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Commentaire d'un extrait du Livre de ma mère d'Albert Cohen

Publié le 27/02/2008

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Résumé Commentaire d'un extrait du Livre de ma mère d'Albert Cohen. Il débute par : \"Je me souviens aussi de nos promenades du dimanche, en été, elle et moi, tout jeune garçon. On n'était pas riches et le tour de la Corniche ne coûtait que trois sous.\" et se termine par: \"Elle me tendait une serviette un peu raide, amoureusement repassée la veille par ma mère si heureuse de penser, tandis qu'elle repas sait en fredonnant un air de Lucie de Lammermoo qu'elle irait demain avec son fils au bord de la mer. Elle est morte\". Sommaire: Introduction I) L'humour et l'émotion A. Le rappel du passé : entre objectivité et déformation humoristique B. L'émotion sincère devant l'amour et la simplicité de cette mère et de son fils C. Des étrangetés de style trahissent l'émotion II) Un hommage rendu par Cohen à sa mère A. Sa place centrale dans l'oeuvre et dans le texte B. La valorisation de son apparence physique C. Une beauté intérieure Conclusion Texte analysé: « Je me souviens aussi de nos promenades du dimanche, en été, elle et moi, tout jeune garçon. On n'était pas riches et le tour de la Corniche ne coûtait que trois sous. Ce tour, que le tramway faisait en une heure, c'était, en été, nos villégiatures nos mondanités, nos chasses à courre. Elle et moi, deux faibles et bien vêtus, et aimant à en remontrer à Dieu. Je revois un de ces dimanches. Ce devait être à l'époque du Président Fallières, gros rouge ordinaire, qui m'avait fait frissonner de respect lorsqu'il était venu visiter notre lycée. « Le chef de la France », m'étais-je répété, avec une chair de poule d'admiration. En ce dimanche, ma mère et moi nous étions ridiculement bien habillés et je considère avec pitié ces deux naïfs d'antan, si inutilement bien habillés, car personne n'était avec eux, personne ne se préoccupait d'eux. Ils ne s'habillaient très bien pour personne. Moi, en inopportun costume de petit prince et avec un visage de fille, angélique et ravi à me faire lapider Elle, reine de Saba déguisée en bourgeoise, corsetée, émue et un peu égarée d'être luxueuse. Je revois ses longs gants de dentelle noire, son corsage à ruches avec des plissés, des bouillons et des fronces sa voilette, son boa de plumes, son éventail, sa longue jupe à taille de guêpe et à volants qu'elle soutenait de la main et qui découvrait des bottines à boutons de nacre avec un petit rond de métal au milieu. Bref, pour cette promenade dominicale, on s'habillait comme des chanteurs d'après-midi mondaine et il ne nous manquait que le rouleau de musique à la main. Arrivés à l'arrêt de La Plage, en face d'un casino rongé d'humidité, on prenait place solennellement, émotifs et peu dégourdis, sur des chaises de fer et devant une table verte. Au garçon de la petite baraque, qui s'appelait « Au Kass' Kroutt's », on demandait timidement une bouteille de bière, des assiettes, des fourchettes et, pour se le concilier, des olives vertes. Le garçon parti, c'est-à-dire le danger passé, on se souriait avec satisfaction, ma mère et moi, un peu empotés. Elle sortait alors les provisions emballées et elle me servait, avec quelque gêne si d'autres consommateurs nous regardaient, toutes sortes de splendeurs orientales, boulettes aux épinards, feuilletés au fromage, boutargue rissoles aux raisins de Corinthe et autres merveilles. Elle me tendait une serviette un peu raide, amoureusement repassée la veille par ma mère si heureuse de penser, tandis qu'elle repas sait en fredonnant un air de Lucie de Lammermoo qu'elle irait demain avec son fils au bord de la mer. Elle est morte. »

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