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embrayeur - Langues et Linguistique.

Publié le 07/05/2013

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embrayeur - Langues et Linguistique. 1 PRÉSENTATION embrayeur, terme proposé par Nicolas Ruwet pour traduire le terme anglais shifter utilisé par Roman Jakobson pour désigner « tout élément linguistique dont la signification générale [...] ne peut être définie en dehors d'une référence au message «. Ainsi, dans une phrase comme L'État, c'est moi, attribuée à Louis XIV, on ne peut identifier le référent du pronom personnel moi, et donc comprendre la signification précise de cet énoncé, que si l'on prend en compte la situation de son énonciation. Comme tout embrayeur, le pronom personnel moi désigne en effet la personne qui dit moi : l'identité de son énonciateur n'est donc pas restituable en dehors du contexte énonciatif. Il en est de même de nombreuses autres expressions linguistiques, comme les pronoms personnels je et tu, qui renvoient respectivement au locuteur et à l'interlocuteur, les déictiques spatiaux comme ici, qui réfèrent au lieu de l'énonciation, les déictiques temporels comme l'adverbe maintenant, qui renvoient au moment de l'énonciation. 2 TERMINOLOGIE Outre embrayeurs, on peut rencontrer dans la « littérature « linguistique les termes déictiques, indicateurs, indices, pour désigner les éléments dont il est ici question. Si les deux termes les plus courants -- embrayeurs et déictiques -- ne se recouvrent pas totalement, la plupart des auteurs les emploient aujourd'hui indifféremment. C'est que la différence entre les deux termes concerne moins l'extension de cette classe, que la perspective choisie pour la définir. Lorsqu'on parle de déictiques, on insiste sur l'appel fait à la situation d'énonciation pour l'interprétation de ces éléments. On parle, en revanche, d'embrayeurs pour souligner la double caractéristique de ces éléments, à savoir, d'une part, leur appartenance au code (les éléments en question sont des signes linguistiques qui font partie de la langue), et, d'autre part, leur renvoi à la situation d'énonciation (ce sont des index qui s'interprètent en fonction de la situation). Il s'agit dans ce sens d'unités qui mettent en rapport -- embrayent -- le code avec la situation. Cela explique le fait que certains linguistes maintiennent la distinction entre déictiques et embrayeurs, puisque les premiers peuvent contenir des éléments qui ne font pas partie du code (par exemple la gestuelle de monstration). 3 VARIATION SÉMANTIQUE OU VARIATION RÉFÉRENTIELLE ? De nombreux auteurs identifient les embrayeurs comme la classe d'éléments dont le sens varie avec la situation d'énonciation. Dans l'Énonciation. De la subjectivité dans le langage (1980), Catherine Kerbrat-Orecchioni précise à juste titre que ce n'est pas le sens des embrayeurs qui varie avec la situation, mais plutôt leur référent (voir référence). En effet, un terme comme je a toujours le même signifié, qui reste constant dans tous les emplois, et c'est plutôt le référent qui varie selon la situation : je a toujours comme signifié l'énonciateur, mais réfère à toute personne qui dit je. Cela permet de donner une définition plus précise de la classe des embrayeurs identifiés comme des éléments « dont le sens implique obligatoirement un renvoi à la situation d'énonciation pour trouver le référent visé « (Kerbrat-Orecchioni). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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