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Publié le 19/01/2013

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é prouvent d e p areils traitements, o nt l 'air d 'en ê tre b ien aise, b lâment e t a ccusent p ubliquement les mauvais p rocédés d e l eurs p arents o u d e l eur p atrie, p our q ue l 'on n e l eur fasse a ucun r eproche e t q u'on n e les accuse p oint d e les n égliger à l eur t our; d 'où il arrive q u'ils g rossissent d e p lus e n p lus les sujets d e p lainte, e t q u'aux o ccasions inévitables d 'inimitié ( 346b) ils e n a joutent d e v olontaires; t andis q ue les b ons se f ont u n d evoir e n c es r encontres d e dissimuler e t d 'approuver; e t q ue, s'ils o nt s ujet d e se f âcher c ontre l eur p atrie o u l eurs p arents, p our q uelque i njustice q u'ils e n o nt r eçue, ils travaillent euxmêmes à s'apaiser, se r éconcilient avec eux, e t se f ont v iolence p our les a imer e t les louer. S imonide l ui-même, à c e q ue j 'imagine, a s ouvent c ru q u'il é tait d e s on d evoir d e l ouer e t d e c ombler d 'éloges c ertain t yran, o u c ertain h omme p uissant; n on q u'il s 'y p ortât d e p lein g ré, m ais ( 346c) p ar u ne n écessité d e b ienséance. C 'est c e q u'il d éclare à P ittacos e n c es t ermes : «Si j e te b lâme, P ittacos, c e n 'est p as q ue j e sois e nclin à c ensurer : il m e s uffit a u c ontraire q u'un h omme n e s oit pas m échant n i t out à f ait i nutile, q u'il s oit s ensé, e t c onnaisse l a j ustice l égale : n on, j e n e l e c ondamnerai p as; j e n 'aime p oint à r eprendre. C ar le n ombre d es sots est i nfini«, d e s orte q ue q uiconque se p laît à c ensurer a d e q uoi se satisfaire e n e xerçant s ur e ux s a cri- t ique; e t« t oute a ction o ù il n 'entre r ien d e h onteux e st h onnête«. Il n e f aut p as p rendre ces d erniers m ots c omme s 'il disait (346d) : « Toute c ouleur o ù il n 'y a p oint d e m élange d e n oir e st b lanche« ; c e s erait u n s ens ridicule d e p lus d 'une m anière; m ais il p arle ainsi, p arce q ue, e ntre l 'honnête e t l e h onteux, il a dmet u n c ertain m ilieu, q u'il n e c ondamne p as. J e n e c herche p oint, dit-il, u n h omme t out à f ait sans r eproche p armi t ous t ant q ue n ous s ommes q ui vivons d es f ruits d e l a t erre a u vaste s ein; si j e l e trouve, j e v iendrai v ous le d ire. D e s orte q ue j e n e l ouerai p ersonne à c e t itre; m ais il m e s uffit q u'on t ienne l e milieu, e t q u'on n e fasse p oint d e mal. « j'aime e tje l oue tous c eux d e ce c aractère« (346e). Il a e mprunté e n c et e ndroit le dialecte d e Mitylène 63 , p arce q u'il p arle à P ittacos l orsqu'il d it : Je l oue s ans e xception e t j 'aime v olontiers (ici, a près « v olontiers«, il f aut m arquer l a s éparation avec la voix) quiconque n e c ommet r ien d e h onteux. C ar il e st d es h ommes q ue j e l oue e t q ue j 'aime à c ontrecoeur. J e n e t 'aurais d onc j amais c ritiqué, Pittacos, si t u t 'étais t enu d ans c e milieu, e t q ue t u n 'eusses d it q ue c e q ui e st r aisonnable e t v rai; ( 347a) mais c omme t u a vances u ne c hose t out à f ait fausse s ur d es o bjets t rès i mportants, c royant n e r ien d ire q ue d e c ertain, j 'ai c ru d evoir t e r eprendre. Tel est, Prodicos e t P rotagoras, le b ut q ue S imonide m e p araît s 'être p roposé e n faisant cette chanson. Hippias p renant l a p arole : S ocrate, m'a-t-il dit, (34 7b) j e suis satisfait d e t on e xplication.]' ai aussi u ne t hèse q ui n 'est pas mauvaise; j e t 'en f erai p art, si t u veux. - Volontiers, Hippias, r eprit A lcibiade; mais ce sera p our u ne a utre fois. P our le m oment il e st j uste d e r emplir l a c onvention q ue P rotagoras e t S ocrate o nt passée ensemble. Si P rotagoras veut e ncore i nterroger, q ue S ocrate r éponde; e t q u'il i nterroge, si P rotagoras p rend l e p arti d e r épondre. - Je laisse à Protagoras, d isje alors, le c hoix d e c e q ui l ui p laira davantage. Mais, s'il m 'en v eut croire (347c), nous laisserons là les o des e t les vers. J'achèverais plus volontiers, si j 'étais toi, Protagoras, l 'examen d e l a matière sur laquelle j e t 'ai d 'abord i nterrogé. Il m e p araît e n e ffet q ue ces disputes s ur l a poésie r essemblent a ux b anquets d es i gnorants e t d es g ens d u c ommun. C omme ils s ont i ncapables d e faire eux-mêmes les frais d e l a conversation, e t q ue l eur i gnorance n e l eur p ermet p as d e se servir p our c ela d e l eur p ropre voix e t d e d iscours q ui l eur a ppartiennent, ils t rouvent à t out p rix d es j oueuses d 'instruments, e t l ouant à g rands frais (347d) l a voix é trangère d es flûtes, ils l 'empruntent p our c onverser ensemble. Mais, dans les banquets d es h onnêtes g ens e t d es personnes b ien élevées, t u n e verras n i j oueuses d e flûte, n i danseuses, ni c hanteuses; ils s ont e n é tat d e s 'entretenir e nsemble p ar e ux-mêmes s ans le secours d e ces bagatelles e t d e c es p uérilités, p arlant e t é coutant t our à t our avec o rdre, l ors m ême q u'ils o nt p ris u n p eu d e v in 64 o ( 347e) P areillement les assemblées c omme celles-ci, q uand e lles s ont c omposées d e p ersonnes t elles q ue n ous nous f lattons d 'être l a p lupart, n 'ont p as b esoin d e r ecourir à d es voix é trangères, n i m ême à c elle d es p oètes, à q ui o n n e s aurait d emander r aison d e c e q u'ils disent. Le vulgaire les cite e n t émoignage d ans ses discours; les u ns s outiennent q ue le sens d u p oète e st celui-ci, les a utres celui-là, e t o n d ispute s ans p ouvoir se c onvaincre d e p art n i d 'autre. L es savants l aissent l à les c onversations d e c ette n ature, ils s 'entretiennent e nsemble p ar e ux-mêmes, e t c 'est p ar l eurs p ropres d iscours q u'ils d onnent (348a) e t r eçoivent m utuellement d es p reuves d e l eur c apacité. Voilà c eux q u'il n ous c onvient p lutôt, ce m e s emble, d 'imiter t oi e t m oi, P rotagoras, e n m ettant d e c ôté les p oètes, t irant n os d iscours d e n otre p ropre f onds, e t c herchant ainsi à c onnaître e t à m ettre à l 'épreuve d e l a v érité n os forces. Si t u v eux c ontinuer à m 'interroger, j e suis p rêt à t e r épondre; si t u l 'aimes m ieux, r éponds-moi s ur le sujet q ue n ous a vons i nterrompu, e t t erminons c ette discussion. (348b) T andis q ue j e disais ces p aroles e t d 'autres s emblables, P rotagoras n e v oulait p oint m ontrer n et-

