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Le sens grec reste vivant dans les emprunts didactiques au grec par le latin : AGONIST E n.

Publié le 29/04/2014

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Le sens grec reste vivant dans les emprunts didactiques au grec par le latin : AGONIST E n. m. (1764) « lutteur » et AGONIST IQUE a dj. (1732), « technique de la lutte », termes d'Antiquité grecque. ? Le premier a des emplois scientifiques (physiologie). ? Un autre verbe 2 AGONISER (mil. XVIIIe s., agoniser qqn d'injures) est une altération populaire de AGONIR v . t r. (1756, Vadé), croisement possible d'agonie e t de l'ancien et moyen français ahonnir (-> honnir). Agonir e t agoniser apparaissent dans le vocabulaire poissard (Vadé), puis le premier passe dans la langue générale, agoniser d ans ce sens demeurant régional et populaire et étant considéré comme fautif, alors que agonir qqn d'injures e st d'usage soutenu. ? v oir ANT AGONIST E, PROT AGONIST E e t aussi AGORA, ÉPACT E, SYNAGOGUE. AGORA n. m. e st un emprunt tardif (1831, Michelet) au grec agora « lieu de réunion » et « place publique », « marché », de ageirein « rassembler », de la même famille indoeuropéenne que agein « pousser (un troupeau) » (-> agonie) e t que le latin agere (-> agir). ? C e terme d'Antiquité grecque a été repris en français courant (v. 1975) pour désigner une vaste place, dans un ensemble urbain moderne (comme forum, parvis). ? AGORANOME n. m. (1611), emprunt à un composé grec, désigne un magistrat d'Athènes chargé de surveiller les marchés. AGORAPHOBIE n. f . a été formé, semble-t-il, en français (1865, in Littré et Robin) plutôt qu'en allemand (Westphal, 1871), langue où le concept psychiatrique s'est précisé, avec les éléments grecs agora e t phobia (-> phobie). Le mot désigne la crainte pathologique des espaces vides. ? De là AGORAPHOBE a dj. et n. (1896, Ribot). ? AGOUTI n. m. e st un emprunt rapporté par les voyageurs de la Renaissance (1578 ; agoutin, 1556) au tupi-guarani (langues indiennes du Brésil) aouti, aguti. ? Le mot désigne un rongeur haut sur pattes d'Amérique tropicale. AGRAFE n. f . e st probablement dérivé (1421, agraffe ) du verbe agrafer, q ui n'est attesté qu'au XVIe s. mais doit être antérieur. Dans le cas contraire, ce pourrait être une altération de l'ancien français agrappe (1295), déverbal de agrapper, d 'après g raffe « crochet » (fin XIIIe s.). ? Grafe, graffe e st lui-même emprunté à l'ancien haut allemand chrapfo (IXe s.), remontant au germanique °krappa, passé en latin médiéval, et qui avait fourni g rape « crampon » (-> grappin). C ette racine g ermanique a donné plusieurs mots français (-> agripper, grimper, grippe). ? Agrafe d ésigne d'abord un crochet soutenant des tapisseries, puis (1530) attachant un vêtement. ? Le mot s'est spécialisé en architecture (1701, « crampon »), en chirurgie et dans l'usage courant désigne une petite attache pour les papiers (XXe s.). ? AGRAFER v. t r., attesté en 1542 (aggraffer) au sens de « griffer », s'est employé pour « accrocher (un navire) avec le grappin » (1546), le pronominal s'agrafer (1562) correspondant à « s'agripper ». Le sens moderne, « attacher (un vêtement) avec une agrafe », est attesté à la fin du XVIe s. (1594, au participe passé), puis le verbe correspond aux emplois successifs d'agrafe, les sens de « poser des "agrafes" sur les bouteilles », par exemple de champagne, et de « fixer des papiers » donnant naissance au dérivé AGRAFEUSE n. f . (1912, pour le premier emploi). ? Au figuré et d'abord en argot, agrafer s'emploie comme épingler pour « arrêter » (1833). Au Québec, une autre valeur figurée du verbe est en usage, pour « se saisir de (qqn), empoigner (qqn) pour lui faire du mal » et aussi « apostropher », avec le sémantisme du verbe attraper. ? AGRAFAGE n. m. (1853) désigne l'action d'agrafer et la pose d'agrafes. AGRAIRE -> AGREST E AGRANDIR -> AGRÉER -> G RAND G RÉ AGRÉGER v. t r. e st un emprunt (v. 1250) au latin aggregare « ressembler », de ad- (-> à) e t g rex, gregis « troupe, groupe » (-> grégaire). + ? Le verbe signifie d'abord (mil. XIIIe s.) « amasser (des biens) », puis en général (XVe s.) « réunir en un tout » et (1483) « joindre (qqn) à un groupe » avec l'idée d'association à un corps dont les membres ont des prérogatives (1538), d'où agrégé (ci-dessous). Le mot, employé concrètement, s'est spécialisé en physique (1690). ? Il s'emploie aussi au pronominal (1803) [s'agréger à...]