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controverse scientifique - astronomie.

Publié le 24/04/2013

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scientifique
controverse scientifique - astronomie. 1 PRÉSENTATION controverse scientifique, discussion et débat sur une question scientifique ou technique qui suscite des opinions ou des interprétations divergentes. Une controverse scientifique se caractérise par la division persistante et publique de plusieurs membres d'une communauté scientifique qui soutiennent des arguments contradictoires dans l'interprétation d'un phénomène donné. Une situation d'incertitude est créée d'une part par la recherche scientifique et d'autre part par les enjeux sociaux de ces recherches. 2 ÉTUDE DES CONTROVERSES SCIENTIFIQUES 2.1 Science et philosophie L'histoire des sciences est jalonnée de controverses où la science et la philosophie sont étroitement imbriquées. C'est le cas par exemple de l'opposition entre la théorie de la continuité de la matière d'Aristote et l'atomisme de Démocrite dans l'Antiquité grecque, ou entre fixistes et évolutionnistes au XVIIIe siècle sur la théorie de l'évolution. Science et philosophie demeurent toujours en contact lorsqu'on aborde des questions fondamentales de la science, comme l'infini, le temps, ou l'origine de l'Univers et de la vie (voir aussi philosophie des sciences). 2.2 Controverses et choix de société L'étude des controverses scientifiques est un sujet privilégié de la sociologie des sciences. En effet, elles constituent un outil idéal pour analyser la manière dont les sciences se fabriquent. C'est le sociologue américain Robert Merton qui, le premier, s'est intéressé à l'organisation et au fonctionnement de la communauté scientifique, dès la fin des années 1930. Merton appréhende la science en tant qu'institution sociale, fondée sur un système de normes éthiques. Ses travaux contribuent à l'élargissement de l'objet et du champ de la sociologie des sciences et, à partir des années 1970, les sociologues des sciences -- notamment Harry Collins et David Bloor -- s'intéressent plus particulièrement aux contenus de connaissance plutôt qu'aux institutions elles-mêmes. Selon eux, la connaissance des approches antérieures est nécessaire à la compréhension des problèmes sociologiques actuels. Ils se mettent donc à étudier les origines et les perspectives des controverses qui ont animé des scientifiques. En effet, toutes les controverses, des plus anciennes aux plus récentes suivent un même fil conducteur : interroger les rôles respectifs de la rationalité du chercheur et des conventions et croyances sociales dans la construction des connaissances scientifiques. L'étude d'anciennes controverses est donc nécessaire à l'évolution des idées scientifiques et constitue un modèle pour appréhender les controverses actuelles. Ces dernières sont devenues publiques et n'ont fait que se multiplier et s'intensifier dans le débat démocratique des sociétés industrialisées. Le détail des controverses scientifiques du passé est d'autant plus enrichissant qu'il aide à juger de certains choix technologiques, comme le choix nucléaire, par exemple. Or ce type d'engagements à long terme ne devrait pas être décidé de manière unilatérale par les scientifiques, car ce sont des choix de société. Par ailleurs, les exemples de controverses récentes montrent les problèmes qui se posent lorsqu'il y a superposition d'incertitude scientifique, de stratégies divergentes des acteurs et d'une forte mobilisation sociale, car cela crée des situations de crise. Celles-ci se sont multipliées depuis les années 1990 avec la question des déchets nucléaires, l'affaire du « sang contaminé «, le réchauffement climatique, le vaccin contre l'hépatite B, les organismes génétiquement modifiés (OGM), l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) -- plus connue sous le nom de maladie de la vache folle, le clonage et autres préoccupations bioéthiques (voir risques technologiques). 