« tique; et« toute action où il n'entre rien de honteux est honnête».

Il ne faut pas prendre ces derniers mots comme s'il disait (346d) : «Toute couleur où il n'y a point de mélange de noir est blanche» ; ce serait un sens ridicule de plus d'une manière; mais il parle ainsi, parce que, entre l'honnête et le honteux, il admet un certain milieu, qu'il ne condamne pas.

Je ne cherche point, dit-il, un homme tout à fait sans reproche parmi tous tant que nous sommes qui vivons des fruits de la terre au vaste sein; si je le trouve, je viendrai vous le dire.

De sorte que je ne louerai personne à ce titre; mais il me suffit qu'on tienne le milieu, et qu'on ne fasse point de mal.

«j'aime etje loue tous ceux de ce caractère» (346e).

Il a emprunté en cet endroit le dialecte de Mitylène 63, parce qu'il parle à Pittacos lorsqu'il dit :Je loue sans exception et j'aime volontiers (ici, après « volon­ tiers», il faut marquer la séparation avec la voix) qui­ conque ne commet rien de honteux.

Car il est des hommes que je loue et que j'aime à contrecœur.

Je ne t'aurais donc jamais critiqué, Pittacos, si tu t'étais tenu dans ce milieu, et que tu n'eusses dit que ce qui est raisonnable et vrai; (347a) mais comme tu avances une chose tout à fait fausse sur des objets très importants, croyant ne rien dire que de certain, j'ai cru devoir te reprendre.. »

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