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Emprunts

Publié le 03/05/2012

Extrait du document

  Introduction

             La langue française s’est élaborée à partir du latin se transformant au gré de ses rencontres avec Celtes, Francs, Burgondes et autres Wisgoths. C’est vers l’époque de Charlemagne que les gens s’aperçoivent de cette évolution. Ils ne parlent plus le latin, mais le §françois¦ l’§ancetre¦ du français. Directement lié à tous les domaines de l’activité humaine, le lexique d’une langue change constamment. Le vocabulaire du français varie aussi et s’enrichie à toute époque. Le renouvellement du lexique français provient de trois voies essentielles: la formation des mots nouveaux et l’évolution du sens des mots déjà existants, les emprunts aux  autres langues qui vont habituellement de pair avec l’emprunt d’objet d’usage. On appelle emprunt les termes que les langues sont censées §prêter¦.  

            On distingue des emprunts internes et externes. Les premiers sont prises à l’argot, aux dialectes, aux parlers locaux, ainsi que les mots qui passent d’un domains à l’autre. Les emprunts externes sont des éléments pris à une autre langue étrangères qui sont appelés des §emprunts proprement dits¦. Ces échanges montrent la solidarité des groupes humains dans les faits de pensée et de langage et la nécessité des communications réciproques. aucun peuple ne peut se suffire à lui­même ni vivre à l’écart des autres.

L’objet d’étude de notre exposé est le rôle des emprunts anglais dans la formation de la termonologie juridique française. Notre exposé se compose de quatre parties: introduction, deux chapitres, conclusion et bibliographie.

Dans le premiers chapitre nous présentons les emprunts comme moyens externe de l’enrichissement du vocabulaire., les raisons de l’emprunts et leur rôle dans l’enrichissement du vocabulaire. Nous examinons aussi l’adaptation des emprunts (adaptation phonologique, adaptation grammaticale, adaptation sémantique).

Dans le deuxième chapitre nous examinons la terminologie juridique, le rôle des emprunt, surtout des emprunts anglais dans sa formation et dans son développement.

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE I

Les raisons de l’emprunt

     Au cours des siècles, le lexique du français a été très influencé par diverses langues. C’étaient surtout celles avec les porteurs desquelles les Français se sont trouvés en contact au travers des guerres et des échanges culturels. L’ emprunt lexical (ou emprunt) c’est le processus consistant, pour une langue, à introduire dans son lexique un terme venu d’une autre langue. L’emprunt peut être direct (une langue emprunte directement à une autre langue) ou bien indirect (une langue emprunte à une autre langue via une – ou plusieurs – langue vecteur). L’emprunt fait partie des moyens dont disposent les locuteurs pour accroître leur lexique, au même titre que le néologisme, la catachrèse et la dérivation.

L’emprunt est un échange de mots entre deux langues gardant chacune son indépendance. De ce point de vue il est faux de qualifier d’emprunts les mots pris par le français à l’argot ou à des terminologies diverses ou bien aux dialectes, car l’argot à, les différentes terminologies et les dialectes ne sont que des variétés ou des rejetons du français. Donc, on appelle mots d’emprunt les termes que les langues étrangères sont censées «prêter». Prêts qu’on ne rend jamais, si ce n’est indirectement, par des «emprunts» opérés en sens contraire. Ces échanges sont aussi courants et normaux que les échanges économiques; ils montrent la solidarité des groupes humains, dans les faits de pensée et de langage comme dans les faits économiques et la nécessité des communications réciproques. Aucun peuple ne peut se suffire à lui-même, ni vivre à l’écart des autres comme l’autarcie économique, l’autarcie intellectuelle est un mythe et une régression. Le peuple recevant un objet nouveau ou une notion jusque là inconnue d’un autre peuple accepte en même temps le nom de l’objet ou de la notion. C’est ce qu’on appelle l’emprunt lexical. C’est le processus consistant, pour une langue, à introduire dans son lexique un terme venu d’autre langue.

            Les langues empruntent surtout des mots appartenant aux classes lexicales «ouvertes», c’est-à-dire justement celles qui contiennent un stock variable de lemmes: ce sont principalement les noms, les verbes et les adjectifs. Les classes «fermées» (pronoms, conjonctions) ne reçoivent que très rarement d’ajouts. Il faut cependant noter que les classes dont on parle sont celles d’arrivées, en effet il n’est pas rare qu’une langue emprunte, par exemple, un pronom à une autre langue mais pour en faire un nom. C’est le cas de quidam (³Ýáñáß ¹»ñ.) emprunté au latin. C’est en français, un nom alors qu’en latin c’est un pronom. Mieux encore le bus, nom commun est issu du latin, ou ce n’est qu’une désinence (í»ñç³íáñáõÃÛáõÝ). Plusieurs raisons expliquent l’emprunt lexical. Bien sûr elles ne s’excluent  pas les unes les autres. Tout d’abord, un signifiant pour un signifié nouvellement apparu peut manquer dans la langue empruntant le mot. Ainsi, quand de nouveaux animaux ou des plantes alors inconnus ont été directement emprunté aux langues des pays qui les abritaient, P. ex : avocat (¹³ï³å³ßïå³Ý) vient en français du nauatl (langue amérindienne, parlée au Mexique) aucatl, via le castillan-abogado, «avocat» (auxiliaire de justice) et aguacate», «avocat» (fruit de l’avocatier) (les deux mots  s’étant croisés), les premiers exporteurs d’avocats en relation avec les Aztéques ayant été les Espagnols; puma (ϳïí³éÛáõÍ), d’une manière similaire, remonte eu quechua via castillan; café (ëáõñ×) remonte à l’arabe, transmis au turc sous la forme qahve et passé en français par l’italien.

