement quelque chose à quoi l'homme a accès, car si ce n'est pas le cas, « avoir tout pour être heureux » ne veut rien dire du tout. On l'emploierait alors parce que l'on entend rien à la nature du bonheur.   Par ailleurs, il faut absolument s'interroger sur ce « tout » que l'on identifie. Cela signifie-t-il que, pour accéder au bonheur, il y a donc quelque chose comme des « conditions » à remplir, et qu'alors avoir « tout » pour être heureux, c'est remplir toutes ces conditions ?   La question est donc de savoir ce que l'on veut dire, ce que l'on suppose, lorsqu'on emploie l'expression « avoir tout pour être heureux ».       Première partie : Des raisons d'être heureux.   Dans cette première partie, on supposera qu' « avoir tout pour être heureux », c'est être concerné par les raisons qui rendent heureux. Cela signifie que l'on connaît préalablement ce qui rend heureux, avant d'identifier la présence de ces motifs autour de la personne dont on dit qu'elle a tout pour être heureuse.   Il faut alors préciser que l'on suppose implicitement que le bonheur est produit par des raisons extérieures.

C'est parfois à propos de quelqu'un qui prétend être malheureux que l'on suppose qu'il a pourtant « tout pour être heureux «. On lui reconnaît par exemple une situation professionnelle favorable, une famille formidable, des amis fidèles, etc., et l'on s'étonne qu'il ne se sente pas heureux. Mais que veut-on dire par là ? S'agit-il d'identifier les raisons d'être heureux, puis de constater que ces raisons sont à la portée de la personne concernée ? « Avoir tout pour être heureux «, ce serait alors être dans la situation qui apporte le bonheur ? Mais alors, le bonheur serait quelque chose de produit par des causes extérieures ? Toutefois, premièrement, selon quels critères peut-on identifier que telle situation est une condition du bonheur ? Deuxièmement, les motifs du bonheur ne sont-ils pas propre à chacun ?

Le fait d'être heureux, c'est d'une manière générale connaître un état de bien-être, c'est ressentir de la joie, de la satisfaction. « Avoir tout pour être heureux «, c'est alors semble-t-il être concerné par les motifs qui produisent et état.

L'exemple initial nous a mené sur le terrain des motifs du bonheur, mais après tout, « avoir tout pour être heureux «, cela veut peut-être dire que l'on possède la capacité de connaître quelque chose comme le bonheur. Peut-être par exemple que l'animal n'a pas tout pour être heureux, parce qu'il n'aurait pas la conscience, etc. Avoir tout pour être heureux, ce n'est ainsi peut-être pas avoir des raisons d'être heureux, mais préalablement les moyens d'accéder au bonheur, ce qui n'est pas la même chose – même si cela suggère toujours qu'il y des « conditions « du bonheur qui sont identifiées.

Il convient également de se demander si le bonheur est réellement quelque chose à quoi l'homme a accès, car si ce n'est pas le cas, « avoir tout pour être heureux « ne veut rien dire du tout. On l'emploierait alors parce que l'on entend rien à la nature du bonheur.

Par ailleurs, il faut absolument s'interroger sur ce « tout « que l'on identifie. Cela signifie-t-il que, pour accéder au bonheur, il y a donc quelque chose comme des « conditions « à remplir, et qu'alors avoir « tout « pour être heureux, c'est remplir toutes ces conditions ? 

La question est donc de savoir ce que l'on veut dire, ce que l'on suppose, lorsqu'on emploie l'expression « avoir tout pour être heureux «.

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