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Compte rendu de lecture: L'heritage fragile du journalisme d'Information, par Elhadj Yaya Diallo

Publié le 27/02/2008

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Par: Elhadj Yaya Diallo

Etudiant en science politique, Université de Moncton NB, Canada

 

De plus en plus de personnes sont amenées à utiliser les journaux, la télé, internet, etc. Il faut s'assurer donc qu'elles ont une bonne compréhension des différents messages qui sont mis à leurs dispositions et en même temps de tirer des leçons par rapport à leurs conceptions de ce métier du journalisme. Tel est l'aventure dans laquelle, le groupe de recherche sur les pratiques novatrices en communication publique (PNCP), ses attelé au cours de l'automne 2006. Ces différentes rencontres constituent le prolongement d'un ouvrage déjà publié par le même groupe sous le titre : Pratiques novatrices en communication publique – journalisme, relations publiques et publicité. S'inscrivant dans une problématique relative à la transformation des messages médiatiques, ce présent ouvrage intitulé : L'héritage fragile du journalisme d'information ouvre la porte à de nouvelles discussions où l'on assiste, à l'émergence d'autres genres journalistiques et où l'on est confronté à un phénomène d'hybridation aussi nouveau que contradictoire des messages médiatiques. Tout en optant pour une approche terrain, cet ouvrage, constitue le fruit de débats confrontant professionnels, professeurs et étudiants formant ainsi, cinq groupes de discussions qui ont procédé à l'analyse d'artefacts tirés de médias de la région du Québec à travers lesquels : ils identifieront les genres journalistiques et à un moment donné d'émettre des critiques si nécessaire. Cependant, ces différents groupes ont été animés par André Roy (chargé de formation pratique au Département d'information et de communication de l'Université Laval). Ce dernier fut assisté par Caroline Fraser (étudiante de cette même universitaire). Le livre s’adresse donc autant au milieu de la pratique qu’au milieu académique, en particulier aux étudiants. Ses auteurs, aux nombres de cinq sont des professeurs agrégés ou titulaires de l'Université Laval dont : François Demers, Alain Lavigne, Charles Moumouni et Thierry Watine. À l'exception faite de Marc-François Bernier, qui est professeurs agrégés, coordonnateur du programme de journalisme et titulaire de la chaire de recherche éthique du journalisme à l'Université d'Ottawa. On peut, aussi, apprécier la qualité de l'impression sous une couverture souple et attrayante. Outre cette longue introduction de douze pages, cet ouvrage comprend cinq chapitres essentiels; ce qui donnera naissance à cinq angles de discussions différents. Suivit d'une conclusion générale, ce livre est succédé d'une abondante bibliographie et des annexes sur les éléments de base, nous permettant d'avoir une vision d'ensemble des outils utilisés pour atteindre leurs objectifs. Un objectif cependant, clair et précis qui consiste à analyser la réappropriation par les citoyens du processus de catégorisation des messages publics à travers leur pratique régulière des médias (p.4). Contrairement au précédent ouvrage, publié en 2005 par le même groupe, cherchait à dépeindre les transformations dans les pratiques médiatiques. Par contre, ce présent ouvrage qui fait l'objet de notre analyse aura permis en effet de découvrir : les nouveaux genres journaliste, leurs catégorisations et leurs utilisations par les publics. Ainsi, dans le premier chapitre intitulé « quand les citoyens s'informent », l'auteur, Marc-François Bernier, utilise une méthode de classification par catégorie des prescripteurs soit : l'intérêt du public, la vérité, la rigueur et l'exactitude, l'impartialité, l'équité et l'inégalité (p.14-15). De plus, l'auteur évolue avec une hypothèse bien définie qui est celle de pointer du doigt les réactions du public vis-à-vis des messages journalistiques. Il en ressort que le métier du journaliste revêt certaines intentions (motivations plurielles) outre que celui d'informer les citoyens. D'où la nécessité de mieux vendre par exemple. Comme le souligne le titre du chapitre deux, soit « est-ce vraiment du journalisme »? Son auteur, François Demers, est très méticuleux face à cette question. Tout en utilisant une méthodologie remarquable, cohérente et soutenue par des tableaux illustratifs, il essaye de cerner la différence entre journalisme et information. Face à cette situation plus ou moins critique, les consommateurs des messages médiatiques ne laissent pas perdre de vue la dégradation de ce métier noble qui est celui du journalisme. Ainsi, dans le troisième chapitre, Thierry Watine s'intéresse aux principales évolutions du traitement journalistique. Soit les réactions des citoyens/consommateurs eu égard aux catégoriques médiatiques et à cette émergence de nouvelle forme de traitement journalistique. Procédant à un recueil et une analyse de certaines réactions des participants au débat, il en aboutit à la conclusion qu'il y a une identification de catégories hybride en émergence dans les contenus de presse; un mélange des genres entre les différentes familles messages médiatiques et un sentiment généralisé d'une dégradation progressive du journalisme par rapport à son idéal qui est celui d'informer au sens noble du terme (p.94-95). C'est de ce point de vue que le quatrième chapitre de cet ouvrage se penche à l'examen des verbatims des différents groupes de discussions à la lumière de l'hypothèse de l'a priori promotionnel et de celle du lecteur souverain dans ses choix de contenus médiatiques. Exposé par Charles Moumouni, ce présent chapitre est regroupé en cinq parties : l'intérêt du public en tant que citoyen; les médias en tant qu'entreprises de presse; les journalistes; les consommateurs de nouvelles; les annonceurs et les commanditaires et les sources journalistiques. Eu égard à cette étude, il en ressort que les messages journalistiques sont orientés vers un but plutôt promotionnel que celui d'informer le public. Malgré les critiques soulignées à l'égard à cette fonction du journalisme, il est évident que certains artefacts soumis aux groupes de discussions puissent attirer leur attention. C'est ainsi qu'Alain Lavigne, dans le chapitre cinq, se donne une double vocation qui sont celles: de présenter et d'examiner deux artefacts (Le lauréat de Québec et le Train magnétique en 5 minutes) et de les caractérisés ensuite permettre aux participants de se prononcer sur la qualité de ces deux produits qui leurs sont soumis. De cet exercice, trois constats ont été soulignés : la présence de marqueurs identitaires dans ces deux produits (artefacts); une appréciation divergente par les participants, tant sur le contenu que sur le fond et enfin le caractère singulier de tout produit novateur. Tout en nous rappelant que ce thème sur l'identité plurielle des messages médiatiques s'impose de plus en plus comme un enjeu. Le groupe de recherche sur les pratiques novatrices en communication publique (PNCP) reste septique sur la fonction du journaliste au sens civique du terme. Avec une bibliographie digne du nom du groupe de recherche, les auteurs ont su mettre en exergue leurs démarches tout en donnant la chance à tous lecteurs de suivre leurs styles argumentaires sans chinoiserie.