            La langue d’un pays dominant culturellement, économiquement ou politiquement à une époque donnée est très fréquemment donneuse de mots; c’est le cas du français dont le vocabulaire militaire et la plupart des noms de grade se retrouvent dans toutes les armées européennes depuis l’époque où la France était considérée comme un modèle d’organisation militaire, c’est aussi de l’italien dans le domaine de la musique, qui a transmis des termes comma piano (¹³ßݳÙáõñ) ou adagio (³¹³çÇá). L’anglais actuellement, fournit, du fait de son importance dans ce domaine, nombre de mots concernant le vocabulaire de l’informatique.

            L’emprunt peut aussi faire partie d’un phénomène de plus général. Il n’est qu’une des manifestations de la volonté d’imiter une culture alors sentie plus prestigieuse. Dans ce cas le mot emprunté peut n’être qu’un synonyme d’un mot déjà existant; de tels emprunts seront sentis de manière normative comme des fautes de goût ou une faiblesse d’expression. P. ex les verbes: utiliser, poster (óáõÛó ï³É, óáõó³¹ñ»É, áõÕ³ñÏ»É) au lieu de publier (Ññ³å³ñ³Ï»É) dans les forums de discussion passent souvent pour un anglicisme. En effet le verbe «poster» n’a pas en français la même acception que le verbe « «to post» en anglais et le verbe «publier» convient três bien. P.ex: on a emprunté à l’anglais les termes de marine: dock (ݳí³Ýáñá·³ñ³Ý), sloop (»é³Ï³ÛÙ ³é³·³ëï³Ý³í), de cinéma: producer, de politique, de finances: lock-out (Éáϳáõï), reconversation (í»ñ³Ýáñá·áõÙ), dumping (ó³Íñ³·ÇÝ í³×³éù) etc.

            Victor Henri écrit qu’il faut mettre les linguistes en garde contre cette idée trop répendue que l’influence d’une langue sur une autre dans un contact intime et prolongé de deux peuples d’origine différente n’affecte jamais que le lexique et laisse intacte la grammaire. Bien sûr l’élément grammatical est beaucoup plus stable, mais il n’est pas à l’abri de la contagion. En effet plusieurs suffixes du français ont une origine germanique. P. ex: le suffixe «aud» vient des mots germaniques bald «audacieux» et wald «maître», employés comme second termes de noms composés. Aux 15 et 16 siècles on voit déjà ce suffixe dans les adjectifs désignant des particularités physiques, des attitudes et des traits de caractêre: courtaud (ϳñ×ÉÇÏ, åݹ³Ï³½Ù), noiraud (먳ѻñ ¨ ÃáõË), penaud (ß÷áÃí³Í), findaut (Ëáñ³Ù³ÝÏ), etc. Il est vrais que les traits morphologiques sont apportés par le mot emprunté et ne se développent de façon autonome que secondairement. Voilà pourquoi étudiant l’emprunt linguistique on étudie avant tout l’emprunt lexical.   

 

Adaptations phonologiques

 

            En passant d’une langue à une autre, les mots sont susceptibles d’être adaptés phonétiquement, d’autant plus quand ces mots sont empruntés indirectement. En effet, les systèmes phonologiques des différentes langues ne coïncident que très rarement. (Par ex. balcone est devenu balcon, actum (lat.) est devenu acte,  criminalis­criminel (lat), juge ­ (lat.) judicem. L’import de nouveaux phonèmes est un phénomène rare et, au moins, très lent. Par exemple, le mot arabe cité plus haut, قَهْوَة qahwaʰ, ne se prononce pas ainsi en français, langue qui ne connaît ni le [q] ni le [h]. Les francophones, empruntant le mot, ont transformé le [q] en [k], qui lui est relativement proche pour une oreille non entraînée. Quant au [h], il est tombé car aucun phonème proche n’existe en français. De même, dans un mot anglais comme bug [bɐg], le son [ɐ], absent du français, sera le plus souvent adapté en [œ], le mot étant alors prononcé [bœg].

            D’une manière générale, avant qu’un mot emprunté ne soit complètement lexicalisé, il existe souvent des locuteurs pour savoir le prononcer d’une manière plus ou moins « correcte », c’est-à-dire plus ou moins proche de sa prononciation originelle. Il existe donc un flottement : le mot français sweat-shirt est prononcé le plus souvent [switʃœʁt] mais [swɛtʃœʁt] par les locuteurs connaissant l’anglais. De toute manière, le mot est un emprunt banal, puisque dans la langue de départ, le même vêtement est nommé sweater. Avec le temps, ces divergences de prononciations ont tendance à s’estomper.

