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Dossier La Peste de Camus

Publié le 20/01/2014

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I] Albert Camus Albert Camus, né le 7 novembre 1913, en Algérie dans un milieu modeste, orphelin d'une père tué à la guerre, Albert Camus obtient une bourse qui lui permet de pour suivre ses études et mort le 4 janvier 1960 à Villeblevin en France est un écrivain, dramaturge, essayiste (En littérature, un essai est une ?uvre de réflexion portant sur un sujet précis et exposé de manière personnelle, voire subjective par l'auteur. Contrairement à l'étude, l'essai peut être polémique ou partisan. C'est un texte littéraire qui se prête bien à la réflexion philosophique, mais aussi à d'autres domaines : essais historiques, essais scientifiques, essais politiques, etc) et philosophe français. Il fut aussi un journaliste militant engagé dans la Résistance et dans les combats moraux de l'après-guerre. L'?uvre de Camus comprend des pièces de théâtre, des romans, des nouvelles, des poèmes et des essais dans lesquels il développe un humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurdité de la condition humaine mais aussi sur la révolte comme réponse à l'absurde. Albert camus est résistant et rédacteur en chef du journal Combat à la Libération. Au lendemain de la guerre, il est considéré comme chef de file, avec Sartre, du courant « existentialiste » . Il obtient alors le prix Nobel en 1957, trois ans avant sa mort dans un accident de voiture. II] Les personnages de La peste de Camus: Bernard Rieux : Le médecin constitue, de facto, le personnage principal : il est présent à la première et à la dernière page du livre. « Paraît trente-cinq ans [?]. Il a l'air d'un paysan sicilien avec sa peau cuite, son poil noir et ses vêtements de teintes toujours foncées, mais qui lui vont bien» Par ses yeux, nous découvrons le premier rat contaminé. Le premier encore, il prononce le mot « peste ». Non seulement il est celui qui voit la vérité, mais aussi celui qui y fait face coûte que coûte, malgré l'épuisement : « Pour le moment il y a des malades et il faut les guérir. Ensuite, ils réfléchiront et moi aussi. Mais le plus pressé est de les guérir. ». - La peste est pour lui « une interminable défaite ». Il apprend la mort de sa femme juste après celle de son ami Jean Tarrou : « Depuis deux mois et depuis deux jours, c'était la même douleur qui continuait. » Seule sa mère constitue une présence apaisante. Il lui revient, à la fin du livre, de tirer les conclusions de l'épreuve : « Tout ce que l'homme pouvait gagner au jeu de la peste et de la vie, c'était la connaissance et la mémoire. » Jean Tarrou : Cet ancien militant vit un peu en marge de la société mais crée un groupe de volontaires pour aider Rieux dans sa tâche, ce malgré le danger : « Je dis seulement qu'il y a sur cette terre des fléaux et des victimes et qu'il faut, autant que possible, refuser d'être avec le fléau. » Il y perdra sa vie, au moment même où l'épidémie commence à décroître. Il est presque devenu un double de Rieux : ni l'un ni l'autre ne croient en Dieu mais tous deux cherchent au fond la même chose : Tarrou à être « un saint sans Dieu », Rieux à « être un homme ». Raymond Rambert :C'est le journaliste, venu de Paris pour une enquête, se trouve retenu à Oran malgré lui. Il tente de quitter la ville, en corrompant quelques gardes. À la dernière minute, il renonce à son bonheur et choisit de continuer à lutter avec Tarrou : « maintenant que j'ai vu ce que j'ai vu, je sais que je suis d'ici, que je le veuille ou non ». Joseph Grand :le bien nommé, est un modeste auxiliaire municipal, abandonné par sa femme. Il rêve de devenir écrivain et s'évertue à écrire un livre. Pendant ses heures de liberté, il produit des statistiques pour les formations sanitaires. Le narrateur le consacre héros de l'épidémie : « S'il est vrai que les hommes tiennent à se proposer des exemples et des modèles qu'ils appellent héros [?], le narrateur propose justement ce héros insignifiant et effacé qui n'avait pour lui qu'un peu de bonté au c?ur et un idéal