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dont le projet de châtier est raisonné n'est pas quelqu'un

Publié le 22/10/2012

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dont le projet de châtier est raisonné n'est pas quelqu'un qui tire vengeance d'une injustice accomplie, car il ne saurait faire que ce qui a été fait ne soit pas, mais il regarde à l'avenir, pour éviter le retour de l'injustice tant de la part du coupable que du témoin du châtiment, et celui qui raisonne ainsi a dans l'idée que la vertu donne matière à éducation : c'est bien à tout le moins en vue de dissuader qu'il châtie. Telle est donc l'opinion de tous ceux qui font un usage privé ou public des punitions ; tous les autres hommes punissent et châtient ceux qu'ils estiment coupables d'injustice, et tes concitoyens Athéniens en font autant, de sorte qu'il faut conclure que les Athéniens sont de ceux qui pensent que la vertu s'acquiert et s'apprend. Ainsi, que tes concitoyens aient raison d'accueillir les avis du forgeron et du cordonnier en matière politique, et qu'ils pensent que la vertu s'enseigne et s'acquiert, c'est ce qu'il me semble, Socrate, t'avoir suffisamment démontré. Protagoras, 323b-324d 3. LE MYTHE DE PROTAGORAS : LA CAPACITÉ POLITIQUE N'EST PAS UNE SPÉCIALITÉ [PROTAGORAS] Le jour fixé par le destin pour que l'homme sorte de la terre et paraisse à la lumière étant venu, Prométhée voit tous les autres vivants bien pourvus à tous égards, et l'homme nu, sans chaussures, sans vêtements, sans armes. Ne sachant trop que trouver pour assurer la sauvegarde de l'homme, il vole à Héphaïstos et Athéna l'habileté technique ainsi que le feu, car sans feu, impossible d'acquérir ni d'user de cette habileté, et c'est ainsi qu'il en fait don à l'homme. L'homme acquit ainsi l'art qui permet de vivre, mais non pas l'art politique. Car celui-ci était chez Zeus, et Prométhée n'avait plus le temps de pénétrer dans l'acropole où Zeus demeure, et dont au surplus les gardes étaient redoutables. Mais il pénètre sans être vu dans l'atelier où Héphaïstos et Athéna s'adonnent ensemble à leur amour de l'art, et après avoir volé l'art du feu au premier et le reste de l'art à la seconde, il en fait don à l'homme, qui en tire la commodité de la vie... Ayant part au lot divin, d'abord l'homme fut le seul vivant à croire aux dieux, et il se mit à leur dresser des autels et des statues ; ensuite il ne tarda pas à articuler ingénieusement sa voix et les vocables, et il inventa maisons, vêtements, chaussures, lits et la nourriture qu'on tire du sol. Ainsi pourvus, ils commencèrent par vivre dispersés et les cités n'existaient pas ; aussi étaient-ils détruits par les bêtes sauvages, en face desquelles ils étaient partout en état d'infériorité : leur technique artisanale, suffisante pour assurer leur subsistance, ne leur donnait pas le moyen de faire la guerre aux animaux. C'est qu'ils ne possédaient pas encore l'art politique, dont fait partie l'art de la guerre. Aussi cherchaient-ils à se rassembler et à se mettre en sûreté en fondant des cités ; mais à peine assemblés, faute de posséder l'art politique, ils se livraient entre eux aux injustices, de sorte qu'ils recommençaient à se disperser et à périr. Craignant une disparition totale de notre espèce, Zeus envoie Hermès porter aux hommes le sentiment du respect et du droit, pour qu'ils soient « les parures des cités et les liens qui unissent d'amitié «. Hermès demande à Zeus comment il doit procéder à ce don : « dois-je les répartir comme l'ont été les autres arts : un homme de l'art médical suffit pour nombre de profanes, et ainsi des autres arts ? Faut-il installer ainsi les sentiments du respect et du droit chez les hommes, ou bien les répartir entre tous ? « — « Entre tous, répondit Zeus, et que chacun y ait part ; car il n'y aurait pas de cités si seule une minorité y avait part, comme c'est le cas pour les autres arts ; et décrète en mon nom cette loi : tout homme incapable d'avoir part au respect et au droit sera mis à mort comme un fléau pour la cité. « Voilà comment et pourquoi, Socrate, les Athéniens entre autres, quand il s'agit de technique de construction ou d'une autre technique artisanale, n'accordent qu'à peu de gens le droit de donner leur avis et ne tolèrent le conseil d'aucun autre hormis ceux-là, comme tu dis ; et pour de bonnes raisons, à mon sens. Mais quand on en vient à une consultation qui met en cause la valeur politique, consultation qui relève uniquement de la justice et de la sagesse pratique, ils ont raison d'admettre tout le monde, avec l'idée qu'à cette valeur du moins, il convient que quiconque participe, faute de quoi il n'y a pas d'État. Telle est la raison de la différence entre les deux cas. Et pour que tu ne croies pas t'abuser en pensant que tout le monde estime vraiment que tout homme a part à la justice et à tout ce qui fait la valeur politique, écoute encore cette preuve : dans tous les autres genres de mérite, comme tu dis, si quelqu'un prétend qu'il excelle dans l'art de la flûte ou dans quelque autre alors qu'il n'en est rien, on le moque ou on le rudoie et ses proches viennent le sermonner sur sa folie. Mais s'il s'agit de justice et de tout ce qui fait la valeur politique, si quelqu'un dont l'injustice est bien connue vient lui-même dire publiquement la vérité sur son propre compte, cette sincérité, qui dans l'autre cas passait pour le bon sens, passe maintenant pour folie : il faut que tous les hommes se disent justes, qu'ils le soient ou non, et il faut être fou pour ne pas simuler la justice, voilà ce qu'on prétend, avec l'idée que quiconque y a nécessairement quelque part, sauf à s'exclure de l'humanité. Protagoras, 321c-323b 4. LA VERTU POLITIQUE S'ENSEIGNE COMME LE RESTE [PROTAGORAS] Tu demandais, Socrate, pourquoi les hommes vertueux font apprendre à leurs enfants ce qui s'enseigne

