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Doit on tout attendre de l'Etat?

Publié le 25/11/2013

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Dissertation_Philosophie -> Sujet: "Doit-on tout attendre de l'Etat?" D'après Aristote, l'Homme est un "animal politique" qui a montré qu'il ne pouvait vivre ailleurs qu'en société, dans la polis en grec qui signifie cité. C'est en ce terme que la Politique se met en place; se définissant comme l'action d'organiser la vie en société, d'assurer le bon fonctionnement de la vie sociale, l'Homme par son caractère social vit dans un espace nomé "l'Etat". L'expression doit-on du latin debere, qui, par extension veut dire être obligé. La notion de devoir évoque l'idée de contrainte et presque un renoncement à la liberté, "sommes-nous contraints", "est-il impératif", ou encore "est-il nécéssaire" sont des expressions synonymes des termes du questionnement du sujet. Pouvons-nous distinguer différentes sortes d'Etat qui auraient des objectifs opposés? L'Etat doit-il faire respecter les lois ou maintenir la Justice? Mais l'Etat est l'ensemble des institutions qui organisent une société sur un territoire donné. Ce sujet présuppose donc une définition du ou des rôles de l'Etat. Nous verrons tout d'abord les différentes manières de diriger un peuple, puis nous verrons le but de l'Etat et enfin ce que l'Homme souhaite obtenir de l'Etat. On peut, dans un premier temps, affirmer que la direction d'un peuple peut se faire de plusieurs manières différentes, certaines peuvent être légitimes tandis que d'autres ne le sont pas forcément. Un gouvernement où l'autorité politique est inexistante, nulle, est un Etat anarchiste; un Etat où le pouvoir est placé dans les mains d'un seul homme qui abuse de son autorité, fait suivre un culte de sa personnalité, comme on peut par exemple le contaster en Corée du Nord, de nos jours, c'est un Etat totalitaire. Les philosophes ont alors montré à travers l'état de nature que la mise en place d'une autorité est nécessaire à condition qu'elle reste dans les limites du raisonnables, sans tomber dans les extrêmes tels que le totalitarisme ou l'anarchisme vus un précédemment. Pour revenir à l'état de nature, selon Hobbes (philosophe anglais du 17è siècle), c'est en vertu de la loi de la Nature qui "interdit aux gens de faire ce qui mène à la destruction de leur vie" qui va être nécessaire pour l'Homme d'intaurer la vie en société, le droit et le pouvoir qui l'organise. En effet, Hobbes pense que l'homme a une tendance naturelle à l'agressivité puisque selon lui "l'homme est un loup pour l'Homme". A l'état de nature, c'est-à-dire l'état qui précède celui de la société, les hommes vivraient dans un état de guerre, de conflit permanent avec pour causes principales de querelle: la rivalité, la méfiance et la fierté. Dans cet état de nature, il y avait donc qu'un seul droit: le droit du plus fort. Rousseau dans Du contrat Social, va d'ailleurs critiquer ce "droit du plus fort" en montrant qu'elle n'a aucun sens car le droit ne peut pas se foner sur la force. Ainsi en partant de cet état de nature, où la Loi, la Justice sont inexistantes, les hommes ont commencé à vouloir quitter cet état de nature, cet état de guerre et de peur constante, en acceptant des contraintes, de vivre sous un pouvoir qui assure la sécurité, un état social où la justice, l'égalité et la sécurité sont les maîtres mots. Mais cela était encore un "faux" Etat puisque l'on a reproché a Hobbes de proner l'absolutisme car finalement dans cet état de société, il semble que les hommes renonceraient à leur libertés pour assurer leur sécurité. L'Homme ne devait donc ici, ne rien attendre de l'Etat. Aucune attente de la part du sujet ne peut exister, l'homme ne s'accomplit pas dans sa propre société puisque ses droits sont usurpés, l'homme est aliéné face aux promesses. Pourtant l'homme ne doit-il pas attendre que l'Etat réponde à ses droits? D'après Spinoza"la liberté est le but de l'Etat", est-ce vrai? C'est avec Rousseau, dans Du contrat Docial, que la question de qu'offre une autorité politique se pose. D'après lui, "la souveraineté est au peuple ce que la liberté est à l'individu". Il évoque donc la souveraineté du peuple, devenant l'auteur et aussi l'acteur de la loi, dans un Etat de droit, un droit positif, ce qu'on appelle une démocratie, en grec demos signifiant peuple et kratein: le pouvoir. Ainsi, aucun aliénation n'est possible puisque le citoyen obéit lui-même à la loi qu'il s'est imposé. L'Etat a donc des devoirs et des droits envers le citoyen, tout comme le citoyen a des droits et des devoirs envers l'Etat. C'est une entente mutuelle qui doit être respectée par les deux partis pour un bon fonctionnement de la société. L'Etat doit alors établir la Justice et maintenir l'ordre dans la société. Le citoyen obéit aux lois sans aucune aliénation, nous l'avons compris, mais selon Kant, par "impératif hypothétique". C'est à dire qu'il obéit par intérêt uniquement, il y a un but à son obéissance qui peut être punition ou récompense. L'Etat se révèle donc comme étant nécessaire pour limiter les pulsions humaines qui peuvent nuire au bien être des autres individus ainsi que de l'individu lui-même. Ainsi, l'Etat pourrait-il nous garantir nos libertés individuelles? L'Etat est une barrière qui garantit la liberté de chaque citoyen. L'Homme peut tout attendre de l'Etat dans le cadre social, politique et juridique. Mais doit-on tout attendre de l'Etat au point qu'il puisse nous rendre complètement heureux? Qu'il satisfasse chacun de nos désirs? Spinoza dit que "le désir est l'essence de l'homme", car l'homme est continuellement en recherche du bonheur. La société dans laquelle nous vivons a tendance à vanter le bonheur avant toute chose à travers de multiples objets superficiels et artificiels tels qu'avoir le dernier produit à la mode. Le problème de l'homme est que son bonheur sera toujours un but vers lequel tendre, est éphémère et jamais absolu, puisqu'un désir réalisé en fait survenir un autre. Les sophistes, dans l'antiquité pensaient déjà que "l'homme est la mesure de toute chose" et Epictète disait "Abstiens toi et supporte", c'est grâce à cette morale de l'acceptation qu'Epictète pensait qu'il fallait changer l'idée que le sujet se faisait des choses puisqu'elles-mêmes sont immuables. Descartes le disait également "Changer mes désirs plutôt que l'ordre du monde". Ainsi, l'homme a mieux fait de ne pas désirer pour enfin, ne plus souffrir, l'Etat n'y était pour rien, puisqu'il ne pouvait pas résoudre les souffrances humaines. C'est Kant qui développe cette idée de morale et dit "le ciel étoilé au dessus de ma tête, la loi morale au fond de mon coeur". Il faisait de cette idée la référence essentielle à l'homme. Selon Kant, l'homme devrait agir d'après "l'impératif catégorique". Mais, malheureusement, il est difficile pour un homme d'agir sans aucun intérêt, d'une manière pure, sans aucunes arrières pensées. Une certaine Justice s'applique alors , selon les cas, malgré un code universel, où la morale est à prendre en compte pour que l'Etat ne soit pas simplement légal mais qu'il devienne légitime. L'Etat se doit donc de concilier le fait et la valeur du fait afin de ne pas tomber dans deux extrémités que sont le totalitarisme et le libéralisme d'un Etat. L'Homme ne doit donc pas tout attendre de l'Etat, il doit se contenter d'accepter, seulement, le maintien de l'ordre et l'établissement de la Justice qui lui permettra de se réaliser personnellement tout au long de son existence.

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