apparemment ridicule. » Paneloux : le prêtre, présente au départ la peste comme une punition du Ciel. Il lutte néanmoins contre l'épidémie aux côtés des volontaires. Il subit l'épreuve de la mort d'un enfant, le fils du juge. Bouleversé, il choisit cependant la foi, « cruelle aux yeux des hommes, décisive aux yeux de Dieu », et meurt en refusant toute assistance. Othon : le juge d'instruction, paraît d'emblée insensible et froid. La mort de son fils le conduit à s'engager aux côtés des volontaires. Cottard : est un trafiquant menacé d'arrestation quand l'épidémie se déclenche. Il est le seul que la peste réjouit car elle le libère de la peur. À la fin du roman, Cottard est arrêté mais il est devenu fou. Le vieil asthmatique: patient habituel de Rieux, vit retiré chez lui. Témoin des événements, sans illusions, il représente le bon sens populaire et s'exprime volontiers par des proverbes, ou des formules toutes faites quasiment énigmatiques : « Mais qu'est-ce que ça veut dire, la peste ? C'est la vie, voilà tout. » III] Résumé de La peste de Camus Première partie Oran, un jour d'avril 194. , le docteur Rieux découvre le cadavre d'un rat sur son palier. Le concierge, monsieur Michel, pense que ce sont des mauvais plaisants qui s'amusent à déposer ces cadavres de rats dans son immeuble. A midi, Rieux accompagne à la gare son épouse qui, malade, part se soigner dans une ville voisine. Quelques jours plus tard, une agence de presse annonce que plus de six mille rats ont été ramassés le jour même. L'angoisse s'accroît . Quelques personnes commencent à émettre quelques récriminations contre la municipalité. Puis , soudainement, le nombre de cadavres diminue, le rues retrouvent leur propreté, la ville se croit sauvée. Monsieur Michel, le concierge de l'immeuble de Rieux, tombe malade . Le docteur Rieux essaye de le soigner. Sa maladie s'aggrave rapidement. Rieux ne peut rien faire pour le sauver. Le concierge succombe à un mal violent et mystérieux. Rieux est sollicité par Grand, un employé de la mairie. Il vient d'empêcher un certain Cottard de se suicider. Les morts se multiplient. Rieux consulte ses confrères. Le vieux Castel, l'un d'eux, confirme ses soupçons : il s'agit bien de la peste. Après bien des réticences et des tracasseries administratives, Rieux parvient à ce que les autorités prennent conscience de l'épidémie et se décident à "fermer" la ville. Deuxième partie La ville s'installe peu à peu dans l'isolement. L'enfermement et la peur modifient les comportements collectifs et individuels : " la peste fut notre affaire à tous" , note le narrateur. Les habitants doivent composer avec l'isolement aussi bien à l'extérieur de la ville qu'à l'intérieur. Ils éprouvent des difficultés à communiquer avec leurs parents ou leurs amis qui sont à l'extérieur. Fin juin, Rambert, un journaliste parisien séparé de sa compagne , demande en vain l'appui de Rieux pour regagner Paris. Cottard, qui avait, en avril, pour des raisons inconnues tenté de se suicider , semble éprouver une malsaine satisfaction dans le malheur de ses concitoyens. Les habitants d'Oran tentent de compenser les difficultés de la séquestration , en s'abandonnant à des plaisirs matériels. Grand , employé de la mairie, se concentre sur l'écriture d'un livre dont il réécrit sans cesse la première phrase. Le père Paneloux fait du fléau l'instrument du châtiment divin et appelle ses fidèles à méditer sur cette punition adressée à des hommes privés de tout esprit de charité. Tarrou, fils d'un procureur et étranger à la ville, tient dans ses carnets sa propre chronique de l'épidémie . Lui ne croit qu'en l'homme . Il fait preuve d'un courage ordinaire et se met à disposition de Rieux pour organiser le service sanitaire. Rambert les rejoint. Troisième partie C'est l'été, la tension monte et l'épidémie redouble. Il y a tellement de victimes qu'il faut à la hâte les jeter dans la fosse commune , comme des animaux. La ville est obligée de réprimer des soulèvements et les pillages. Les habitants semblent résignés . Ils donnent l'impression d'avoir perdu leurs souvenirs et leur espoir . Ils n'ont