2.3 La Sociology of Scientific Knowledge (SSK) L'étude des controverses scientifiques comme objets d'enquête est associée à une approche particulière développée dans les années 1970 à l'université d'Édimbourg par David Bloor et à celle de Bath par Harry Collins sous le nom de Sociology of Scientific Knowledge (SSK) -- littéralement « sociologie du savoir scientifique «. École relativiste, la SSK souligne la nécessité d'une analyse sociologique du contenu des idées scientifiques. Leur approche commune consiste à analyser de manière identique les méthodes de travail des scientifiques opposés dans une controverse, en considérant que le contexte socio-culturel et personnel des différents protagonistes n'affecte aucunement leur travail. Pour les sociologues Michel Callon et Bruno Latour, qui ont beaucoup étudié les controverses scientifiques, celles-ci représentent un moment privilégié permettant de voir comment les scientifiques travaillent. Avec la controverse, le sociologue des sciences est à même d'observer des individus qui argumentent et recourent à des ressources de type varié, scientifiques, sociales et techniques. 2.4 Question de méthode : la controverse entre relativistes et rationalistes L'étude des controverses est elle-même confrontée à une controverse de méthodes entre relativistes et rationalistes. Le terme relativiste désigne l'approche de la science qui envisage la possibilité d'une influence sociale déterminante sur les connaissances scientifiques. L'approche rationaliste refuse de considérer les contenus scientifiques comme étant variables par rapport à la société. Le mode de construction des connaissances scientifiques permet de penser que des sociétés différentes sont à même de produire des savoirs commensurables entre eux. Par conséquent, l'étude des controverses et leur issue ont différentes interprétations et solutions en fonction des courants relativistes ou rationalistes. Deux études de sociologie des sciences peuvent ainsi parvenir à des conclusions très différentes en fonction des méthodes employées par les sociologues. Dans l'étude d'une controverse, on peut, dans un premier temps, commencer par l'analyse des questions de méthode et de doctrine, puis se diriger vers l'examen des facteurs extrascientifiques. 2.5 Caractéristiques communes des controverses scientifiques D'un point de vue général, toute controverse implique la participation d'au moins deux acteurs. Ces derniers peuvent être simplement deux personnes ou bien de nombreux chercheurs qui s'opposent entre eux et à la tête desquels on trouve généralement des chefs de file. Comme tout débat, une controverse scientifique peut produire des échanges plus ou moins violents entre les contradicteurs. Les débats sont en général plus intenses s'ils s'accompagnent d'une reconnaissance réciproque entre les adversaires. Ainsi le débat, qui a opposé dans les années 1860 Louis Pasteur et Félix Pouchet sur la génération spontanée, a été très passionné pour des raisons d'affect plus que pour des raisons scientifiques. On retrouve des temporalités différentes dans les controverses. Elles peuvent être ponctuelles mais, en général, celles qui touchent à des problèmes complexes sont longues et se perpétuent. La durée peut aussi dépendre du point de vue que l'on adopte dans la définition du problème car d'une génération à une autre, le problème est plus ou moins remanié : au XVIIe siècle, la question de la génération spontanée concerne les insectes alors qu'au XIXe siècle, elle ne concerne plus que les micro-organismes. En fonction du paramètre de temporalité, on dit que la controverse dure de 1859 à 1864 si l'on considère qu'elle ne s'applique qu'aux échanges entre Pouchet et Pasteur, ou qu'elle s'étend du XVIIe au XIXe siècle dans le second cas. Les questions les plus importantes que pose l'étude des controverses scientifiques s'organisent autour des procédures de clôture de la controverse. Il existe une différence entre la résolution d'une controverse, qui suppose la découverte d'une solution, et la clôture, qui implique une procédure de règlement qui n'aboutit pas nécessairement à un accord des parties. On arrive souvent à des situations de consensus dans lesquelles s'opposent des résultats et des théories, ainsi que des points de vue non scientifiques. La clôture peut être une suite de négociations