Les principales hypothèses qui ont alimenté cette rencontre sont les suivantes : le rebondissement de l'opinion des citoyens dans les nouvelles (médias), l'ascendant des entreprises médiatiques sur les contenus journalistiques, la naissance de nouveaux genres journalistiques à penchant promotionnel, et la multiplication de messages à double identité (publi-reportage). Chacune des hypothèses soumises à l'examen est reprise selon un fil conducteur cohérent de telle sorte que nous ne pouvons point perdre de vue la démarche des auteurs. Avec le souci constant de ne pas relater une vision singulière, les participants de cette rencontre sont bien conscients qu'ils doivent se tenir en tant qu'observateurs et citoyens pour mener à bien ce débat. S'appuyant sur des sources bien définies et connues de tous, les chercheurs ont réussi à exposer des critiques par rapport à certaines pratiques journalistiques qui jusqu'à maintenant ne cessent de sombrer vers des fins outre que celui d'informer les citoyens. C'est donc avec une grande détermination que les participants à ce débat ceux sont confrontés pour cerner cette problématique. De surcroit, les auteurs illustrent leurs propos avec des artefacts (articles) qui ne laissent aucun doute sur la crédibilité de leur analyse, et dont nous pouvons voir à l'annexe numéro 7 du livre. Plus intéressant encore, nous retrouvons des schémas qui nous facilitent la compréhension de certains passages qui nous apparaissent à la première lecture comme difficile à décoder le contenu et ceci entre autres lorsque François Demers répond à la question : « est-ce vraiment du journalisme »? (Chap.2). Quoique, les auteurs ne cessent de mentionner que leurs jugements ne constituent pas le reflet de l'ensemble des publics québécois, la conclusion révèle néanmoins un mea-culpa de leurs parts et cela leurs poussent à souligner certains flottements dans les propos tenus par quelques participants. Ouvrant les discussions avec une question très pertinente, soit celle de savoir : que reste-t-il du journalisme? Le PNCP clore cette deuxièmement rencontre avec une autre du même calibre qu'ils ne parviennent pas répondre sur le champ, mais qui mérite d'être mentionner : que reste-t-il de ce qu'on appelait hier l'information?  En somme, dans cet ouvrage, le PNCP a parfaitement su défendre les différentes thèses exposées dans les différents chapitres. Contrairement à certains livres à vocation particulièrement éducative, je fais allusion ici au manuel de Louis Cornellier intitulé: Lire le Québec au quotidien. Ce livre du PNCP a su mettre en confrontation deux univers différents, soit celui éducatif et celui de la vie quotidienne. Toute foi, je me prêterais sur ces lignes de souligner certaines répétitions de propos qui occasion à un certain moment une perte mineure de la compréhension des idées exposées dans le texte. À la lecture des conclusions de chaque chapitre, nous pouvons, toutefois, cerner les idées sans aucune difficulté. Compte tenu de la pertinence de cet ouvrage, je pense que tout alphabète devrait non seulement le lire, mais aussi le recommander à ses proches.

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