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COMMENTAIRE TARTUFFE, SCENE 6, ACTE III

Publié le 29/06/2011

Extrait du document

 

Molière est l’auteur de l’œuvre Tartuffe ou L’Imposteur dont est issu l’extrait que nous commentons. Né Jean-Baptiste Poquelin, Molière est un dramaturge et acteur de théâtre français du XVIIème siècle. Il présenta la pièce de théâtre Tartuffe ou L’Imposteur en 1664 au roi Louis XIV qui l’apprécia. Mais, sous l’influence de la Compagnie du Saint-Sacrement, la pièce fut interdite. En effet, en écrivant cette pièce, Molière s’attaque à une partie des dévots de son époque. Le personnage principal, Tartuffe, est un hypocrite et un faux dévot qui prend plaisir à tromper son monde. Dans cet extrait, Orgon, grand bourgeois ayant une grande affection pour Tartuffe, vient d’entendre de la bouche de Damis, son fils, que le faux dévot a tenté de séduire sa femme, Elmire, qui a elle-même confirmé. Alors que tout l’accuse, nous verrons comment Tartuffe arrive à manipuler Orgon,  avant de s’intéresser aux procédés utilisés par Molière pour traduire l’hypocrisie, la naïveté et la religion.

 

 

Cet extrait est caractérisé par un net déséquilibre dans la répartition des répliques puisque, celles de Tartuffe s’étalent à deux reprises sur plus de dix vers, tandis que celles de Damis sont brèves ou tronquées. Cette différence fait apparaître un besoin de justification de la part de Tartuffe, démontrant ainsi un sentiment de culpabilité.

Toutefois, Orgon reste aveuglé. Tartuffe ne nie pas les accusations de Damis à son encontre, mais s’accuse au contraire de tous les péchés imaginables. Tartuffe s’accuse de plus grands méfaits que ceux qu’il a commis. Nous notons ainsi une gradation (de « méchant « v. 1074, il devient « le plus grand des scélérats « v. 1076, de « perfide « v. 1101, il devient « homicide « v. 1102) et une exagération (utilisation du superlatif « le plus « v. 1076, répétition du terme « crimes « v. 1078 et 1106) du personnage au fur et à mesure de l’extrait. De surcroît, durant sa première réplique, Tartuffe se sert d’une accumulation de termes péjoratifs (« souillures «, « crimes «, « ordures «, …) pour parler de son crime sans jamais le nommer. Ces procédés ont pour dessein  d’inspirer de la pitié à Orgon. Tartuffe tente d’exagérer sa faute et de ternir volontairement son image aux yeux de ce dernier. Cette extrême opposition entre les paroles de Tartuffe et les sentiments du grand bourgeois font penser à celui-ci qu’il s’agit d’une situation irréel. Orgon ne décèle dans ce mea culpa excessif qu’une preuve de plus de l’admirable humilité de son « frère «, et s’enfle de rage contre son fils, qu’il prend pour un vil calomniateur.

Tartuffe incarne son personnage de saint homme et d’individu droit jusqu’à la fin en prenant la défense de Damis. D’ailleurs, durant toute la première réplique se mêlent vocabulaire religieux (« pécheur «, « ciel «, « courroux «) et vocabulaire judiciaire (« crimes «, « forfait «, « criminel «). Par ces emplois, Tartuffe grossit l’égo d’Argon en l’invitant à se substituer à Dieu pour le punir. Il fait également paraître le moment comme une épreuve divine par laquelle Dieu teste sa foi (v. 1079 et 1080). Ceci permet à Tartuffe de paraître encore plus dévot qu’il ne l’est déjà pour Orgon. Par l’usage de trois impératifs à valeur d’ordre (v. 1083 et 1084), Tartuffe se pose en être inférieur vis-à-vis d’Orgon, et l’invite à le renier, à le chasser. Là encore, le faux dévot fait preuve d’habileté pour susciter les bons sentiments de son « frère «. En effet, même si Tartuffe invite Orgon à le percevoir comme un imposteur à plusieurs reprises (v. 1093 à 1096), il cultive en même temps le lien particulier qu’ils entretiennent en l’appelant « mon frère «. Ce procédé lui permet de manipuler les sentiments d’Orgon qui apparaît très naïf. Il mène d’autant mieux les débats que, suite à une accumulation de phrases interrogatives (v. 1093 à 1096), il ne laisse pas à Orgon le temps de répondre. Il crée ainsi une accélération du rythme afin de ne pas laisser la possibilité de réflexion au grand bourgeois.

