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Dossier sur le théâtre, figure de l'esclave.

Publié le 17/11/2013

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esclave
Marivaux : -satire sociale et un regard de moraliste -comique et pathétique -inversion des rôles : mise à égalité entre valets/maître -les valets : victime de violence -dans l'île aux esclaves : bouffon, familier et paresseux mais rusé Un esclave (ou valet), au théâtre, est un individu homme ou femme qui est au service d'un autre individu plus riche. Dans la comédie, on lui reconnaît quelques caractéristiques qui vont évoluer tout au long des siècles. Dans un premier temps, nous allons voir comment ils sont représentés pendant l'Antiquité. Ensuite, nous allons analyser ce que Molière, grand écrivain de théâtre du XVII siècle en a fait et comment il l'a fait évoluer. Puis nous observerions l'apparition d'un nouveau valet de comédie au sein du XVIII siècle et ce qui a changé. Et enfin, nous verrons comment il s'est développé jusqu'à maintenant. I. Les esclaves dans l'Antiquité. Au quatrième millénaire avant J.-C., les premières formes d'esclavage sont apparues. En observant les différentes écritures sumériennes, il a été possible de découvrir des expressions qui signifiait « esclave », ce qui prouve que ce concept était déjà présent à l'époque. Ce même terme désigne « étranger », ce qui confirme que les premières personnes dites esclaves étaient sûrement des prisonniers de guerre. Au départ, les esclaves étaient vus comme des objets et leurs droits étaient égaux à ceux d'un animal. Au fur et à mesure, plusieurs codes se sont mis en place afin d'assurer quelques droits aux esclaves. Ils ont commencé à être perçus comme des êtres humains, mais toujours inférieurs. Il existe deux grands mondes esclavagistes à cette époque: le monde romain et le monde grecque. Ils ont tout les deux, deux manières de voir l'esclave dans la société. Premièrement, le monde romain. C'est une importante civilisation esclavagiste, ils sont omniprésents dans la société. Leurs conditions de vie ne sont pas toutes les mêmes, elles dépendent des maîtres et de leur situation, de leur emploi, mais bien souvent elles sont très difficiles. Pendant l'époque de la Rome royale, les esclaves vivent le plus souvent au sein d'une famille. Néanmoins, à compter du II siècle avant J.C., la quantité d'esclaves augmentent et leurs conditions de vie se dégradent. C'est ainsi que sous l'empire, certains commencent à s'interroger sur leur vie et réprouvent les mauvais traitements. Observons cette vie d'esclave au commencement. Déjà, pour devenir esclave dans cette société, vous devez être né de parents esclaves, avoir eu des ennuis avec la justice par décision judiciaire, ou alors des prisonniers de guerre appartenant à l'État. Concernant son mode de vie, il ne dispose de rien: pas d'immobilier, pas de vêtements, mis à part ceux que son maître lui donne. Il peut hériter de ce dernier, mais ce cas est très rare... De plus, un esclave ne peut en aucun cas devenir un soldat. Ils n'ont pas une vie sentimentale très épanouie non plus... Pas le droit de se marier, pas le droit d'avoir une relation avec quelqu'un sans avoir l'accord de son maître. Le maître a tout les droits sur son esclave: il peut lui imposer les tâches qu'il souhaite quelles qu'elles soient. Il peut aussi le vendre, le donner ou le faire libre. «Bien évidemment», les esclaves ne sont pas payés, sauf si son supérieur en a l'envie. Chaque jour, ils se nourrissent de céréales. Si un esclave cause des problèmes à quelqu'un, le maître peut dédommager cette personne. Et si une personne engendre des problèmes à un esclave, son maître peut exiger une compensation. Les esclaves, lorsqu'ils sont ensemble, portent des colliers ou des chaînes. La comparaison avec l'animal prend vraiment tout son sens ici. Bien que comme nous l'avons dit auparavant, les maîtres ont tout les droits sur leur esclave, ils sont tout de même très mal vus si ils les brutalisent, ils peuvent même en être punis. Pour aider leurs supérieurs, les ils avaient donc des métiers et des occupations. Il avait plusieurs sortes de travail. Certains travaillaient à la mine; ils sont forcés de travailler jusqu'à épuisement certaines fois, leur espérance de vie est très faible et c'est dangereux. D'autres s'occupaient de l'agriculture, ou faisaient de combats de gladiateurs. Et ensuite, les plus connus et les plus représentés au théâtre étaient les esclaves de maison: nourrice, le valet, la servante, les domestiques et des professions intellectuelles. Au fur et à mesure du temps qui passe et de l'augmentation de l'importance de la religion, les maîtres vont tout de même essayer de rendre la vie des esclaves un peu plus simple, surtout dans le milieu chrétien. Bien que l'esclavage soit présent en Grèce, à partir des années 1200 avant J.