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Dom Juan: La Tirade De L'inconstance (Molière)

Publié le 12/09/2006

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Lorsque Sganarelle dresse le portrait de son maître dans la scène d’exposition de DJ, il le dépeint comme « le plus grand scélérat que la terre eut jamais porté, un enragé, un chien, un Diable, un Turc [...] « et d’accumuler les qualificatifs les plus infamants pour permettre de saisir la personnalité de ce « grand seigneur méchant homme «. C’est dire si l’arrivée du personnage éponyme sur scène est attendue par un public qui au XVII° siècle, l’a déjà vu mis en scène quelques années auparavant par Dorimond (1658) ou Villiers (1659) C’est la dimension de séducteur de ce personnage en passe de devenir un véritable mythe littéraire que Molière met en avant dans la premier acte de sa pièce. A ce titre, la tirade au centre de la scène 2 peut apparaître comme une profession foi libertine dans laquelle DJ prône le credo qui gouverne ses relations amoureuse. Cet éloge de l’inconstance, face à un Sganarelle incrédule, est une véritable leçon de savoir faire rhétorique. C’est pourquoi il s’agira de se demander dans quelle mesure cette tirade tout en thématisant la séduction s’apparente à une entreprise de séduction, autrement dit, comment Don Juan met en pratique dans la construction de son discours les principes théoriques qu’il y expose. Il s’agira d’éclairer dans un premier temps le fonctionnement de son entreprise de séduction avant d’analyser le portrait du séducteur ainsi mis en place. I) Une entreprise de séduction : Pour DJ, le première personne à séduire est son valet Sganarelle. Sa tirade est donc un long discours argumentatif où se mêlent les armes rhétoriques. 1) énonciation : Tout d’abord, le choix énonciatif participe de sa stratégie. Il s’agit au première abord d’un discours adressé directement à son valet, présent dès la première ligne. « Quoi ? tu veux [...] «(l.1) . Mais cet interlocuteur n’est convoqué que pour mieux être occulté par la suite. Aucune mention n’en sera faite dans la suite de la tirade dominée par les pronoms indéfinis ou généralisateurs, le « on «, le « nous «, ou encore les formes impersonnelles « il n’est rien de si doux [...]. Le « je « demeure présent toutefois, mis en évidence sous sa forme tonique quand il apparaît pour la première fois « pour moi « (l.5). Il est utilisé dans les deux phrases qui suivent pour se dissimuler derrière un « on « avant de revenir en force à la fin de la tirade lors de la comparaison à Alexandre « et j’ai sur ce sujet l’ambition des conquérants «. (l.17). Cet entremêlement subtil des pronoms personnels permet à Dom Juan de généraliser sa position et d’impliquer l’interlocuteur qu’il soit fictif , Sganarelle, ou réel, le public. 2) procédés de généralisation de son discours : La même stratégie gouverne l’emploi des formes sentencieuses proche de la maxime : « La constance n’est bonne que pour les imbéciles « (l. 4) ou encore « tout le plaisir de l’amour est dans le changement. « (l.10) L’emploi de verbe d’état conjugué au présent gnomique ainsi que l’emploi d’articles définis confèrent à ces phrases une valeur de vérité générale proche du proverbes. Aussi, Dom Juan intègre-t-il son cas particulier « pour moi « au sein d’un discours généralisateur, partagé par tous et donc que les interlocuteurs ne manqueront pas de partager, d’où l’emploi des questions rhétoriques au début de la tirade. 3) structuration rigoureuse du discours : Enfin, l’argumentation repose sur une construction rigoureuse du discours qui souligne la conviction du personnage et témoigne de son désir de persuader. La tirade débute par une présentation de la thèse adversaire qu’il mine de l’intérieur par une indignation feinte (« Quoi ! l.1) et l’emploi d’une métaphore dépréciative (« de s’ensevelir pour toujours dans une passion, et d’être mort dès sa jeunesse[...] l.2 et 3). En effet, pour Dom Juan la fidélité est mortifère ce qui justifie son refus de s’y plier (« non, non « l.4). Il expose alors sa thèse personnelle dont la singularité est soulignée par le groupe prépositionnel « pour moi « et par la saturation du discours des marques de la première personne. Là s’intercalent les phrases affirmatives qui présentent sa vision de l’amour et les phrases négatives qui réfutent la thèse adverse ( « l’amour que j’ai pour elle n’engage point mon âme « (l.7) « je ne puis refuser mon cœur « (l.8)...) Vient alors une longue période oratoire qui mime les détours de l’entreprise de séduction amoureuse d’où l’accumulation des propositions infinitives « à réduire «, « à voir «, « à combattre «, « à forcer pied à pied «, « à vaincre « (l.10 à 13). Cette période vient se heurter à un « mais « fortement adversatif qui dresse la suite de la conquête amoureuse, suite forcément déception. Dom Juan termine sa tirade par un bilan introduit par le connecteur « enfin « dans lequel il ose une comparaison audacieuse entre ses conquêtes amoureuses et celle d’Alexandre le grand. Aussi, la première arme du séducteur est-elle la maîtrise du discours et Sganarelle lui-même y sera sensible puisqu’il répliquera à son maître « Ma foi, j’ai à dire..., je ne sais ; car vous tournez les choses d’une manière qu’il semble que vous avez raison ; et cependant il est vrai que vous ne l ‘avez pas. « C’est que par sa faconde DJ est capable de renverser les valeurs et de justifier une conduite a priori amorale. II) Le portrait d’un séducteur baroque servi par l’éloge paradoxal: Le propre de la séduction conduit en effet à la manipulation de la personne séduite jusqu’à lui faire accepter l’inconcevable. Dès lors, la forme de l’éloge paradoxal sert le propos du séducteur. Tout comme DJ se révèle capable d’amener une belle « où [il] veut la faire venir « (l.13), il se montre apte à faire d’une valeur négative ou du moins socialement réprouvée « l’inconstance « une valeur positive. 