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Einstein, « À propos de Jean Kepler » Dans son livre Comment je vois le monde, publié en 1934, Albert Einstein dévoile avec ferveur et philosophie ses convictions scientifiques, politiques, morales et sociales.

Publié le 27/04/2013

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Einstein, « À propos de Jean Kepler « Dans son livre Comment je vois le monde, publié en 1934, Albert Einstein dévoile avec ferveur et philosophie ses convictions scientifiques, politiques, morales et sociales. Il dresse notamment un tableau critique de la démarche scientifique de l'époque et prend en exemple Jean Kepler, à qui il voue une profonde admiration. Comment je vois le monde d'Albert Einstein Jean Kepler À notre époque, justement en ces moments de grands soucis et de grands tumultes, nous ne pouvons guère éprouver de sensations heureuses à cause des hommes et à cause de leurs politiques. Aussi nous sommes particulièrement émus et consolés par une réflexion sur un homme aussi remarquable et aussi impavide que Kepler. De son temps, l'existence des lois générales pour les phénomènes de la nature ne présentait aucune certitude. Aussi devait-il avoir une singulière conviction en ces lois pour qu'il puisse, des dizaines d'années durant, y consacrer toutes ses forces par un travail obstiné et suprêmement compliqué. En effet, il cherche empiriquement à comprendre le mouvement des planètes et les lois mathématiques qui les expriment. Il est seul. Nul ne le soutient ni ne le comprend. [...] [...] Nous admirons cet homme merveilleux. Mais au-delà de ce sentiment d'admiration et de vénération, nous avons l'impression de communiquer non plus avec un être humain mais avec la nature, et le mystère dont nous sommes depuis notre naissance entourés. Déjà, dans l'Antiquité, les hommes imaginèrent des courbes pour se forger des lois les plus évidentes possible. Parmi elles, ils conçurent la ligne droite, le cercle, l'ellipse et l'hyperbole. Or nous observons que ces dernières formes sont réalisées, même avec une grande approximation, dans les trajectoires des corps célestes. La raison humaine, je le crois très intimement, paraît obligée d'élaborer d'abord et spontanément des formes et ensuite elle s'exerce à en démontrer l'existence dans la nature. L'oeuvre géniale de Kepler prouve cette intuition de manière particulièrement convaincante. Kepler témoigne que la connaissance ne s'inspire pas uniquement de la simple expérience, mais fondamentalement de l'analogie entre la conception de l'homme et l'observation qu'il réalise. Source : Einstein (Albert), Comment je vois le monde, trad. par Regis Hanrion, Paris, Flammarion, 1979. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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