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critique (philosophie) - philosophie.

Publié le 08/05/2013

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critique (philosophie) - philosophie. 1 PRÉSENTATION critique (philosophie), du grec Krinô, dont le spectre sémantique est : distinguer, juger, passer au crible, choisir et trancher, etc. Son substantif est Krisis, d'après lequel toute critique est comparative et judicative. 2 GENÈSE D'UN MOT Si le terme n'apparaît qu'au XVIIe siècle, la dialectique platonicienne à l'oeuvre dans le Sophiste notamment, ainsi que la condamnation pour parricide de Zoïle sous Ptolémée Philadelphe, premier critique connu d'Homère, attestent d'emblée que tout discours -- à plus forte raison en philosophie -- comporte de facto une dimension critique issue, notamment, de la tradition judiciaire et rhétorique grecque. C'est en philologie cependant que la critique entendue comme telle acquiert ses premières lettres de noblesse. À la Renaissance notamment, l'édition des auteurs anciens ainsi que l'établissement du texte biblique selon des critères historiographiques rigoureux concourent à asseoir sa spécificité. Avec le Dictionnaire historique et critique (1695) de Bayle, la critique est considérée comme un instrument rationnel à part entière. En l'étendant à tous les champs du savoir, à l'exception toutefois de la religion et de la politique, l'auteur annonce les Encyclopédistes du XVIIIe siècle. Critiquer -- peser le pour et les contre -- c'est désormais se faire l'avocat de la raison et mettre en balance un objet quelconque du savoir. 3 CRITIQUE DE LA RAISON « Notre siècle est le véritable siècle de la critique à laquelle tout doit se soumettre «, car il importe, poursuit Kant, de nous procurer « la tranquillité d'un état légal où nous avons le devoir de ne pas traiter notre différend autrement que par voie de procédure «. Si, jusqu'au XVIIe siècle, elle porte sur des faits (droit), des objets donnés ou des connaissances acquises (sciences), avec Kant, la critique est requise dans la remise en question radicale de la raison elle-même. Désormais, il s'agit d'éprouver la légitimité des usages possibles de la raison, en l'appelant à comparaître devant le « tribunal « de la critique. Pour résoudre entre autres le différend qui partage les rationalistes et les empiristes, Kant procède à l'inventaire, c'est-à-dire à la détermination systématique des conditions de possibilité de toutes les productions du savoir jusqu'à son époque. La raison s'entend désormais comme procès historique et méthodique : elle se dédouble en se livrant à une réflexion générale (sur le sujet du savoir) et à une juridiction intégrale (des objets du savoir). Dans ces conditions, il n'est pas fortuit que le XVIIIe siècle ait également vu, sous la plume de Baumgarten, la naissance de l'Esthétique (1750) comme théorie du Beau ; ni que Kant se soit servi de cet ouvrage à titre de manuel de cours, et qu'il ait expressément clos sa monumentale trilogie critique par la Critique de la faculté de juger. De fait, aucun des problèmes rencontrés, aucune des crises traversées par la (ou le) critique d'art moderne et contemporain, qui ne se puissent penser avec ou contre Kant. Faute notamment de remettre en cause la détermination esthétique de l'art -- de l'aisthesis comme sensibilité ou réceptivité, ou encore comme incarnation ou manifestation sensible de l'Idée (Hegel) --, la critique d'art, en tant qu'analyse judicatrice ou évaluative des productions symboliques, qu'elle soit subjective ou objective, textuelle ou contextuelle, formelle ou fonctionnelle, sémiologique ou générique, etc., ressortit nécessairement au criticisme des Lumières. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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