            Enfin, il faut tenir compte de la graphie du mot : si, en s’adaptant, un mot garde sa graphie originale (comme sweat), il est évident que les locuteurs risquent de le prononcer en suivant les règles de lecture propres à leur langue ou celles supposées des mots étrangers. Si, en français, on entend plus souvent [swit], c’est bien parce que le diagramme ea ne renvoie à aucune règle de lecture précise dans cette langue (sauf après un g). Or, pour un locuteur lambda, ea, comme ee, est décodé [i] (par contamination avec des mots passés en français ou connus par ailleurs, comme beach-(volley), beatnik ou encore teasing).  

            Le français a emprunté beaucoup de mots des autres peuples. La plus grande affluence des mots italiens date du 16 et du 18 siècles, l’Italien ayant davancé la France dans plusieursdomaines des sciences, des arts et de l’économie.

            En ce qui conserne l’anglais, la plupart des anglicismes ont pénétré dans la langue française au cours du 18 et 19 siècles, époque où l’Angleterre a acquis un grand prestige dans l’arène mondiale. Le siècle a apporté une quantité d’emprunts au russe ce qui s’explique par l’influence toujours croissante de l’Union Soviétique, par ses progrès scientifiques et économiques.

            L’emprunt reflète le lien étroit qui existe entre la langue et l’histoire du peuple, créateur de cette langue. Le français emprunte des mots aux langues étrangères à toutes les époques de son histoire.

            L’itinéraire ou \"le voyage des emprunts\" comme le dit L. Deroy, est très varié. L’emprunt peut être direct ou indirect, selon qu’il se fait directement d’une langue étrangère ou par l’intermédiare d’une autre langue. Par. ex: le mot hasard (å³ï³Ñ³ñ) est venu du hongrois par l’allemand, les mots persans azur (ɳ½áõñ), caravane (ù³ñ³í³Ý), sont transmis par l’arabe, le mot grec (kâmara)  chambre­du latin camera, mais clown (ͳÕñ³Íáõ), boxe (µéÝóù³Ù³ñï) sont empruntés à l’anglais; bravo (Ï»óó»), pittoreseque (·»Õ³ï»ëÇÉ) sont fournis par l’italien.

            Certains mots pris autrefois au français par d’autres langues sont rempruntés par le français d’aujourd’hui; par. ex: le mot de l’ancien français desport \"jeu, amusement\" emprunté par l’anglais, est revenu en France sous la même forme, mais avec une nouvelle signification comme terme sportif boudgette  \"petit sac\" a changé de forme et de sens en anglais et a donné en français budget (µÛáõç»); etc. Comme on voit ces mots reviennent souvent avec des sens spéciaux ce qui explique le remprunt. Parfois, ils sont méconnaissables, tellement leur forme a changé. Ainsi le mot français parcenier \"associe\" a pris la forme de partner en anglais; le français a repris et en a fait partenaire (·áñÍÁÝÏ»ñ). L. Deroy appelle ces emprunts \"aller-retour\".

            L’emprunt est donc une forme normale de l’enrichissement lexical; il augmente les moyens d’expression d’un dialecte qui tend à devenir l’héritage culturel d’un peuple; il maintient les langues de civilisation au courant des mouvements internationaux de la pensée ; et s’il submerge les patois expirants, c’est pour répondre au suprême appel de ceux-ci, délaissés par les classes cultivées et incapables par leur propres forces de répondre aux besoins actuels.

 

Adaptations grammaticales

 

            D’autre part, en passant d’une langue à l’autre, un mot étranger n’est plus morphologiquement analysable. Par exemple, le singulier taliban est en fait un pluriel persan d'un mot arabe, celui de طَالِب ālib. Ce qui peut prouver que la lexicalisation fonctionne et que le mot adopté respecte les règles grammaticales de la langue empruntant : ainsi, taliban, qui est censé être un pluriel en arabe, s’écrit talibans au pluriel français. L’adaptation grammaticale fait qu’un mot emprunté devient souvent immotivé, inanalysable. De fait, il sera parfois adapté dans la langue receveuse à partir d’une forme fléchie ou grammaticalement marquée pour donner naissance à un nouveau terme non marqué.

            De la même manière le castillan d’Amérique du Sud pas à adapter ses emprunts: to rent («louer») devient naturellement rentar, to check («vérifier») donne checar au Mexique. De sorte, les termes empruntés peuvent être facilement fléchis. On remarque d’ailleurs la prédominance de certains types plus réguliers de flexions dans l’adaptation de termes étrangers. Par exemple, la quasi totalité des verbes importés en français le sont en suivant le premier groupe (verbes en -er à l’infinitif), le plus facile à conjuguer : jogger,  kidnapper ou rapper en sont des exemples (et c’est d’ailleurs le même principe pour le rentar castillan);  avec le suffixe – ing, on a créé de nouvelles unités lexicales n'ayant pas le même sens ou n'existant pas en anglais: dancing (lieu où on dance), parking (lieu de stationnement), footing (course à pied), smoking (costume de soirée).   Comme on l’a vu précédemment (avec l’adaptation phonologique), les emprunts qui ne sont pas encore parfaitement lexicalisés entraînent des dédoublements. Le mot étranger peut être fléchi dans la langue de départ ou bien dans celle d’arrivée. Les débats sont très houleux, pour le français, entre les tenants des pluriels étrangers ou francisés. La volonté de garder la pluralisation étrangère est souvent une mauvaise idée:  la lexicalisation grammaticale permettra d’éviter les écueils (danger, piège) et les incohérences.