-C., elle a connu sa plus forte croissance à partir du 5e siècle avant J.-C. Les esclaves sont là-bas directement au développement de la ville. Tout comme la société romaine antique, les esclaves sont considérés comme des objets. D'ailleurs, Aristote en fera l'objet dans son ?uvre La politique. Il est parfois élevé aussi en famille, au sein d'un ordre hiérarchique. Il s'occupe des taches matérielles. Revenons sur Aristote, qui a en plus affirmé que les esclaves et les hommes libres n'avaient pas la même forme de corps et qu'il y avait une différence d'âme. Bien évidemment cette dernière, celle de l'homme libre était pure, s'intéressait à la politique et était intelligente. Paradoxalement, celle de l'esclave était docile et ne servait qu'à obéir. De la même manière que les romains, les esclaves grecs peuvent devenir esclaves à la suite d'une guerre ou d'une décision judiciaire, mais aussi pour piraterie. Ils sont employés dans le milieu agricole (les hilotes), dans les foyers, dans le milieu culturel, l'artisanat, les mines, les travaux divers, les basses-fonctions de la police. On peut peut-être dire que les esclaves grecs ont un tout petit peu plus de liberté dans cette société que dans la romaine. Les esclaves peuvent recevoir aussi un affranchissement (une somme d'argent et une mise en liberté). Malgré leur liberté, ils n'avaient pas le droit de prendre beaucoup partie de la vie politique et économique de sa ville, ils étaient considérés à l'époque comme des «étrangers-résidants». Nous pouvons donc conclure en disant que les esclaves, ou valet de maison, étaient très mal traités et c'est sûrement ce qui expliquera plus tard que tant d'écrivains ont repris leur image dans leurs ?uvres... II. Molière, un héritier de la comédie antique. Molière est peut-être considéré comme le plus grand écrivain de théâtre aujourd'hui. Il a révolutionné et fait évoluer la comédie antique. Il a été un héritier de la comédie italienne en reprenant quelques de ses caractéristiques. Ses acteurs ont des comportements et des gestes à peu-près du même style que ceux des comédiens de l'époque. Dans sa comédie l'Avare, on voit tout de suite beaucoup de ressemblances avec la comédie la Marmite de Plaute, écrivain de l'Antiquité qui a notamment influencé Shakespeare et d'autres grands écrivains de littérature. Molière doit aussi aux talentueux italiens les personnes types de ses comédies d'intrigues qu'il réutilise dans pratiquement toutes ses pièces, en trois schémas différents. Le premier était déjà ancré dans la comédie latine: c'est celui de l'amour d'un jeune homme détruit par un vieillard. Dans les pièces de Molière, les femmes sont plus importantes que dans les pièces latines de l'époque car la condition féminine a évolué tout au long des siècles. C'est sur ce schéma que sont écrites des pièces telles que l'Amour médecin et les Fourberies de Scapin. Le second est celui du contretemps ou du renversement de situation, qui caractérise le Dépit amoureux mais aussi le Misanthrope. Le troisième est celui de la revue, qui se présente comme un défilé de personnages variés: on en trouve des traces dans le Bourgeois gentilhomme. Les valets sont vantards, ivrognes et prennent peu de place dans l'intrigue; ils sont souvent des personnes secondaires. Malgré ces similitudes entre la comédie antique et celle de Molière, il y a une grande évolution. Dans les comédies de Molière, rire et conflits sont constamment présents. En effet, les conflits entre les maîtres et les valets sont toujours marqués. Nous pouvons citer la scène de l'Avare, une de ses célèbres ?uvres, où le valet La Flèche donne des coups de