qui ne vont pas forcément dans le sens d'une argumentation rationnelle car des intérêts professionnels, économiques et politiques entrent en compte. Pour le sociologue Bruno Latour, dans le règlement de la controverse entre Pasteur et Pouchet, l'avantage de Pasteur aurait été induit par son prestige scientifique, sa position de pouvoir à l'Académie des sciences, ses protections politiques, et des manoeuvres qu'il aurait entreprises pour écraser son rival. En ce qui concerne le conditionnement social de la science, certains sociologues (d'obédience relativiste) se sont attachés à étudier l'arrière-plan idéologique de la controverse entre Pasteur et Pouchet. Bruno Latour fait valoir que la réfutation de la thèse de la génération spontanée avait un fondement religieux. Mais les interprétations divergent quant aux convictions religieuses des deux protagonistes. Cet exemple montre bien qu'en fonction d'interprétations divergentes, on ne peut pas tirer les mêmes conclusions dans l'analyse de la controverse. 3 UN EXEMPLE DE CONTROVERSE SCIENTIFIQUE : LES MODÈLES COSMOLOGIQUES DE PTOLÉMÉE ET DE COPERNIC Quand on parle de controverses scientifiques, on pense souvent aux révolutions scientifiques touchant l'astronomie qui ont eu lieu aux Au XVIe XVIe et XVIIe siècles. siècle, les hommes conçoivent toujours l'Univers à la manière des Anciens et des hommes du Moyen Âge. Le schéma cosmologique dominant est celui de Ptolémée et d'Aristote représentant un Univers sphérique dont la Terre en est le centre : c'est le système géocentrique. Dans son ouvrage De revolutionibus orbium coelestium, publié en 1543, l'astronome polonais Nicolas Copernic propose une nouvelle représentation du monde. Il démontre alors que le Soleil est au centre de l'Univers : c'est le système héliocentrique. En conséquence, la Terre n'est plus qu'une simple planète parmi d'autres, et n'est plus le centre du monde. L'héliocentrisme rencontre de nombreuses résistances, notamment celles de l'Église qui situe l'homme (et par conséquent la Terre) au centre de l'Univers. Le livre est interdit et brûlé. Ce n'est qu'à partir de 1600 que d'autres astronomes, comme Galilée ou Giordano Bruno, reprennent et prolongent les théories coperniciennes. Avec Galilée, l'astronomie bénéficie des progrès de l'optique grâce à l'invention de sa lunette astronomique capable de grossir 20 fois ( voir télescope). Elle lui permet d'étudier les cratères lunaires et de distinguer les étoiles de la Voie lactée. Il découvre également quatre satellites de Jupiter et publie ses découvertes dans le Messager des étoiles en 1610. Cet ouvrage suscite de virulentes controverses car les autres scientifiques ne disposent pas de télescopes et ne peuvent confirmer ses observations. Galilée doit pourtant se rétracter devant le tribunal de l'Inquisition qui le condamne en 1633 à la prison à vie pour grave suspicion d'hérésie. Ses Dialogues sont censurés et on interdit aux éditeurs de publier les travaux passés ou futurs de Galilée. Hors d'Italie, les Dialogues sont traduits en latin et influencent les savants dans toute l'Europe. Un examen des données historiques démontre que le procès de Galilée n'est pas un conflit simpliste entre la science et la religion comme on l'imagine habituellement. La majorité des difficultés de Galilée étaient dues à l'opposition de la part d'autres scientifiques. L'Église aurait été entraînée dans cette affaire à la suite de pressions de la communauté académique. Si on analyse l'affaire Galilée, on se rend ainsi compte que c'est une controverse scientifique où sont mélangées des questions théologiques, religieuses, philosophiques, politiques, sociales et scientifiques. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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« En fonction du paramètre de temporalité, on dit que la controverse dure de 1859 à 1864 si l’on considère qu’elle ne s’applique qu’aux échanges entre Pouchet et Pasteur, ouqu’elle s’étend du XVIIe au XIXe siècle dans le second cas. Les questions les plus importantes que pose l’étude des controverses scientifiques s’organisent autour des procédures de clôture de la controverse.