  • pluralisation italienne: scenario / scenarii, spaghetto / spaghetti ou graffito / graffiti, etc., au lieu de la pluralisation française : scénario / scénarios, spaghetti / spaghettis ou graffiti / graffitis, etc.;
  • Notons qu’en italien le pluriel de scenario n’est pas scenarii mais scenari car l'accent tonique est sur le a. Le doublement du i est donc une hypercorrection.
  • pluralisation latine: maximum / maxima, papyrus / papyri, forum / fora, etc., au lieu de maximum / maximums, papyrus / papyrus, forum / forums, etc. ;
  • pluralisation grecque: topos / topoï, kouros / kouroï, korê / koraï, etc., au lieu de topos / topos, kouros / kouros, korê / korês, etc.
  • de l’italien: une pizza / des pizze (prononcé « pizzé »), une chipolata / des chipolate (en réalité la graphie correcte en italien serait cipollata/cipollate), une diva / des dive, un raviolo / des ravioli ;
  • du latin: un opus / des opéra, un géranium / des gérania, un abdomen / des abdomina ;
  • du grec: un problème / des problémata, un côlon / des côla, un titan / des titanes, un narthex / des narthekes.
  • de l’anglais: un baby /  des babys ou, des babies, un barman / des barmans ou  des barmen, une  / lady, des ladys ou des ladies

 

 

 

Adaptations sémantiques

 

            Les mots empruntés peuvent changer de sens, surtout quand les langues sont génétiquement éloignées. Le sens dans la langue receveuse est plus restreint que celui dans la langue donneuse.

            Si l’on reprend l’exemple du taliban français, on constate que le petit Robert le définit comme un membre d’un mouvement islamiste militaire afghan prétendant appliquer intégralement la loi coranique.

            Or, en arabe, le terme renvoie simplement à l’idée d’« étudiant en théologie ». Le mot taliban a en effet été importé en français quand les événements en Afghanistan ont fait connaître ce mouvement islamiste composé d’extrémistes religieux. En arabe, le mot ne connote cependant pas de telles notions négatives et ne se limite pas à la désignation des seuls Afghans. Parfois c’est parce que le mot emprunté a évolué dans la langue d’aeeivée que le sens original s’est perdu, exactement comme le font des mots hérités (ainsi du termehérité latin rem, «quelque chose» on arrive au français «rien»). 

            D’autre part, beaucoup de faux-amis trouvent leur explication par un emprunt ayant subi une adaptation sémantique. Ainsi, le journey anglais signifie « voyage ». Il vient bien du français journée. Il faut comprendre « un voyage durant une journée » pour saisir les raisons de l’adaptation. Bref, un mot emprunté arrive parfois vierge de ses connotations, voire de sa dénotation de départ : la langue qui emprunte, ne saisissant souvent qu’une partie du champ sémantique, elle lui garde (ou donne) un signifié parfois très éloigné, le spécialisant (taliban : étudiant en théologieislamiste afghan) ou le réduisant à l’un des constituants de sa dénotation (truchement : traducteur intermédiaireintermédiaire).

            Ainsi le «le citron fromage» danois, n’est pas un fromage au citron. Le danois, en empruntant des termes français qui ne renvoient pas à les équivalents danois précis, a donné à fromage un sens qu’il n’a pas, sauf, peut-être, dans fromage blanc.

 

            En conclusion, on ne doit donc pas perdre de vue qu’un mot emprunté arrive parfois vierge de ses connotations, voire de sa dénotation de départ : la langue qui emprunte, ne saissant souvent qu’une partie du champ sémentique, elle lui garde (ou donne) un signifié parfois très éloigné, le spécialisant (taliban : étudiant en théologie-islamiste afghan) ou le réduisant à l’un des constituants de sa dénotation (truchement : traducteur intermédiaire-intermédiaire). On notera aussi que les mots qu’une langue (A) emprunte à une autre langue (B) sont révélateurs des clichés que possèdent les locuteurs de A sur ceux de B.               

 

Adaptations graphiques 

 

     On  traitera ici des cas dans lesquels un mot est emprunté à une langue utilisant la même écriture que celle de la langue qui emprunte : pour le passage d’un mot arabe au français, par exemple, entre seulement en ligne de compte la pronociation et non la graphie. En effet, ce sont les sons qu’on a transcrits et non les graphèmes.

     Deux grands types de langues se distinguent lors de l’emprunt :

     * les langues qui, comme le français, gardent l’ortographe du mot étranger(exeptions faites des éventuels signes diacritiques différents) ;

     *les langues qui adaptent la pronociation du mot à ses habitudes graphiques

     Le français appartient au premier type : les emprunts de « football » (de l’anglais) et « handball » (de l’allemand) se sont faits dans le respect de la graphie originelle.

