Discours de Gorbatchev sur la perestroïka.

Discours de Gorbatchev sur la perestroïka. Itti dalché poutiom perestroïki... « Avançons dans la voie de la perestroïka « : c'est le mot d'ordre et le titre du rapport que Mikhaïl Gorbatchev, secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS) depuis 1985, présente le 2 juillet 1990, devant le XXVIIe Congrès du parti. Quoiqu'il ait alors à faire face à une forte contestation de son pouvoir, il persiste dans son appel à la démocratisation et au pluralisme. Dans cette perspective, il questionne particulièrement la révision du rôle du Parti communiste dans la vie politique soviétique. « Avançons dans la voie de la perestroïka « Conception de la perestroïka Au cours des débats qui ont précédé le congrès, l'activité théorique du PCUS a fait l'objet d'un intérêt soutenu. Certains ont même été jusqu'à dire que la direction du parti avait engagé le pays dans « une expérience globale « sans avoir de conception théorique des réformes entreprises. Or une telle conception ne vient pas comme une illumination. [...] À ceux qui exigent qu'on leur fournisse une nouvelle théorie achevée du socialisme, je répondrai que seule la vie, le travail libre, l'autogestion et le bien-être de la population peuvent remplir le socialisme d'un contenu nouveau. Le PCUS a raison de nous fixer pour objectif un socialisme humain et démocratique. [...] Rapports au marxisme On sait que la théorie sociale créée par Marx, Engels et Lénine repose sur l'analyse des réalités sociales du XIXe siècle et des premières décennies du XXe. [...] Or, pendant des décennies, nous avons essayé de trouver des réponses à toutes les circonstances de la vie à coups de citations en oubliant que les classiques avaient euxmêmes exigé de replacer toute théorie dans son contexte historique. [...] Notre conception de la perestroïka est donc en cours d'élaboration. Avant d'élaborer un nouveau programme, nous proposons une déclaration d'intention qui remplacera le programme du PCUS aujourd'hui caduc. Le rôle du parti dans la société Pendant des décennies, le PCUS a été au service d'un système bureaucratique et autoritaire. Les relations dans le parti, le choix des cadres en ont été sérieusement affectés ; la masse des communistes a été tenue à l'écart de l'élaboration des décisions. C'est donc la direction, et non la base du parti, qu'il faut incriminer pour les déformations qu'a connues le pays [...]. Néanmoins, le parti n'a ni le droit politique, ni le droit moral de se désintéresser du destin de la perestroïka, de renoncer à y jouer un rôle, de se mettre en marge de l'évolution de la société. Le PCUS rénové doit donc être : un parti de choix socialiste et de perspective communiste, une union bénévole d'individus partageant les mêmes idées et exprimant, dans sa politique, les intérêts de la classe ouvrière, de la paysannerie et de l'intelligentsia ; un parti dévoué aux idéaux universels et humanistes, sensible aux traditions et espoirs des nations, mais irréductiblement hostile au chauvinisme, au nationalisme, au racisme et à toute idéologie réactionnaire et obscurantiste ; un parti libéré de l'étroitesse idéologique et du dogmatisme [...], édifiant ses relations internes sur l'esprit de camaraderie, le respect d'autrui, la reconnaissance des droits de la minorité d'avoir des positions propres, la liberté de discussion, mais aussi sur l'obligation de respecter les décisions de la majorité ; un parti appliquant le principe de l'auto-administration, de la liberté d'action pour ses organisations et de l'autonomie pour les partis des républiques unis par les mêmes objectifs et les mêmes statuts ; un parti, enfin, ouvert aux contacts avec les autres communistes, avec les sociauxdémocrates et les socialistes des autres pays, avec les représentants d'autres courants politiques et scientifiques contemporains. Parti d'avant-garde ou parti parlementaire ? En demandant la modification des articles 6 et 7 de la Constitution, le PCUS a manifesté son refus de se substituer aux organes étatiques, d'exercer des fonctions d'administrations. [...]. Mais il compte bien, par son action politique et dans le cadre du processus démocratique des élections nationales et locales, tout faire pour conserver son mandat de parti d'avant-garde. En ce sens, il se comportera en parti parlementaire. [...] Le PCUS veut aussi largement coopérer avec les autres partis et mouvements progressistes, discuter avec eux de tous les problèmes préoccupant la société afin de parvenir à un consensus et à des actions communes. [...] Source : Gorbatchev (Mikhaïl Sergueïevitch), Rapport politique du secrétaire général du PCUS devant le XXVIIIe Congrès, Moscou, Izvestia, 3 juillet 1990. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.