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Commentaire de l'incipit de Candide

Publié le 26/02/2016

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Candide ou L'Optimisme Ce conte est publié en 1759, par Voltaire, pour régler ses comptes avec le philosophe Leibniz dont l'avatar comique semble être le docteur Pangloss - celui qui parle de tout et qui, son nom emblématique, prétend bien dire tout sur tout. Il poursuit par cette narration polémique le débat entamé dans le Poème sur le désastre de Lisbonne paru en 1755, après le tremblement de terre. Cette ouverture de « Candide », conte philosophique de Voltaire, paru en 1759 met en place le cadre qui sert de point de départ aux aventures du héros éponyme. Le château de ThunderTun-Tronck, apparaît comme un paradis terrestre, digne des contes de fées mais très vite, le lecteur s’aperçoit que l’auteur place dans son récit, un certain nombre d’indices, qui mettent en exergue le caractère grotesque et artificiel de cette microsociété et donc, de la volonté parodique de l’œuvre. Voltaire poursuit un débat commencé dans le « Poème sur le désastre de Lisbonne », paru en 1755, après le tremblement de terre, pour dénoncer l’optimisme de Leibniz. La galerie de personnages présentée par le philosophe permet de mesurer toute l’ironie présente dans cet incipit. Nous envisagerons d’abord l’aspect traditionnel de ce conte puis la révélation de de la réalité de cet Eden de pacotille I) Un conte traditionnel a) Les marques de la tradition Un univers de conte de fées : lieux Westphalie », « le château ». Absence de marqueurs temporels « il y avait », semblable à « il était une fois » L’utilisation de l’imparfait donne un caractère intemporel au récit. L’univers décrit semble figé. b) Une galerie de portraits grotesques Tous les personnages du conte traditionnel sont présents, avec cependant une caractérisation particulière. En effet, la présentation des personnages, est marquée par la dérision. C’est d’abord la pédanterie et le ridicule qui frappent lorsque l’on entend le patronyme du baron : Thunder-ten-tronckh . Le grand nombre de dentales [T-D-R] rendent le nom quasiment imprononçable à cause de sa dureté. Le baron est présenté comme « un des plus puissants seigneurs de la Westphalie » mais, les raisons qui justifient ce statut semblent pour le moins dérisoires « son château avait une porte et des fenêtres ». Il veut se donner des airs de riche ; en réalité, toutes ses possessions sont marquées par la pauvreté « une porte et des fenêtres ». Il est attaché aux marques de l’aristocratie « sa grande salle était ornée d’une tapisserie » ; « une » déterminant restrictif si l’on considère qu’il s’agit d’un château ! Le baron est attachement aux privilèges, il possède « une chasse » « ses chiens de bassescours composaient une meute dans le besoin » expression à prendre à 2 niveaux : en cas de besoin ou dans la misère. Il possède une chapelle privée mais c’est « le vicaire du village » qui fait office de « grand aumônier ». « grand aumônier ». Réalité et l'apparence se confondent donc. L’impression de première lecture qui pourrait laisser croire que les personnages ns un premier temps qui mène grand train, alors qu'il ne s'agit que d'un petit seigneur de province. De même, le raisonnement de Pangloss est totalement décalé (Pangloss=« tout en langue »); pour le montrer, le narrateur lui donne la parole au discours direct. Les exemples qu'il prend reposent sur une démonstration soi-disant logique: « donc », « par conséquent »; mais en réalité elle ne comporte aucune logique: la conclusion qu'il formule est donc totalement inacceptable. b) Une dénonciation de l’optimisme Nous avons vu que, Derrière Pangloss se cache Leibniz, philosophe à peu près contemporain de VOLTAIRE. ? Pangloss est le précepteur atteint de logorrhée, qui abuse du jargon scientifique et simplifie les propos de Leibniz et aboutit ainsi à une démonstration incohérente que Voltaire ridiculise par le nom qu’il attribue à sa discipline d’enseignement, la « métaphysico-théologo-cosmonigologie ». Voltaire dénonce les méfaits de cette théorie. En effet, la relation maître/élève est basée sur une admiration visible dans l’utilisation des 2 adverbes « admirablement » et « innocemment » et le superlatif « le plus grand philosophe ». Candide, présenté par Voltaire comme « un jeune garçon […] « avec l’esprit le plus simple », qui « écoutait attentivement et croyait innocemment ». L’influence de Pangloss sur son élève est préjudiciable car, il en fait un être crédule dont la désillusion sera à la mesure de la confiance accordée au maître, devant les réalités de la vie, dans la suite de l’œuvre. Voltaire condamne le dogmatisme à l’œuvre dans l’enseignement de Pangloss. Conclusion On assiste, dans cet incipit, à la présentation d'un monde clos, hiérarchisé, aristocratique et surtout d'illusions, figé et dont rien ne trouble la quiétude. La cour n'est en fait qu'une illusion du pouvoir, de la richesse, et de la connaissance. Candide vit dans un monde d’illusions au sein d'un monde d'illusions dont il est victime. Il croit à ce qu'il voit car il ne connaît que ce microcosme dont la marque principale est l’incohérence. Ce monde va changer à la suite d'une péripétie dont Cunégonde sera la cause à cause du baiser qu’elle impose à Candide. Par cet épisode, Voltaire caricature l’épisode de la « Bible », dans lequel Adam et Eve sont chassés du paradis terrestre, pour avoir commis une faute. Candide connaît un sort commun à ces deux personnages. Il est donc chassé d’un « paradis » où tout n’est que mensonge et dans lequel chacun s’efforce de croire Un paradis où tout le monde s'efforce de croire aux apparences, plutôt qu’à la réalité. Dans ce roman d’apprentissage, Candide n’est qu’au début de sa formation et, il est encore bien loin de l'idéal voltairien.

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