 

Les allers-retours et les croisements

 

            Il existe des cas d’allers-retours entre les langues.

            Le nom français budget [bydʒɛ], emprunté au XVIIIe siècle à l’anglais budget [’bʌdʒɪt], avait lui-même été pris à l’ancien français bougette /budʒetə/, au sens de « petit sac de cuir » (diminutif de bouge), le nom record, emprunté à l’anglais à la fin du XIXe siècle, avait été emprunté au français recorder (« se rappeler », dérivé de cœur, à rapprocher d’« apprendre par cœur ») au XIIIe siècle, ou encore le mot tunnel en français, emprunté à l’anglais au XVe siècle, laquelle langue l’avait elle-même emprunté au français tonnelle au Moyen Âge. Dans les deux premiers cas, il est notable que ni bougette ni recorder n’existent plus dans le lexique français actuel et que seuls les emprunts à l’anglais les y ont préservés de manière indirecte (d’autant plus indirecte que le record est un nom qu’on ne peut plus rattacher à un verbe).

            Quant aux croisements, ce sont des emprunts dont l’étymologie est complexe parce qu’elle fait appel à plusieurs mots différents qui s’influencent les uns les autres, parfois par étymologie populaire. Par exemple, asticoter vient d’une forme ancienne dasticoter (aussi tasticoter ; testicoter en picard), emprunt à l’allemand Dass dich Gott... « Que Dieu te... », formule préparatoire à un juron. Au départ, le mot signifiait « parler allemand » puis « contester » et « jurer ». C’est par croisement avec d’asticot, juron de même origine obtenu par métanalyse, et astiquer qu’on obtient la forme sans consonne initiale, asticoter, peut-être aussi par influence de estiquer, du néerlandais steken « piquer ».

            Les emprunts structuraux :

            Certains mots sont traduits littéralement à partir d'une autre langue: skyscraper à gratte-ciel, walkman à baladeur, railway à chemin de fer.

Les emprunts structuraux sont parfois morphosyntaxiques comme dans :

            prendre une marche (FQ) pour faire une promenade (FF)

            tomber en amour (FQ) pour tomber amoureux (FF)

Les emprunts sémantiques :

            Une langue peut également emprunter un sens à un mot de langue étrangère et l’appliquer au mot correspondant. Ainsi, le mot français culture signifie « civilisation » d’après le sens du mot allemand Kultur. Sévère a également pris le sens de « grave, difficile » d’après le sens de severe en anglais.

            Certains mots français changent de sens au contact d'autres langues et recouvrent un champ sémantique auquel ils ne renvoyaient pas à l'origine. Par exemple en France, il est courant aujourd’hui qu'on emploie réaliser dans le sens de se rendre compte :

je viens de réaliser ce qui s'est passé

            Les emprunts structuraux et sémantiques sont appelés des calques :

Il faut aussi signaler le cas des calques, qui ne sont pas des emprunts de lemmes mais de sens seuls, lesquels sont traduits à la lettre dans la langue d’arrivée. Ainsi, le superman anglais et le surhomme français sont des calques de l’allemand Übermensch. Dans les deux cas, il s’agit d’une traduction littérale, über signifiant «sur» et Mensch «homme».             

Au français du Québec les calques sémantiques sont très répandus.

            Par exemple, on emploie les mots: roue (FQ)pour le volant d'une voiture (FF), valise (FQ) pour le coffre à bagage (FF), lumières (FQ) pour les feux de signalisation ou les phares d'une voiture (FF).

Les emprunts lexicaux peuvent être stricts ou des xénismes.

 

            Les premiers sont des unités lexicales pour lesquelles il n'y a pas de correspondant en français ex. le carter d'une automobile, les seconds sont des unités lexicales empruntées pour faire chic ou jeune. Ex. c'est cool.

            En France les xénismes sont très répandus chez les jeunes et dans le milieu des affaires, notons qu'en québécois on a plutôt affaire à des emprunts qu'à des xénismes contraints, d'où le jugement sociolinguistique des puristes québécois qui voient dans l'emploi de certains anglicismes instrumentaux une incapacité à nommer les choses et un manque d'éducation.

            Ainsi au Québec on trouve un certain nombre d'emprunts instrumentaux, notamment dans le domaine de la mécanique et de l'automobile, sachant qu'au Canada le secteur secondaire est dominé par les anglophones :

Les anglicismes dans le vocabulaire juridique

Un anglicisme est un emprunt fait à l’anglais par une autre langue. L'anglicisme naît, soit de l'adoption d'un mot anglais par suite d'un défaut de traduction, même si un terme équivalent existe dans la langue du locuteur, soit d'une mauvaise traduction. Dans certains cas ce sont des calques, c'est-à-dire une traduction littérale d’une tournure ou d'un sens n'existant pas en français: réaliser au sens de «prendre conscience» ou encore celle d’initier pour «entreprendre, débuter, mettre en œuvre».

Selon le Colpron, dictionnaire des anglicismes, on peut classer les anglicismes en six catégories:

1. l'anglicisme sémantique: c'est l'attribution à un mot français d'une acception qu'il n'a qu'en anglais (faux-amis): vol domestique pour vol intérieur ; définitivement pour definitely (« certainement ») ; « je suis désolé » pour excusez-moi ; « votre honneur » pour « monsieur (ou madame) le juge ».

