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Don Juan, acte I, scène 2 : tirade sur l'amour - Tirade sur l'inconstance : Molière (1622-1673) : dom Juan (acte I, scène 2)

Publié le 22/02/2012

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Dom Juan est une tragi-comédie, écrite par Molière en 1665, juste après la censure de Tartuffe, oeuvre critiquant les dévots et les hypocrites. Le spectateur avait été averti dans la scène 1 de l'infidélité de Dom Juan vis-à-vis de sa femme Done Elvire, par le biais de son serviteur Sganarelle. Suite à des remontrances de celui-ci, Dom Juan se justifie par cette tirade sur l'inconstance, qui permet de confirmer les propos de Sganarelle, et de nous montrer ses véritables sentiments. En effet, il nous expose sa vision de l'amour, empreinte de libertinage et d'inconstance. A travers cette conception égoïste de l'amour, le personnage de Dom Juan, séducteur antipathique, se précise.
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« les autres… Ce séducteur volage paraît donc précurseur pour son époque… 2/ Une autre caractéristique du libertinage est le culte de l'individu.Conscient de la fragilité de la vie et athée, il s'efforce de trouver son épanouissement sur terre.

Il a une certaineconception philosophique de la vie, basée sur l'épicurisme à la mode du XVIIème.

Il recherche le « plaisir », le «changement », la nouveauté.

Dom Juan est le type même de l'esthète, personne qui est sensible aux caractères dubeau dans l'art et la nature.

La beauté occupe une grande importance, ce qu'il clame par de nombreuses anaphores: « beautés, les belles, la beauté, beau visage, jeune beauté, beau, belle », et par la métonymie "La beauté meravit ", qui remplace les femmes.

Il est donc tout d'abord séduit et prend plaisir à contempler « toutes » cesfemmes, qui paraissent désireuses de se faire aimer.

Ce sont elles qui le poussent à aimer et il se place en victime.C'est donc un amour universel : il fait attention à être juste envers tout le monde et insiste en opposant « 1ère » et« toutes » … Seulement après, il est le séducteur décrit précédemment par Sganarelle.

Les marquestemporelles « de jour en jour, une fois » marquent la progression de son amour, renforcée par les figures de style encrescendo.

On passe de l'hypallage « innocente pudeur » et autres métaphores à l'hyperbole.

La conjonction « mais» montre une rupture : une fois obtenue, la passion disparaît, on se lasse, « nous nous endormons ».

Dom Juansemble être un libertin sentimental, pourtant sa tirade permet de nous révéler un portrait antithétique. 3/ Dom Juan est un homme d'action, qui a une vision bien précise du monde :S'il veut se montrer sentimental, il n'en est pas moins un hypocrite.

L'oxymore « douce violence » introduit bien queson amour n'est qu'une comédie.

Il manipule les femmes et aime corrompre les « innocente[s] âme[s] ».

Il culpabiliseses victimes en provocateur.

C'est un libertin de pensées et de moeurs, prétentieux qui aspire de façon excessive àla puissance et à la gloire (mégalomanie).

Il ressent un besoin de dominer et voit la femme comme une nouvellevictoire, un nouveau trophée à remporter, sans pitié pour la souffrance et la désolation qu'il provoque.

La métaphorefilée de la conquête guerrière (« combattre, rendre les armes, résistances, vaincre, honneur, conquête, triompher dela résistance, ambition des conquérants, victoire en victoire ») montre que seule la conquête féminine l'intéressepour l'image valorisante de puissance qu'elle lui renvoie.

La conquête amoureuse est aussi exaltante que celleguerrière, par le plaisir de la tactique, des émotions de son adversaire… Il se compare même à Alexandre leGrand.

Par conséquent, sa tirade s'inscrit aussi dans le registre épique. III/ A travers la tirade de Dom Juan, Molière dénonce :1/ La liberté que prennent certains nobles vis-à-vis de la loi :Cette tirade a une dimension baroque.

Son propos peut être qualifié de déréglé, extravagant, il montre en effet sonrefus clair et définitif de se plier aux doctrines.

Dom Juan est un personnage subversif et cynique.

Il est capable demenacer l'ordre social établi.

Il refuse toute autre loi que celle de l'amour et du plaisir, il agit selon son‘‘bon plaisir'', mais il est conscient de passer outre la loi : il a réfléchi à son côté provocateur, parson allusion à Alexandre de Macédoine, grand conquérant.

Il assume tout ce qu'il dit en montrant que l'amour est unmoyen de domination, un art de vivre.

Dom Juan est un noble, pourtant il n'a pas la même conception du code del'honneur et de la fidélité : « c'est faux-honneur d'être fidèle, la constance est…ridicule ».

Il pense qu'au lieud'être la marque d'une âme forte et noble, la fidélité traduit un manque de personnalité.

Il bouleverse aussi l'ordrereligieux en ne respectant pas le mariage, car même s'il est « engagé » sur le papier et devant Dieu, il bafoue sesserments et ne résiste pas à ses ‘passions'.

Molière par le biais de Dom Juan montre que certains puissantsde ce monde utilisent leur position sociale pour dominer et amener des idées subversives. 2/ Toutefois, il le masque sous forme comique :Il s'agit principalement d'un comique de caractères, axé sur les éléments de la personnalité.

Dom Juan se ridiculiselui-même en nous montrant son infaillible confiance en soi, en son art de conquête, sa certitude de vaincre lesrésistances des femmes… Son allégresse, sa volonté de liberté et son refus des contraintes sont exagéréspar l'abondance de ses états d'âme, pour mieux montrer que tout est permis quand on appartient à un haut rangsocial… L'emploi des hyperboles « 10 000, d'autres mondes », sa comparaison avec Alexandre révèlentl'emphase des propos de Dom Juan, et de ses vices.

Ce ne sont que des caprices de seigneur où tout est bon pourarriver à ses fins, séduction ou violence… Dom Juan est un personnage ambigu.

Il est l'archétype du libertin de moeurs (plaisir avant tout) et de pensées(courant intellectuel qui prône l'indépendance de l'individu face à des règles prédéfinies) au XVIIème siècle.

Grâce àson habileté oratoire, il définit ses idées, sa personnalité.

Au cours du roman, Dom Juan va mettre en oeuvre saséduction.

Il va séduire 2 paysannes, sans voir la souffrance qu'il crée, les illusions des jeunes filles… Sujet désiré en échange :Jean Giono, Que ma joie demeure (1934).. »

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