En raison des procédés dont il use, les deux longues répliques de Tartuffe ont un effet pesant dans l’extrait, au point qu’Orgon se sente réellement bouleversé et coupe Tartuffe (v. 1087 et 1107). Le jeu de Tartuffe agit comme un poison qui affecte les relations entre Damis et son père. Orgon ne s’adresse à son fils que dans le but de l’invectiver. Il alterne répliques tendres à l’égard de Tartuffe (« vertu «, « pureté «, « de grâce «) et termes assassins à l’encontre de Damis (« « fausseté «, « traître «, « pendard «). Les stichomythies (v. 1089 et 1109) montrent que Damis ne peut s’expliquer.Le personnage a achevé son œuvre en retournant la situation à son profit. A travers cette hypocrisie de Tartuffe, Molière dissimule une satire de la religion.

 

 

Parmi les thèmes abordés dans la pièce, l'hypocrisie en est le plus important. On peut classer Tartuffe dans la lignée des autres pièces de Molière, L'Avare ou l'École du mensonge, Les Précieuses ridicules, Le Bourgeois gentilhomme, Le Misanthrope ou l'Atrabilaire amoureux, destinées à dépeindre et ridiculiser un vice (comédie de caractère). Molière précise dans son introduction que son objectif premier est de dépeindre « un méchant homme «. Il précise en outre que « l'hypocrisie est dans l'Etat, un vice bien plus dangereux que tous les autres «. Un hypocrite est une personne dont les actes ne correspondent pas à la pensée. Tartuffe est un personnage qui ne révèle pas ses sentiments intérieurs. Molière va donc pendant deux actes présenter Tartuffe au travers des descriptions qu'en font les autres personnages sans jamais le montrer. Son objectif est clairement avoué : que le spectateur se fasse une opinion du personnage avant que celui-ci n'apparaisse. Son attirance pour Elmire qu'il ne peut cacher semble être son point faible mais quand il est accusé de ce fait, il abonde tant dans ce sens, se traitant lui-même plus bas que terre (« méchant «, « coupable «, « scélérat «, « chargé de souillure «, « de crimes «  « d'ordures «, « perfide «, « infâme «, « perdu «, « homicide «) qu'il coupe l'herbe sous les pieds de ses accusateurs et se pose en victime. Le XVIIe siècle était un siècle très pieux, d'où l'interdiction qui frappa la pièce pendant cinq ans car elle constituait une atteinte à la religion et pouvait prêter à confusion entre les vrais et les faux dévots. Pour combattre l'hypocrisie, Molière a choisi de présenter un faux dévot. Donc, bien que Molière s'en défende, la religion semble être un thème important de la pièce. Le champ lexical emprunte de nombreux termes à la religion : Dieu y est constamment invoqué, on parle de péché, d'enfer, de tentation, de dévotion, de repentir, de pardon, de charité, de conscience et de bénédiction. Il oppose  aux faux dévots de cœur, ceux dont les actes sont humains et discrets, qui s'attaquent au péché et non pas au pécheur. Molière présente ainsi deux pratiques religieuses, une condamnable et l'autre respectable. Pour avocat, il se sert de Cléante personnage qui représente l'honnête homme à la religion aimable et modérée.

Gravitent autour d’Orgon et de Tartuffe les personnages chers à Molière : les enfants naïfs et impétueux (Damis, Mariane et Valère), les personnages sages et raisonnables (Elmire et Cléante), la servante pleine de bon sens au franc parler (Dorine), la vieille dame hors du temps et de la raison (madame Pernelle). Cet extrait met en exergue les procédés dont use Tartuffe afin de retourner la situation à son profit pour échapper aux accusations le concernant.

Malgré tous ces ingrédients qui font de Tartuffe une comédie de facture assez classique, la pièce reste révolutionnaire par sa mise en cause d’une religion qui deviendrait dictatoriale. Elle est, avec Dom Juan, une des pièces qui ont soulevé le plus de polémiques et d’oppositions.

« divine par laquelle Dieu teste sa foi (v.

1079 et 1080).

Ceci permet à Tartuffe de paraître encore plus dévot qu’il nel’est déjà pour Orgon.

Par l’usage de trois impératifs à valeur d’ordre (v.

1083 et 1084), Tartuffe se pose en êtreinférieur vis-à-vis d’Orgon, et l’invite à le renier, à le chasser.

Là encore, le faux dévot fait preuve d’habileté poursusciter les bons sentiments de son « frère ».

En effet, même si Tartuffe invite Orgon à le percevoir comme unimposteur à plusieurs reprises (v.