2. l'anglicisme lexical : c'est l'emprunt de mots ou d'expressions anglais employés tels quels;  feedback (rétroaction, commentaire, appréciation)

3. l'anglicisme syntaxique : c'est le calque de constructions syntaxiques propres à la langue anglaise; être en charge de (< in charge of) : être chargé de

  1. l'anglicisme morphologique : ce sont des erreurs dans la formation des mots (genre, suffixations, etc.); les actifs d'une société (< the assets) : l'actif
  2. l'anglicisme phonétique : c'est une faute de prononciation; cent (dollar canadien ou euro) prononcé /sɛnt/
  3. l'anglicisme graphique : c'est l'emploi d'une orthographe ou d'une typographie qui suit l'usage anglo-saxon; emploi du point décimal au lieu de la virgule et des guillemets anglais (\" \") à la place des guillemets français (« »); emploi des majuscules aux noms communs comme dans : Association Les Plus Beaux Villages de France; la seule dérogation à cette règle est la capitalisation des mots composant un sigle: de même qu'on écrit SNCF et non Sncf, on préserve ces majuscules quand le sigle est explicité, par égard pour le lecteur.

Avant d’examiner les anglicismes dans le français, nous voudrions constater le fait qu’avant le XVIIIe siècle la langue anglaise avait plus emprunté à la langue française que le contraire, et certains des anglicismes actuels du français furent des gallicismes en anglais à une certaine époque. Par exemple le mot manager vient de ménager.

Beaucoup d'anglicismes utilisés il y a un siècle sont tombés aujourd'hui en désuétude ou dans l'oubli comme par exemple computer qui a disparu, cédans sa place à §ordinateur¦

Le nombre et la fréquence des anglicismes varient selon les locuteurs et selon les domaines de spécialité. Certains domaines en regorgent, comme l'économie, mais surtout l'informatique. Le français contribue cependant à l’internationalisation des termes. 

  • Certains des mots anglais qui sont passés dans le français aux XVIIIe et XIXe siècles ont conservé leur graphie d'origine, d'autres avec le temps se sont conformés aux habitudes de l'orthographe française. Ainsi «redingote», qui vient de riding-coat, «paquebot», qui vient de packet-boat, etc.. Au XXe siècle, l'orthographe des mots empruntés reste inchangée dans la plupart des cas. Dans les formes dérivées des emprunts, en revanche, la francisation est de règle: «footballistique » (relatif au football): ajout de la désinence -istique à football

Pour décrire les définitions lexicographiques des emprunts juridiques, il convient de définir la place occupée par les vocabulaires consultés entre lexicographie et terminographie, («lexicographie terminologique»).

Comme l’histoire et la culture d’une société sont la source de son langage juridique, ce dernier se caractérise par des traits typiquement nationaux – culture dependent – qui sont la raison de certaines difficultés rencontrées en traduction, lorsqu’il ne s’agit pas seulement de traduire un système linguistique dans un autre, mais aussi de trouver des correspondances entre deux systèmes juridiques différents. Cela explique la tendance des langages juridiques à présenter une grande majorité de termes de souche, appartenant à la langue nationale.

Le vocabulaire juridique est assez riche en emprunts et surtout en emprunts franglais. Cela se justifie par le fait que sauf quelques exceptions, les termes anglais retenus ne l’ont été que parce qu’ils servent à désigner un élément du système juridique français ou de l’ordre international». Cela signifie que ces emprunts auraient pénétré au français pour désigner une nouvelle réalité – objet ou notion – qui manquait de dénomination autochtone. Le Conseil International de la Langue Française recommande de remplacer les emprunts par l’emploi de termes francisés. Toutefois, l’implantation des néologismes par francisation échoue souvent l’usage en faveur de l’anglicisme. Quant au corpus français, il se compose de 129 entrées indiquées par Cornu comme «expression anglaise», «terme anglais», «issu de l’anglais», «anglicisme», «emprunt de l’anglais», etc., mais aussi marquées par «ancien anglais» ou «expression anglo-saxonne». Suivant la classification de Deroy déjà mentionnée il paraît possible de relever des anglicismes intégrés – groupe qui comprend les emprunts qui présentent une forme graphique ou phonique adaptée au système de la langue française, les emprunts «aller-retour» et quelques exemples de dérivation et de composition à partir d’emprunts acclimatés – des xénismes, des emprunts hybrides, des calques  et des emprunt de sens, ainsi que le cas particulier des néologismes par francisation. En revanche, s’agissant d’un corpus puisé dans un vocabulaire spécialisé, les pérégrinismes ne sont pas présents parce que ce stade touche aux emprunts qui ne sont pas encore acclimatés. Il n’est pas possible de dire donc si l’usage gardera ces innovations ou s’il ne s’agit que de migrations éphémères. Le lexicographe, en tout cas, ne retient que les termes qui ont pénétré le diasystème de manière relativement stable.

