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commentaire de L'Amant de Duras

Publié le 22/02/2011

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duras

 

L’amant :

L’extrait que nous étudierons provient du livre l’amant qui a été écrit en 1984 par Marguerite Duras et le mouvement littéraire de celui-ci est le nouveau roman. Ce livre a fortement été inspiré de la vie de l’auteur, on a donc dans ce livre une dimension autobiographique. Ensuite, dans cet extrait, on nous parle de la mère de la narratrice et on nous expose le comportement de celle-ci qui et pour le moins étrange. De plus, on nous fait part de la bonne humeur qui peut régner pendant les jours de « grand ménage »et nous expose la situation de la famille. Mais d’où vient cette bonne humeur si soudaine qu’à la famille? Tout d’abord, nous allons montrer le lien qu’il y a entre l’autobiographie et l’imagination de l’auteur dans ce livre, ensuite nous allons exposer le comportement de la mère et enfin en quoi ce grand ménage permet d’abaisser les tensions accumulées.

 

 L’autobiographie est omniprésent dans ce livre et donc aussi dans cette extrait car Marguerite Duras décrit des « photos » puisque la description qu’elle fait de certaines scènes est tellement poussée et tellement réaliste qu’on peut avoir l’impression de se trouver devant l’une d’elles. Cela montre donc qu’elle l’a vécu et qu’elle essaye de retransmettre au lecteur les émotions qu’elle a eu lors de ces passages de sa vie.

         Malgré cela, il reste une part d’imagination. Duras n'a pas la volonté de la réalité, ainsi les lieux, les noms, et tous les éléments « accessoires » ne sont pas forcément inscrits dans la vie réelle de Marguerite Duras. Le reste est imaginé, mais l'imagination permet de donner une piste à Duras pour retrouver la jeune fille de 15 ans et demi qu'elle était. En effet, elle a écrit ce livre 55ans après les faits donc elle ne pouvait pas ce souvenir de tout mais elle a fait en sorte, en faisant appel à l’imaginaire, de retranscrire les mêmes émotions qu’elle a eu de façon à les faire passer au lecteur. Elle a préféré faire passer les émotions au lecteur au détriment de la réalité.

 

         Dans cet extrait, on peut souvent trouver que la mère siège majestueusement « au centre de son royaume ». En effet, c’est elle qui assure la force et l’unité de la famille puisque le père n’est plus là. Mais parfois on peut la voir joyeuse comme dans celui-ci. On peut relever un chant lexical lié au bonheur : « heureux »l14 ; « la mère rit »l17 ; « délicieuse »l19 ; « la mère est très heureuse »l28 ; « la mère et très très heureuse quelquefois» l29 ; « bonheur »l31 ; « joue »l32 ; « chante »l34… Cet extrait est le seul moment où on la voit joyeuse. On peut retrouver l’image de la mère maternelle, nourricière et aimante envers ces enfants car elle incarne à elle seule le sacrifice et l’amour maternel. Mais la plupart du temps elle se montre dure, terrible et invivable.

         En effet, elle se montre le plus souvent dure, terrible et invivable car à un moment du livre, elle se met à déshabiller Marguerite pour la frapper ou encore le fait qu’elle ne soit pas d’accord que sa fille soit avec l’homme de Cholen ce qui est normale puisqu’il est plus vieux de 12 ans mais que par la suite, celle-ci accepte contre de l’argent que lui verse cet homme. En quelque sorte, elle prostitue sa fille et se met même à lui acheter des vêtements extravagants pour qu’elle plaise au chinois. Cela est donc une vision tout à fait contradictoire à ce que l’on vient de dire avant. De plus, elle paraît aussi comme une folle ou encore une déséquilibré car elle s’acharne aveuglement à faire marcher la concession qui est incultivable. Cela est donc une forme pathétique.

 

         Ce ménage permet d’abaisser les tensions accumulées car cela permet aux personnages d’oublier leurs situations. C’est la mère qui décide de ce ménage et les mots « ça la prend tout à coup », « vers la fin de l’après midi » et « surtout en saison sèche »l1-2 montrent à quel point ses pensées sont différentes de ses agissements et cela souligne sa folie. Malgré cela, elle fait comme si de rien était et se met, suite à ce lavage à chanter, danser, jouer du piano… Ces genres de choses que des personnes normales ne feraient pas étant donné leurs situations et leurs malheurs. Peut être la mère essaye de faire oublier cela à ses enfants ? Toujours est-il que ce revirement de comportement si soudain de la mère ne peut pas être celui d’une personne normale. Après il faut se demander comment les enfants réagissent face à cela ?

         Dans cet extrait, on peut remarquer que les enfants réagissent tout d’abord comme leur mère puis ils se « souviennent ». En effet, la bonne humeur de leur mère se transmet aux enfants qui se mettent à s’amuser eux aussi. Pendant un court instant, ils oublient leurs situations d’où le fait qu’ils s’amusent. Puis, au deuxième paragraphe, on nous dit : «  les deux plus jeunes enfants […] qui les premiers se souviennent ». Dès ce moment, on a une prise de conscience des deux plus jeunes de leur situation et que tout cela ne va pas durer d’où « Ils s’arrêtent de rire tout à coup ». Le plus grand des enfants n’a pas cette prise de conscience car il est comme sa mère, atteint de folie ce qui explique qu’il soit plus proche l’un de l’autre car ils se comprennent mieux.

 

         Cette subite bonne humeur vient donc de la folie de la mère ce qui explique cette soudaineté. En effet, certains malades ont des accès de violence, de bonheur, de peur… et c’est exactement ce qu’à la mère. De plus, ceux-ci sont souvent très courts et très brefs c’est pourquoi les deux plus jeunes enfants s’en rendent compte et vont dans le jardin pour se cacher et échapper à celle-ci. Ils ont donc peur de leur mère malgré ce moment de joie car ils savent que cela ne va pas durer.

 

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