Il existe une différenceentre la résolution d’une controverse, qui suppose la découverte d’une solution, et la clôture, qui implique une procédure de règlement qui n’aboutit pas nécessairement àun accord des parties.

On arrive souvent à des situations de consensus dans lesquelles s’opposent des résultats et des théories, ainsi que des points de vue nonscientifiques. La clôture peut être une suite de négociations qui ne vont pas forcément dans le sens d’une argumentation rationnelle car des intérêts professionnels, économiques etpolitiques entrent en compte.

Pour le sociologue Bruno Latour, dans le règlement de la controverse entre Pasteur et Pouchet, l’avantage de Pasteur aurait été induit par sonprestige scientifique, sa position de pouvoir à l’Académie des sciences, ses protections politiques, et des manœuvres qu’il aurait entreprises pour écraser son rival. En ce qui concerne le conditionnement social de la science, certains sociologues (d’obédience relativiste) se sont attachés à étudier l’arrière-plan idéologique de lacontroverse entre Pasteur et Pouchet.

Bruno Latour fait valoir que la réfutation de la thèse de la génération spontanée avait un fondement religieux.

Mais les interprétationsdivergent quant aux convictions religieuses des deux protagonistes.

Cet exemple montre bien qu’en fonction d’interprétations divergentes, on ne peut pas tirer les mêmesconclusions dans l’analyse de la controverse. 3 UN EXEMPLE DE CONTROVERSE SCIENTIFIQUE : LES MODÈLES COSMOLOGIQUES DE PTOLÉMÉE ET DE COPERNIC Quand on parle de controverses scientifiques, on pense souvent aux révolutions scientifiques touchant l’astronomie qui ont eu lieu aux XVIe et XVIIe siècles. Au XVIe siècle, les hommes conçoivent toujours l’Univers à la manière des Anciens et des hommes du Moyen Âge.

Le schéma cosmologique dominant est celui de Ptolémée et d’Aristote représentant un Univers sphérique dont la Terre en est le centre : c’est le système géocentrique. Dans son ouvrage De revolutionibus orbium coelestium, publié en 1543, l’astronome polonais Nicolas Copernic propose une nouvelle représentation du monde.

Il démontre alors que le Soleil est au centre de l’Univers : c’est le système héliocentrique.

En conséquence, la Terre n’est plus qu’une simple planète parmi d’autres, et n’est plus lecentre du monde.

L’héliocentrisme rencontre de nombreuses résistances, notamment celles de l’Église qui situe l’homme (et par conséquent la Terre) au centre de l’Univers.Le livre est interdit et brûlé. Ce n’est qu’à partir de 1600 que d’autres astronomes, comme Galilée ou Giordano Bruno, reprennent et prolongent les théories coperniciennes.

Avec Galilée, l’astronomiebénéficie des progrès de l’optique grâce à l’invention de sa lunette astronomique capable de grossir 20 fois ( voir télescope).

Elle lui permet d’étudier les cratères lunaires et de distinguer les étoiles de la Voie lactée.

Il découvre également quatre satellites de Jupiter et publie ses découvertes dans le Messager des étoiles en 1610.

Cet ouvrage suscite de virulentes controverses car les autres scientifiques ne disposent pas de télescopes et ne peuvent confirmer ses observations. Galilée doit pourtant se rétracter devant le tribunal de l’Inquisition qui le condamne en 1633 à la prison à vie pour grave suspicion d’hérésie.

Ses Dialogues sont censurés et on interdit aux éditeurs de publier les travaux passés ou futurs de Galilée.

Hors d’Italie, les Dialogues sont traduits en latin et influencent les savants dans toute l’Europe. Un examen des données historiques démontre que le procès de Galilée n’est pas un conflit simpliste entre la science et la religion comme on l’imagine habituellement.

Lamajorité des difficultés de Galilée étaient dues à l’opposition de la part d’autres scientifiques.

L’Église aurait été entraînée dans cette affaire à la suite de pressions de lacommunauté académique. Si on analyse l’affaire Galilée, on se rend ainsi compte que c’est une controverse scientifique où sont mélangées des questions théologiques, religieuses, philosophiques,politiques, sociales et scientifiques. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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