1) DJ : le conquerrant/ victime : Il justifie tout d’abord sa position en renversant la situation. Le séducteur se place comme une victime des femmes et non comme leur bourreau. Dès lors, deux visions du séducteur entrent en conflit dans cette tirade. La plus évidente est celle du séducteur conquérant. DJ développe une longue métaphore filée lui permettant de décrire ses tactiques amoureuses. Il s’agit là d’un emploi classique d’un lieu commun depuis la poésie médiévale mais qui montre également les excès du personnage. On peut relever un champ lexical du combat qui émaille toute la tirade : « réduire « (l.61), « combattre «(l.63), « rendre les armes «(l.65), « résistance «(l.66), « conquête « (l.73). Le séducteur, par l’emploi de ces termes militaires, révèle son caractère actif qui atteint son acmé dans la comparaison finale. Mais là encore la mauvaise foi de DJ joue son rôle. En effet, cette position dominatrice ne relève pas d’un choix personnel mais lui est imposée par celle qui semblerait en être la victime. Il ne peut donc être considéré coupable des manquements dont l’accuse son valet. De nombreuses phrases mettent en avant d’autres sujets que lui : « toutes les belles ont droit de nous charmer,... «(l.4), « la beauté me ravit... « (l.5), « un beau visage me le demande... « (l.9)) Dans toutes ces phrases Don Juan est objet (« nous «, « me «, « me «) et ne semble pas prendre une part active au processus de séduction. Il semblerait que tout se déroule un peu malgré lui. De même dans la phrase « où la nature nous oblige « (l.8) se présente-t-il comme la victime d’une loi le dépassant et le contraignant à l’infidélité. Et même lorsqu’il est sujet grammatical, c’est pour mettre en avant une forme de faiblesse : « je cède «(l.51) ou encore une incapacité dans « je ne puis refuser mon cœur « (l.56). Ainsi, Don Juan accusé par son valet retourne la situation pour se présenter comme une victime de l’amour frappé d’aboulie face aux femmes. 2) le droit de la nature : En outre, il fait de l’inconstance une question de devoir moral en pervertissant le vocabulaire du droit. Il s’agit de couvrir ses méfaits d’un voile honorable, presque légal. C’est pourquoi il émaille son discours d’un véritable champ lexical : « droit « l« avantage « « juste «,« injustice «, « tributs et honneurs « Le séducteur se présente ici comme un objet du désir, victime de l’amour et soucieux d’établir une justice entre les femmes. Il va donc encore plus loin et passe de la position de victime à celle de juge impartial. Or, cette attitude est profondément subversive puisqu’elle s’oppose ouvertement à la doctrine catholique et notamment janséniste qui incite l’individu a se méfier des passions et des penchants naturels. DJ, ici, tel un marquis de Sade avant l’heure, fait de la nature le principe premier de la loi. Cette nature qu’il voit avec des yeux d’esthète, en témoignent les champs lexicaux de la vision et de la beauté qui traversent la tirade : « les autres beauté « (l.3), « une jeune beauté « (l.11) , « une belle « (l.17). « des yeux pour voir le mérite de toutes « (l.7) ou encore « je vois « (l.8). Aussi, Dom Juan se positionne en fascinateur fasciné qui ne fait que respecter les règles édictées par la nature. 3) le portrait en filigrane d’un personnage baroque : C’est cette réponse à la nature due à une nécessité existentielle qui fait de DJ un personnage baroque régi par la nécessité du mouvement et de la démesure. Par cette tirade où il renverse les valeurs DJ dresse en filigrane son propre portrait. L’oscillation entre deux attitudes, le conquerrant/ victime est la preuve de l’instabilité fondamentale de son être. DJ ne perçoit l’amour que dans le désir, le plaisir que dans la quête. Or, le désir cesse une fois qu’il est obtenu. « Tout le plaisir de l’amour est dans le changement « déclare le personnage. Ce changement est le propre de l’esthétique baroque qui reflète une vision réversible ou rien n’est jamais certain. C’est aussi ici un schéma de conduite du personnage qui ainsi dessiné. DJ ne manquera pas de changer d’objets de désir : Don Elvire, Mathurine, Charlotte, mais aussi de lieu. Le chemin de DJ parcouru dans la pièce est une longue fuite en avant annoncé dès sa première tirade. Ce caractère baroque se retrouve également dans la démesure du personnage qui fait preuve d’excès dans son utilisation du langage. Les hyperboles sont nombreuses qui montrent assez que Don Juan déborde la réalité. « si j’en avais dix mille « (l.9) ou encore « aimer toute la terre « , jusqu’à évoqué un fantasme délirant « d’autres mondes « (l.80)