bâtons à Maître Jacques. Cette dispute montre bien la méprise qu'il y avait entre les deux, comme dans bien d'autres pièces tel que les Fourberies de Scapin. De plus, c'est sur les valets que repose le comique de la pièce, ce sont eux qui provoquent le rire grâce à leur langage, leur jeu, leur manipulation, leurs costumes et leur comportement qui peut-être grossier, ou naïf. Il est celui aussi qui donne le fil conducteur, qui guide le public dans l'histoire. A travers tout cet humour, Molière a fait la satire sociale à plusieurs reprises dans pratiquement toutes ses pièces, des conditions de vie des valets, et a mis en avant son regard de moraliste. Il a aussi sans doute aussi voulu essayer de faire réfléchir les spectateurs quant à la condition des valets par rapport aux maîtres, et déjà eu cette idée de désobéissance fait surface, et va ensuite s'accentuer... III. La comédie du XVIII siècle, la naissance d'un nouveau valet. Un siècle de différence et pourtant le valet du XVII siècle et celui du XVIII siècle ne sont pas du tout pareils. Premièrement, ils prennent plus de place. Ils deviennent quelques fois les personnages centraux des histoires, ils sont déclencheurs de péripéties, ils sont exposés au premier plan. Spécialement dans les pièces de Baumarchais ou de Marivaux, ils sont les personnages principaux du début à la fin. En effet, dénoncer en faisant la satire de ces valets a établi un petit désordre politique. Au fur et à mesure, des ?uvres théâtrales sortent et on peut voir qu'ils se rebellent contre leurs maîtres. Par exemple, dans l'Île des esclaves de Marivaux, les esclaves s'emparent de l'île et les bourgeois et maîtres sont à leur ordre. Il y a donc un énorme renversement de situation. Le valet change complètement de position, il devient un sujet de réflexion sur les défauts des humains, sur la hiérarchisation des Hommes dans la société, et pose le problème des classes sociales. Reprenons l'exemple de L'île des esclaves de Marivaux, les esclaves (ou valets) veulent que les bourgeois aient une prise de conscience réelle sur le plan moraliste, pas sur le plan politique. Ils veulent surtout une égalité entre tout le monde, ils ne souhaitent pas devenir, eux, les maîtres. Cette évolution et révolution du valet comporte tout de même des limites. Certains écrivains de l'époque disait que les pièces n'avaient plus forcément la joie et le rire et que le regard moraliste était sans cesse trop présent. IV. Et après? Après toutes cette évolution de l'Antiquité à nos jours, l'esclave (ou le valet) a beaucoup changé. Il est désormais au centre des pièces de théâtre. Il y a toujours cette permanence de sentiments irrévocables et cette relation entre les personnages dans la comédie. Les esclaves ont de plus en plus une fonction didactique; désormais, les mots prennent toute la place, les coups ne sont plus vraiment présents et le rire se met un peu de coté. Ils sont porteurs d'information, ils permettent encore de suivre le fil conducteur du livre; par exemple, dans Les Bonnes de Jean Genet, les deux s?urs sont très complexes dans leurs répliques mais en même temps compréhensibles pour le lecteur malgré les procédés de théâtre dans le théâtre et l'histoire. D'un point de vue du fil de l'histoire, les esclaves (ou valets) sont toujours dans une position de rébellion. Mais cette fois-ci, ils n'hésitent pas à s'allier ou se jouer des maîtres. Chez Molière par exemple, aucun grand valet ne se serait allié avec le clan des maîtres. La question de l'identité des esclaves est aussi très importante et de plus en plus. Reprenons l'exemple dans les Bonnes, Claire et Solange sont dans une situation dramatique et on peut se poser la question: «pourquoi une telle fonction sociale peut-être amené des drames comme ça?» De plus, rien que le titre nous donne une idée sur leur identité. Elles sont réduites à leur emploi, sans particularité. Pour conclure, on peut donc affirmer que depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, la figure de l'esclave a énormément évolué et énormément changé, mais a toujours été utilisé pour être un déclencheur de pensée moraliste ou politique, visant à faire réfléchir le public, même inconsciemment.

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