« RHÉTORIQUE ET SOPHISTIQUE 97 celui-ci était chez Zeus, et Prométhée n'avait plus le temps de pénétrer dans l'acropole où Zeus demeure, et dont au surplus les gardes étaient redoutables.

Mais il pénètre sans être vu dans l'atelier où Héphaïstos et Athéna s'adonnent ensemble à leur amour de l'art, et après avoir volé l'art du feu au premier et le reste de l'art à la seconde, il en fait don à l'homme, qui en tire la commodité de la vie ...

Ayant part au lot divin, d'abord 1 'homme fut le seul vivant à croire aux dieux, et il se mit à leur dresser des autels et des statues ; ensuite il ne tarda pas à articuler ingénieusement sa voix et les voca­ bles, et il inventa maisons, vêtements, chaussures, lits et la nourriture qu'on tire du sol.

Ainsi pourvus, ils com­ mencèrent par vivre dispersés et les cités n'existaient pas ; aussi étaient-ils détruits par les bêtes sauvages, en face desquelles ils étaient partout en état d'infériorité : leur technique artisanale, suffisante pour assurer leur subsistance, ne leur donnait pas le moyen de faire la guerre aux animaux.

C'est qu'ils ne possédaient pas encore l'art politique, dont fait partie l'art de la guerre.

Aussi cherchaient-ils à se rassembler et à se mettre en sûreté en fondant des cités ; mais à peine assemblés, faute de posséder l'art politique, ils se livraient entre eux aux injustices, de sorte qu'ils recommençaient à se disperser et à périr.

Craignant une disparition totale de notre espèce, Zeus envoie Hermès porter aux hommes le sentiment du respect et du droit, pour qu'ils soient ((les parures des cités et les liens qui unissent d'amitié>>.

Hermès demande à Zeus comment il doit procéder à ce don : (( dois-je les répartir comme l'ont été les autres arts : un homme de l'art médical suffit pour nombre de profanes, et ainsi des autres arts? Faut-il installer ainsi les sentiments du respect et du droit chez les hommes, ou bien les répartir entre tous ? >> - « Entre tous, répondit Zeus, et que chacun y ait part ; car il n'y aurait pas de cités si seule une minorité y avait part, comme c'est le cas pour les autres arts ; et décrète en mon nom cette loi: tout homme incapable d'avoir part au respect et au droit sera mis à mort comme un fléau pour la cité.

>> Voilà comment et pourquoi, Socrate, les Athéniens. »

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