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« III Le voyage intérieur 1)Les conditions de ce voyage sont idylliques, faire route a pied par un beau temps sans être pressé, le voyage est à pied, letemps semble être de bonne augure, avoir pour terme de ma course un objet agréable et bien sûr le but du voyage est plaisant.Aussi Rousseau met en place une intimité avec la nature, avec le beau pays, ce goût pour la nature s'oppose à la société,Rousseau nous indique une certaine misanthropie dans la description.

On peut observer un certain romantisme, il laisse parler sesémotions, on peut notamment le voir avec le champ lexical du plaisir.

Rousseau crée donc les conditions d'un voyage solitaire endécadence avec la société qui permet l'oubli des convenances, mais surtout de donner une image vraie de sa personnalité. 2)Rousseau nous emmène dans un espace hors du temps, qui se rapproche peut être du rêve, les conditions parfaites du voyage,ainsi que la beauté luxuriantes du paysage nous font penser à un certain paradis, à un endroit qui n'est pas sur la terre, Rousseauest d'ailleurs complètement hypnotisé par sa description: je restais là des heures entières.

Rousseau est en fait dans son paradis, lavie ambulante, est de toutes les manières de vivre celle qui est le plus de mon goût. 3)Rousseau s'oublie donc, laisse son inconscient voguer, je pouvais contempler au fond et gagner des vertiges tout à mon aise ;car ce qu'il y a de plaisant dans mon goût pour les lieux escarpés, est qu'ils me font tourner la tête, et j'aime beaucoup cetournoiement, pourvu que je sois en sûreté.

Bien appuyé sur le parapet et j'avançais le nez...

Il a un goût fort pour le risque, maisle risque contrôlé comme nous l'indique le chiasme: tournoiement (danger), sureté (sureté), parapet (sûreté) et avançais le nez(danger).

C'est comme si Rousseau repartait en enfance, ainsi il se lance dans une autre action puérile, le lancer de pierre: je lesrassemblais sur le parapet en pile ; puis, les lançant l'un après l'autre, je me délectais à les voir rouler, bondir et voler en milleéclats. Conclusion Avec un plaisir visible, Rousseau nous raconte son voyage, il le vit en même temps que le lecteur à qui il le conte, il le veut long etprofitable, à travers le beau pays, il illumine nos sens, nous donne le vertige du haut des falaises, nous fait sentir la montagne dansun sentiment de totale liberté, cet espace est hors du temps.

Il nous exprime alors son goût pour la nature, loin l'emprise de la villeet donc de la société, il se complet dans la solitude, dans un monde qui lui appartient.

Dans son paradis, il laisse son inconscientparler, il redevient enfant et s'essaie à tous les vertiges et les jeux puérils qu'il revit par l'écriture.Ainsi Rousseau donne une image de lui innocente et puérile à travers la description, il parvient à recoller avec le butautobiographique, en permettant au lecteur d'interpréter sa personnalité.. »

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