1093 à 1096), il cultive en même temps le lien particulier qu’ils entretiennent enl’appelant « mon frère ».

Ce procédé lui permet de manipuler les sentiments d’Orgon qui apparaît très naïf.

Il mèned’autant mieux les débats que, suite à une accumulation de phrases interrogatives (v.

1093 à 1096), il ne laisse pasà Orgon le temps de répondre.

Il crée ainsi une accélération du rythme afin de ne pas laisser la possibilité deréflexion au grand bourgeois. En raison des procédés dont il use, les deux longues répliques de Tartuffe ont un effet pesant dans l’extrait, au point qu’Orgon se sente réellement bouleversé et coupe Tartuffe (v.

1087 et 1107).

Le jeu de Tartuffe agitcomme un poison qui affecte les relations entre Damis et son père.

Orgon ne s’adresse à son fils que dans le but del’invectiver.

Il alterne répliques tendres à l’égard de Tartuffe (« vertu », « pureté », « de grâce ») et termesassassins à l’encontre de Damis (« « fausseté », « traître », « pendard »).

Les stichomythies (v.

1089 et 1109)montrent que Damis ne peut s’expliquer.Le personnage a achevé son œuvre en retournant la situation à son profit.A travers cette hypocrisie de Tartuffe, Molière dissimule une satire de la religion. Parmi les thèmes abordés dans la pièce, l'hypocrisie en est le plus important.

On peut classer Tartuffe dans la lignée des autres pièces de Molière, L'Avare ou l'École du mensonge , Les Précieuses ridicules , Le Bourgeois gentilhomme , Le Misanthrope ou l'Atrabilaire amoureux , destinées à dépeindre et ridiculiser un vice (comédie de caractère).

Molière précise dans son introduction que son objectif premier est de dépeindre « un méchant homme ».Il précise en outre que « l'hypocrisie est dans l'Etat, un vice bien plus dangereux que tous les autres ».

Un hypocriteest une personne dont les actes ne correspondent pas à la pensée.

Tartuffe est un personnage qui ne révèle passes sentiments intérieurs.

Molière va donc pendant deux actes présenter Tartuffe au travers des descriptions qu'enfont les autres personnages sans jamais le montrer.

Son objectif est clairement avoué : que le spectateur se fasseune opinion du personnage avant que celui-ci n'apparaisse.

Son attirance pour Elmire qu'il ne peut cacher sembleêtre son point faible mais quand il est accusé de ce fait, il abonde tant dans ce sens, se traitant lui-même plus basque terre (« méchant », « coupable », « scélérat », « chargé de souillure », « de crimes » « d'ordures »,« perfide », « infâme », « perdu », « homicide ») qu'il coupe l'herbe sous les pieds de ses accusateurs et se pose envictime.

Le XVII e siècle était un siècle très pieux, d'où l'interdiction qui frappa la pièce pendant cinq ans car elle constituait une atteinte à la religion et pouvait prêter à confusion entre les vrais et les faux dévots.

Pour combattrel'hypocrisie, Molière a choisi de présenter un faux dévot.

Donc, bien que Molière s'en défende, la religion semble êtreun thème important de la pièce.

Le champ lexical emprunte de nombreux termes à la religion : Dieu y estconstamment invoqué, on parle de péché, d'enfer, de tentation, de dévotion, de repentir, de pardon, de charité, deconscience et de bénédiction.

Il oppose aux faux dévots de cœur, ceux dont les actes sont humains et discrets,qui s'attaquent au péché et non pas au pécheur.

Molière présente ainsi deux pratiques religieuses, une condamnableet l'autre respectable.

Pour avocat, il se sert de Cléante personnage qui représente l'honnête homme à la religionaimable et modérée. Gravitent autour d’Orgon et de Tartuffe les personnages chers à Molière : les enfants naïfs et impétueux (Damis, Mariane et Valère), les personnages sages et raisonnables (Elmire et Cléante), la servante pleine de bon sens aufranc parler (Dorine), la vieille dame hors du temps et de la raison (madame Pernelle).

Cet extrait met en exergue lesprocédés dont use Tartuffe afin de retourner la situation à son profit pour échapper aux accusations le concernant. Malgré tous ces ingrédients qui font de Tartuffe une comédie de facture assez classique, la pièce resterévolutionnaire par sa mise en cause d’une religion qui deviendrait dictatoriale.

Elle est, avec Dom Juan , une des pièces qui ont soulevé le plus de polémiques et d’oppositions.. »

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