Comme nous l’avons mentionné, la France est active dans la tentative de sauvegarder la «pureté» de la langue française contre la pénétration puissante de l’anglais et le développement de ce qu’on appelle le «franglais». La politique nationale française, a effectué des efforts considérables pour l’aménagement linguistique notamment du français spécialisé, «menacé» par le contact étroit avec l’anglais. Ses Commissions de Terminologie diffusent des listes de mots étrangers à éviter et proposent les néologismes français qui doivent les remplacer, à savoir leurs francisations, définies dans le vocabulaire juridique à l’entrée Francisation comme: «prescription d’ordre linguistique par laquelle l’État français substitue à un terme étranger (souvent anglais), par traduction ou modification formelle, un terme français dont il impose ou recommande l’usage soit pour désigner la même chose, soit pour recouvrir un contenu spécifique».

1. bagage [bagaF] n. m.  • 1265; de l'a. fr.  bagues, de l'angl. bag  « paquet – ուղեբեռ, բեռ

2. broker [bYCkZY] n. m.  • 1980; mot angl. « courtier »  - առևտրային միջնորդ (ով գործում է հաճախորդի անունից և նրա հաշվին)

 

3. budget [bydFD] n. m.  • 1764; mot angl., d'ab. « sac du trésorier », de l'a. fr. bougette, dimin. de bouge « sac, valise » - բյուջետ

budgétaire- բյուջետային

budgétiser- ներառել բյուջեում

budgets des collectivités locales – տեղական բյուջեներ

4. chèque [GDk] n. m.  • 1861; check 1788; angl. check, de to check « contrôler » - վճարագիր

 5. club [klZb] n. m.  • 1702; mot angl. « réunion, cercle »  - ակումբ

 

6. corporation [kCYpCYasjT] n. f.  • 1530; angl. corporation « réunion, corps constitué », du lat. médiév. corporari « se former en corps »  - միություն, ընկերություն, ձեռնարկություն

corporatif, ive

7. dealer ou dealeur [dilZY] n. m.  • v. 1970; abrév. de l'angl. – դիլեր, միջնորդ drug dealer    (Revendeur de drogue). – թմավաճառ

 

 8. dealer [dile] v. tr.   • v. 1980; angl. to deal « fournir »  - մատակարար 

¨ Fam. Trafiquer, revendre (de la drogue), à petite échelle.

dealeur dealer ou dealeur [dilZY] n. m. 

9. dévaluation [devalPasjT] n. f.  • 1928; angl.  devaluation, d'apr. évaluation   - դեվալվացիա, արժեզրկում

10. dévaluer [devalPe] v. tr.   • 1935; p. p. adj. 1903; angl. to devaluate (fin XIXe), d'apr. évaluer   - արժեզրկել

11. dumping [dZmpiE] n. m.  • v. 1900; mot angl., de to dump « entasser, déblayer »   - դեմպինգ (առևտուր ցածր կամ վնասաբեր գներով)

 Faire du dumping (cf.

12. franchisage [fYSGizaF] n. m.  • 1973; francis. de l'angl. franchising  

franchisé, ée [fYSGize] adj. et n.  • 1973; de franchisage   - ապրանքանիշի օգտագրծման իրավունքի վերազիջման մասին պայմանագիր

13. franchiser [fYSGize] v. tr.   • 1973; de franchisage  

14.franchiseur [fYSGizZY] n. m.  • 1973; de franchisage   - ապրանքանիշի սեփականատեր` ապրանքանիշի օգտագործման իրավունքի զիջման պայմանագրի համաձայն, սեփական ապրանքանիշն օգտագործելու իրավունք տրամադրող ձեռնարկություն

franchising

15. holding ['CldiE] n. m. ou  f.  • 1937; mot  angl., abrév. de holding company (1912), de to hold « tenir » - հոլդինգ, հոլդինգ ընկերություն 

16. hold-up ['CldZp] n. m. inv.  • 1925; mot angl. amér., de to hold up one's hands « tenir les mains en l'air »     Fam. braquage. – զինված խմբակային կողոպուտ

 

17. kidnapping [kidnapiE] n. m.  • 1935; mot angl. , de to kidnap ® kidnapper  

Þ rapt. — Francisation KIDNAPPAGE  n. m. – մարդու առևանգում

18. kidnapper [kidnape] v. tr.   • 1931; h. 1861; angl. amér. to kidnap, de kid « enfant » et to nap « saisir »   - մարդու առևանգել

¨ Enlever (une personne), en général pour en tirer une rançon. Kidnapper la fille d'un milliardaire. Elle s'est fait kidnapper (Þ otage). Action de kidnapper. Þ kidnapping, rapt. Personne qui kidnappe. Þ kidnappeur, ravisseur. 

