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de l'horrible danger de la lecture

Publié le 07/11/2011

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En effet, ce faux décret est censé émaner d'un État théocratique lointain: le texte fait recourt à la fiction orientale. On retrouve des notions de lieu: « Saint-empire ottoman », « Stambul », mettant en valeur l'éloignement de la France: « Frankrom », « les auteurs occidentaux »; des notions de temps, par des dates données dans le calendrier musulman: « l'an 1143 de l'Hégire » (L'hégire est le début de l'ère musulmane donc nous sommes retrouvons bien dans un contexte orientale),  et des références au contexte administratif et religieux: « Joussouf-Chéribi » (l.1), religieux: « cadi » (l.7), « imans »(l.7). L'évocation de la religion musulmane est aussi présente dans le texte. Nous avons les \"imans\", qui est un titre donné en islam aux prêtres, et les ascètes musulmans (\"fakirs\" l.. Mais le détail le plus frappant est l'évocation de Mohamet (l.9) qui est le chef religieux, politique et militaire arabe qui a fondé l'islam.  Le texte de Voltaire est donc riche en termes orientales. Le texte présente un aspect comique et absurde. L'énonciateur fictif de ce texte est aussi ridicule que les hautes autorités dont il se réclame. L'énonciateur connait de forts opinions envers l'interdiction de l'imprimerie qui sont accentuer par des hyperboles: \"damnation éternelle\" (l.38) \"jamais avoir de connaissance\" (l.28) \"défendons expressément de penser\" (l.41) L'outrance de son propos est contrastée avec la froideur et impersonnalité du texte juridique. Par contre, le faux décret a été signé au \"palais de la stupidité\" donc le narrateur paraît imbécile lui-même. De plus, le nom ridicule du narrateur, \"Joussouf Chéribi\" nous renvoi vers l'aspect comique du texte ce qui affirme que ce texte est une imitation d'un texte juridique et qu’il y a un second sens qui s'y cache.On peut aussi observer que Joussouf Cheribi peut s’écrire comme J.C, comme si Joussouf était Jesus Chris. Ce faux décret à un contenu absurde avec des propos contradictoire. Les conséquences positives de l'imprimerie sont présentée comme négatives: \"Il se pourrait d'éclairer les hommes et de les rendre meilleurs, viendraient nous enseigner des vertus dangereuses dont le peuple ne doit jamais avoir de connaissance.\" (l.25-28) L'auteur, dans ce cas, utilise beaucoup de oxymores pour accentuer cette absurdité: \"sottise et bénédiction\" (l.3), \"heureuse stupidité\" (l.21), \"vertus dangereuses\" (l.23) Il y a une structure en crescendo avec des interdictions de plus en plus absurdes: la première cause interdit l'imprimerie pour éviter la communication des pensées ce qui tend à abolir l'ignorance qui, d'après le narrateur, \"est la gardienne et la sauvegarde des États bien policés.\" Tandis que la dernière cause interdit l'imprimerie pour empêcher la diffusion des connaissances en médecine pour éviter la guérison des maladies. Il faut dégager l'intention et la portée critique de ce pamphlet. Voltaire dégage un deuxième sens au texte qui critique la France et l'opposition à toute forme de culture de la société derrière un voile orientale. Voltaire fait recourt à la fiction orientale pour déjouer les pièges de la censure, mais laisse des traces derrière lui. En effet, le texte à lieu dans un État nommé Frankrom, \"situé entre l'Espagne et l'Italie\": \"Frankrom\" ressemble à \"France\" et la description de l'emplacement de cet État fictif correspond à l'emplacement exacte de la France. Voltaire critique le pouvoir et la religion dans ce faux décret. Le pouvoir veut éviter la diffusion de connaissance et de culture par interdire l'imprimerie. Il y a une volonté de garder la société ignorante et naïve, puisqu'elle est plus facile de manipuler et oppresser de cette façon. L'État croit qu'en gardant son peuple ignorant il ne va pas à avoir faire face à des protestations et plaintes, à toutes contraintes qui peuvent empêcher les personnes aux pouvoirs de perdre leur richesse et pouvoir: \"nous défendons aux pères et aux mères d'enseigner à lire à leurs enfants\" (l.39) \"nous leur défendons expressément de penser\" (l.40-41) L'Église est aussi critiqué dans cette extrait puisqu'elle abuse de son pouvoir pour oppresser le peuple en utilisant la religion comme excuse: \"pour l'édification des fidèles et pour le bien de leurs âmes, nous leurs défendons de jamais lire aucun livre, sous peine de damnation éternelle\" (l.36-37) Le texte remplit de sarcasme et voilé par la fiction orientale nous demande de décrypter son sens second qui en effet est une critique du despotisme et de la religion. Comme chacun sait, Voltaire, tout engagé qu’il est, ne manque jamais de critiquer dans ses livres la religion et d’affirmer son déisme. Et on retrouve bien des traits de cette manie dans le texte.

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