plus d'illusion et se contentent d'attendre... Quatrième partie Cette partie se déroule de septembre à décembre. Rambert a eu l'opportunité de quitter la ville , mais il renonce à partir. Il est décidé à lutter jusqu'au bout aux côtés de Rieux et de Tarrou. L'agonie d'un jeune enfant, le fils du juge Othon et les souffrances qu'éprouvent ce jeune innocent ébranlent Rieux et troublent les certitudes de l'abbé Paneloux. L'abbé se retranche dans la solitude de sa foi, et meurt sans avoir sollicité de médecin, en serrant fiévreusement contre lui un crucifix. Tarrou et Rieux , connaissent un moment de communion amicale en prenant un bain d'automne dans la mer . A Noël, Grand tombe malade et on le croit perdu. Mais , il guérit sous l'effet d'un nouveau sérum. Des rats, réapparaissent à nouveau, vivants. Cinquième partie C'est le mois de janvier et le fléau régresse. Il fait pourtant de dernières victimes : Othon, puis Tarrou qui meurt, serein au domicile de Rieux . Il confie ses carnets au docteur. Depuis que l'on a annoncé la régression du mal, l'attitude de Cottard a changé. Il est arrêté par la police après une crise de démence Un télégramme arrive chez Rieux : sa femme est morte. A l'aube d'une belle matinée de février, les portes de la ville s'ouvrent enfin . Les habitants, libérés savourent mais ils n'oublient pas cette épreuve "qui les a confrontés à l'absurdité de leur existence et à la précarité de la condition humaine." On apprend l'identité du narrateur : C'est Rieux qui a voulu relater ces événements avec la plus grande objectivité possible. Il sait que le virus de la peste peut revenir un jour et appelle à la vigilance. IV] Contexte Historique de La peste de A. Camus La Peste a souvent été interprétée comme une transposition de l'Occupation allemande en France ainsi que de l'organisation de la Résistance qui s'ensuivit. Soit dit en passant, l'écrivain ne le démentait pas, et paraissait lui-même légitimer cette vision allégorique : « La Peste, dont j'ai voulu qu'elle se lise sur plusieurs portées, a cependant comme contenu évident la lutte de la résistance européenne contre le nazisme. La preuve en est que cet ennemi qui n'est pas nommé, tout le monde l'a reconnu, et dans tous les pays d'Europe. [?] La Peste, dans un sens, est plus qu'une chronique de la résistance. Mais assurément, elle n'est pas moins. » Ainsi peut-on tisser d'innombrables analogies entre le récit et la réalité historique : l'aveuglement et le refus des populations à admettre le fléau rappelle inévitablement le refus de croire en la véridicité du nazisme, qui a plongé les alliés dans l'insouciance ; la lutte des uns contre la peste et le profit des autres dans le fléau rappellent l'opposition entre réseaux de la Résistance et collaboration ; mais le plus flagrant demeure le traitement des cadavres qui, premièrement entassés dans des fosses, puis inhumés au paroxysme de l'épidémie, doivent remémorer la douloureuse réalité des camps de concentration : « Quand les voyages de l'ambulance étaient terminés, on amenait les brancards en cortège, on laissait glisser au fond, à peu près les uns à côté des autres, les corps dénudés et légèrement tordus et, à ce moment, on les recouvrait de chaux vive, puis de terre, mais jusqu'à une certaine hauteur seulement, afin de ménager la place des hôtes à venir. [?] Un peu plus tard cependant, on fut obligé de chercher ailleurs et de prendre encore du large. Un arrêté préfectoral expropria les occupants des concessions à perpétuité et l'on achemina vers le four crématoire tous les restes exhumés. Il fallut bientôt conduire les morts de la peste eux-mêmes à la crémation. » (III, 1) Néanmoins, la Peste ne s'arrête pas à une simple dénonciation de la vérité nazie, elle constitue un véritable engagement de l'auteur qui se livre à une satire bien plus large : Camus entend ainsi critiquer une administration dont l'action est inadaptée à la réalité, une justice inhumaine, une presse aveuglée et qui manipule l'information, mais il condamne également les emportements d'une religion fanatique.

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