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Commentaire Composé Beaudelaire , Une charogne

Publié le 19/02/2011

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I – La fusion du laid et du beau et l’ironie qui s’en dégage

1.1 le choc des oppositions - antithèses et rimes antisémantiques : « beau matin d’été si doux » ? « charogne infâme » + «mon âme » qui désigne la femme et rime avec « infâme » - oxymores à effet ironique « carcasse superbe » - antithèse qui crée des chocs d’atmosphère et marque la distance ironique : « soleil rayonnait sur cette pourriture » ? opposition et association de 2 CL incompatibles, ironie mais aussi façon de traduire l’indissociable lien entre le beau et le laid, entre les « fleurs » et le « mal » : voir la comparaison « comme une fleur s’épanouir » + ironie de l’utilisation de « cuire » ? déplacement vers le culinaire alors qu’on n’a pas faim devant un tel tableau…

1.2 Le tableau de l’horreur - lexique de la vermine exagérément développé : « mouches, larves… » - gaieté ironiquement associée à ce monde de la décomposition « en pétillant, vivait en se multipliant » (paradoxe de la vie qui naît de la mort, effet presque surnaturel, renforcé par « étrange musique ») + « vivants haillons » - réorganisation de la vie à partir de la matière de la mort « noirs bataillons ».

II – comparaison de la femme et de la charogne, suite de l’ironie grinçante

2.1 les association de l’érotisme et de la mort (Eros et Thanatos) - allusions à connotations sexuelles : « jambes en l’air, femme lubrique » - « brûlante » ? double sens, celui de la fièvre qui conduit à la mort, mais aussi celui du feu du désir. - « son ventre » ? siège de la sensualité de la femme - cynisme des associations verbales désignant l’amour « manger de baisers »

2.2 le faux éloge romantique, la vraie comparaison cynique - multiplication des apostrophes et des désignations romantiques et élogieuses, célébrant la beauté de la femme, divinisée : « reine des grâces, soleil de ma nature, mon ange, étoile de mes yeux » ? reprise des expressions traditionnelles. - mais opposition au langage cru de la comparaison avec la charogne : « vous serez semblable à cette ordure…horrible infection ».

III – Puisque le temps détruit le réel, le poète le recompose par l’écrit et la création d’un autre monde, sublimé : la fonction de l’art

3.1 Strophe 8 - affirmation de la fonction de l’artiste par comparaison au peintre : il recrée une réalité idéale à partir de l’ébauche que laisse le réel : « les formes s’effaçaient » … « l’artiste achève » : son travail est celui de la reconstruction de ce que le réel détruit.

3.2 la sublimation par l’écriture - valeur didactique du poème : il montre par l’exemple de cette description de la charogne la technique qui est la sienne pour recréer la beauté à partir de la décomposition. Il outre cette décomposition par des procédés hyperboliques (exagérations des horreurs décrite) pour mieux expliquer son travail de recomposition par l’écriture et la sublimation - le poète reconstitue « l’essence divine » de ce que le réel, donc le temps, détruit : « les amours décomposées » sont recomposés dans le poème et l’univers qu’il réinvente.

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