19. kidnappeur, euse [kidnapZY, Vz] n.  • 1953; kidnapper 1936; autre sens 1783; de kidnapper    Þ ravisseur. – մարդ առևանգող 

20. kidnapping [kidnapiE] n. m.   • 1935; mot angl. , de to kidnap ® kidnapper   rapt  Francisation KIDNAPPAGE  n. m. - մարդու առևանգում

21. know-how [noao] n. m. inv.  • 1970; expr. angl., littéralt « savoir comment »   - նոու- հաու

22. label [labDl] n. m.  • 1899; mot angl. « étiquette », de l'a. fr. label, var. de lambeau  Þ étiquette. – հատուկ ապրանքանիշ 

23. législatif, ive [leFislatif, iv] adj. • 1685; la législative « science du législateur » 1361; lat. legislator, avec infl. de l'angl. legislative  

24. législature [leFislatyY] n. f.  • 1741; « législation » 1636; de législateur, d'apr. l'angl. legislature    Þ assemblée, parlement.  - օրենսդրական

25. lock-out ou lockout [lCkaut] n. m. inv. • 1865; mot angl., de to lock out « mettre à la porte » - ձեռնարկության ժամանակավոր փակում գործադուլի պատճառով   

26. lock-outer ou lockouter [lCkaute] v. tr.   • 1907 au p. p.; de lock-out 

27. officiel, ielle [CfisjDl] adj. et n.  • 1778; angl. official; bas lat. officialis, de officium ® office   - պաշտոնական 28. permissif, ive [pDYmisif, iv] adj.  • 1970; de l'angl.  permissive « qui permet »   - թույլատրող

29. permissivité [pDYmisivite] n. f.  • 1967; angl.   permissiveness  - ամենաթողություն 

 

30. photographie [fCtCgYafi] n. f.  • 1834, d'apr. angl.  photograph; de  photo- et -graphie   - լուսանկար, լուսանկարչություն

microphotographie. - մանրալուսանկարչություն

daguerréotype -

xérographie).

photogrammétrie)

photoconductrice

photo.  

photomaton

photographique 33. pickpocket [pikpCkDt] n. m.  • 1765; mot angl. , de to pick « enlever, cueillir » et  pocket « poche »   - գրպանահատ

34. pool [pul] n. m.  • 1887; mot angl. ® 2. poule   - պուլ, միավորում

35. référence [YefeYSs] n. f.  • v. 1820;  angl. reference, même o. que référer  fr. repère

35. quota [k(w)Cta] n. m.  • 1927; angl. quota, mot lat., abrév. de quota pars ® quote-part 

36. référence [YefeYSs] n. f.  • v. 1820;  angl. reference, même o. que référer - հղում

références professionnelles մասնագիտական որակներ

37.relaxe [YBlaks] adj. et n. VAR. relax, axe  • v. 1955; de l'angl. to relax « se détendre » - արդարացում, արդարացման վճիռ

38. relaxer [Y(B)lakse] v. tr.   • h. XIIe « pardonner »; lat. relaxare - արդարացնել, արդարացման վճիռ կայացնել

39. script [skYipt] n. m.  • 1856; angl. scrip (1762), abrév. de subscription receipt « reçu de prêt »  - պարտքի վճարման անհնարինության մասին դիմում

scription – գրելը (որպես գործողություն)

40.session [sesjT] n. f.  • 1657; angl. session; « séance » mil. XVe; « fait d'être a – նստաշրջան, նիստ

41. 1. standard [stSdaY] n. m. et adj. inv. • 1857; h. 1702; mot angl. « étalon, type », a. fr. estandard, frq. °standhard « inébranlable » ® étendard  - չափանիշ

42. stock [stCk] n. m.  • h. 1656, rare av. fin XIXe; mot angl. « souche »   - պահեստ

43. stockage [stCkaF] n. m.  - պահեստավորում

• fin XIXe; de stocker   - պահեստավորել

stocker [stCke] v. tr.   • fin XIXe; de stock   emmagasiner, engranger, entrepose - պահեստավորել

déstocker [destCke] v. tr. et intr.   • 1947; de dé- et stocker   - պահեստից դուրս գրել, հանել

N. m. DÉSTOCKAGE. պահեստից դուրս գրում, հանում

stockiste [stCkist] n. m.  – պահեստ ունեցող առևտրական, ձեռնակատեր

• 1904; de stock 

surstock [syYstCk] n. m.  • v. 1970; de sur- et stock 

44. swap [swap] n. m.  • 1963; mot angl. « troc, échange »   - փոխանակում, փոխադարձ վարկավորում տարբեր արժույթներով

45. verdict [vDYdik(t)] n. m.  • 1669, à propos de l'Angleterre; répandu 1790; mot angl., de l'anglo-norm. verdit (XIIIe), du lat. médiév. veredictum, proprt « véritablement dit »  - դատավճիռ

46. vote [vCt] n. m.  • 1702; mot angl.; lat. votum ®  vœu  - քվեարկություն

votes

47. voter [vCte] v.   • 1704;  angl. to vote (® vote); « exprimer son suffrage dans un chapitre » 1680 ; du lat. votum  - քվեարկել

votation - քվեարկություն

votant - քվեարկող

48. warrant [vaYS] n. m. • 1836; « mandat d'amener » 1671; mot angl., a. fr. warant, forme dial. de garant  - 1. պահեստավկայական, 2. որոշակի ֆոնդային արժեթղթերի ձեռքբերման իրավունք ընձեռող փաստաթուղթ

warrantage [vaYStaF] n. m.  • 1894; de warranter   - ապրանքի վրա գրավի սահմանում

warranter [vaYSte] v. tr.    • 1874; de warrant  - ապրանքի վրա գրավ սահմանել

 

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