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écume des jours; chapitre 51

Publié le 22/03/2011

Extrait du document

 

Analyse l'Écume des Jours, chapitre LI

 

extrait tiré du chapitre 51 de l'Écume des jours, œuvre écrite en 1947 par Boris Vian.

 

Éléments de la vie de Boris Vian: né en 1920 dans une famille aisée. Lors de la crise de 1929, son père perd tout, et la famille doit déménager. Commence alors une vie de nuit, rythmée par le jazz et l'écriture. On lui connaît notamment le célèbre, J'irais cracher sur vos tombes, roman qui le fera connaître. La même année, 1947, il publie l'Écume des Jours, dont est tiré le passage analysé aujourd'hui. BV meurt à 39 ans, d'une attaque lors de la première de J'irais cracher sur vos tombes.

 

Situation: chapitre 51 dans la 3ème partie du livre, qui marque la dégradation financière de Chick, miné par sa folie envers Partre, et la dégradation de la santé de Chloé, avec la découverte du nénuphar. Quelques chapitre avant, en effet, Chick se rend à son travail et se voit renvoyé pour un manque de résultats. L: Isis rend visite à CC, et remarque que l'appartement s'est considérablement dégradé. Le lendemain, Colin part chercher du travail dans l'usine (début LI), et on en arrive au passage.

 

Plan:

1-24: arrivée dans l'usine, dans un décor sombre et froid.

25-67: discussion absurde avec le vieil homme, qui n'a en fait que 29 ans. Critique travail

68-114: explication du travail à fournir, d'une stupidité saisissante. Antimilitariste de Vian.

 

Critique du travail:

On a de nouveau à faire à une violente critique du travail, après le chapitre 24, dans lequel la principale thèse était que le travail est horrible et rabaisse l'homme au rang de machine, avec l'aliénation de l'homme. Ici, un nouvel aspect du travail est soulevé, c'est plutôt gagner sa vie pour la perdre:

L'argent, dans cette œuvre, obsède les personnages. Tout au long du livre, on a des indications sur le compte en banque de Colin, et le niveau de ses doublezons. Avec la maladie de Chloé et les frais qui y sont liés (achat de fleurs pour Chloé notamment), Colin n'a plus un sou. Il essaye d'abord d'échapper au travail, seul moyen de s'en procurer, en vendant son pianocktail. Colin n'a donc pas le choix, il doit travailler.

Or, dans cette usine, Colin ne vend pas seulement sa force de travail, mais également sa jeunesse ( // vieil homme de 29 ans 46). Cette histoire préfigure le sort qu'aurait connu Colin s'il avait persévère dans cette tâche. Pour BV, travailler signifie vendre son temps pour le perdre. Perçu très négativement, donc. Colin l'admet lui-même: (58), il n'aime pas le travail, et seul l'amour qu'il porte à Chloé motive son choix, comme le remarque l'homme (65).

 

Ce travail, s'allonger sur des fusils enfouis dans de la terre pour les nourrir de son énergie vitale, est stupide. Il rabaisse l'homme au rang de simple objet, une chaufferette ou un radiateur ici pour Colin, qui est donc transformé en objet utilitaire. L'issue de ce travail est donc la mort (75 et la « prise d'âge »), deux exemples qui illustrent cette dernière thèse.

 

L'environnement sale et laid d'une usine, un bureau dans lequel sont accrochées de nombreuses armes, gros massif de terres avec des couvertures de laines (pour recouvrir les morts sur les champs de bataille). Fait penser à un enterrement. Dans le dialogue, l'homme parle comme un militaire, très court échange, très bref, sans sentiments, aucune pitié pour Chloé. Ressemble à un instructeur derrière son bureau, malgré le fait qu'il ne vante pas du tout le poste à pourvoir.

Plus tard, change considérablement de ton, détaille tout ce que colin doit faire, càd pas grand chose. Parle en langague scientifique (vian ingénieur) avec le photo...

 

Vian, et son engagement

Dans ce passage, de nombreuses allusions révèlent le côté antimilitariste de l'écrivain. En lien avec la chanson Le déserteur, entendue en classe, de nombreuses allusions alimentent le passage.

84: on sent l'ironie derrière ces paroles, la défense du pays doit être assurée par des matières de qualité. De plus (86), cette production doit être régulière. Enfin, il faut la chaleur humaine (88), ce qui est plutôt paradoxal car la chaleur humaine doit fabriquer des armes qui serviront à tuer cette chaleur humaine!

Cette production d'armes réjouit certains (100), ces mêmes qui ne prennent pas forcement conscience des atrocités qu'ils sont en train de construire. Dénonce donc la course à l'armement.

Créer des canons de fusil revient à être meurtrier puisque ces armes serviront à tuer.

Rapprochement entre l’indifférence de l’employeur et la façon dont on tuait pendant la seconde guerre mondiale

 

-L’homme est vu comme un objet dont on se débarrasse quand il est usé.

 

- La guerre est une création des hommes: les fusils ont besoin de chaleur humaine pour pousser.

 

Cette production d'armes est la méthode utilisée par BV pour dénoncer cette société matérialiste. En effet, les objets sont omniprésents dans le livre. BV critique ici les dérives de la société qui produit des objets totalement inutiles (26) (--> antimilitariste). Plus tard, la production de fusils est excédentaire, tandis que celle de cartouches est insuffisante. Les hommes gâchent donc leur vie pour un travail absurde qui produit des objets inutiles.

 

BV dénonce également cette société de consommation, où le profit maximal est recherché, et les pertes abhorrées (chick renvoyé). (100), le vieux se vante d'avoir produit un maximum de fusils.

 

On l'a bcp répété, Vian est apolitique. Cependant, force est de constater qu'il ne peut s'empêcher de laisser transparaitre ses idéaux

 

La conception de l'espace dans ce passage

Au début, surtout. En lien avec le rétrécissement de l'appartement de CC, la ville devient plus sombre. La terre perd sa fermeté, comme si toutes les choses perdaient finalement leur fondement, leur source. Plus rien n'est sûr. Cette transformation de la ville est considérablement liée à la couleur rouge (sang, enfer) qui renvoie à la souffrance des hommes, damnés dans un monde devenu lui aussi semblable à l'enfer. Rouge (16-69). Les pièces sont pour la plupart toutes petite, ce qui renforce ce sentiment d'étouffement. (73).

 

En conclusion, cet extrait fait écho avec le chapitre 24, dans lequel Colin découvrait le monde du travail d'un œil extérieur, tandis qu'ici, il est plongé dedans. Il y a donc une dégradation des evnts. En fait la dure expérience. On découvre une facette de Vian, son antimilitariste, et sa violente critique de la société dans laquelle il est plongé. Première mention de l'arrache-coeur, titre d'une autre œuvre de Vian (1953), objet dont se servira Alise pour tuer Partre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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