. ? AGRÉGAT ION n. f . e st un emprunt (1375) au dérivé bas latin aggregatio e t signifie « réunion, assemblage de choses » (1491), dans divers emplois spéciaux. Il signifiait aussi (XVIe s.) « assemblée, réunion » et, après le participe passé agrégé, il a reçu au XVIIIe s. un emploi en pédagogie (1743, dans les études de médecine), « admission comme professeur attaché à une faculté », puis son sens moderne, institutionnel en France, en 1808, « concours et titre de professeur de lycée ». En Belgique, l'agrégation e st une habilitation à l'enseignement secondaire ou supérieur, après examen. Au Québec, la nomination d'un professeur dans le personnel permanent d'une université est appelée agrégation, le mot ayant alors la valeur du verbe agréger. ? Agrégation e n France est souvent abrégé en AGREG. De ce sens vient AGRÉGAT IF, IVE n. « étudiant(e) préparant le concours de l'agrégation » (v. 1930), mot qui reprend un ancien adjectif (XIVe s.) signifiant « formé par réunion d'éléments ». ? ? Le participe passé AGRÉGÉ, ÉE e st adjectivé au sens d'« aggloméré » (en parlant de fleurs, XVIIIe s., J.-J. Rousseau), et surtout en parlant de personnes intégrées à un corps (docteur agrégé, 1636), aussi substantivé (1706, « docteur en droit »), en médecine et pharmacie (1787) et dans le cadre du concours d'agrégation (1808), sens aujourd'hui le plus vivant en France (un, une agrégée d'anglais, etc. ; agrégés et docteurs). ? En français québécois, le mot s'applique encore à un professeur « agrégé » à une université, alors qu'en France le mot, détaché de sa valeur étymologique, désigne un ou une titulaire de l'agrégation, et qu'en Belgique le mot explicite le fait qu'un professeur est agrégé à l'enseignement secondaire (inférieur ou supérieur) ou à l'enseignement supérieur reconnu (et non à une université particulière, comme au Québec). ? DÉSAGRÉGER v. t r. e st créé en sciences pour « disjoindre (un corps) par la séparation de ses parties agrégées » (1798, en chimie). Il se répand dans l'usage général au siècle suivant avec le sens figuré « faire perdre son unité à un ensemble organisé » (1860), également réalisé au pronominal se désagréger (1861, Proudhon). Les dérivés ont suivi la même évolution : DÉSAGRÉGAT ION n. f . (1798) s'emploie en sciences puis (1862) au figuré ; il est concurrencé par la forme moins fréquente DÉSAGRÉGEMENT n. m. (1846, Proudhon), pour laquelle on note une hésitation quant à l'accent (1879, d ésagrègement). ? DÉSAGRÉGAT EUR, T RICE a dj. (1848, n. m. ; 1946, a dj.) et DÉSAGRÉGEABLE a dj. (1868) sont d'un usage plus didactique ; on relève également DÉSAGRÉGEANT , ANT E a dj., tiré du participe présent. ? ? v oir CONGRÉGAT ION, G RÉGAIRE, G RÈGE, SÉGRÉGAT ION. AGRÈS n. m. pl. d érive de l'ancien verbe agreier (v. 1170) « équiper, mettre en état », puis aggreer (XVIe s.), agréer (1621), qui vient de l'ancien norrois g reida « préparer, apprêter » et a été remplacé par g réer* (d'où g réement). L'origine germanique ancienne, malgré la localisation géographique, ne concerne pas la marine. ? Agrei, agreie (1120) désigne en ancien français un équipement quelconque et spécialement un harnais (v. 1190, agrei ; aggrais, fin XVe s.). Puis agrès se spécialise en marine ; c'est alors le déverbal d'agréer au sens de g réer (un navire). ? Dans la langue courante, en français d'Europe, le mot ne s'applique plus qu'au gréement du navire et surtout à la gymnastique, extension qui date de la fin du XIXe s. (in Larousse, 1898). ? En revanche, au Québec, le sens ancien pour « équipement » s'est conservé, par exemple à propos des agrès de pêche, de chasse. AGRESSER v. apparaît selon Wartburg dès le XIIIe s. (soi agresser de « e ntreprendre ») ; il est alors tiré du radical latin de aggressor e t de aggressio (ci-dessous). ? Le verbe, avec la variante acresser, semble utilisé du XIVe au XVIe s., aux sens de « provoquer, exciter », en relation avec progresser e t oppresser. La valeur moderne « attaquer » est attestée au XVe s., après soi agresser à « s'attaquer à » (1351). ? Le verbe réapparaît au milieu du XIXe s. (1845, à titre de proposition ; puis 1892), en relation avec agression -- q ui était resté en usage -- pour « attaquer physiquement » (en parlant d'un malfaiteur, par exemple). ? Avec un sujet nom de chose, il prend une valeur psychologique (XXe s.) souvent au passif et participe passé (être, se sentir agressé), puis physiologique, liées aux emplois de agression, agressif (ci-dessous). ? ? Le participe présent AGRESSANT , psychologie. ANT E a dj. (1495) a été repris tardivement (mil. XXe s.) en ? AGRESSION n. f . e st emprunté (v. 1395) au latin agressio « attaque », du supin de aggredi « attaquer », de ad- (-> à) e t g radi « marcher », lui-même dérivé de g radus « pas ; marche ; progression » (-> grade) q ui a donné d'autres dérivés adaptés en français (progression, digression). Le sens particulier de agressio vient de ce qu'il traduit un terme militaire grec, e pikheirêma. Agression e st vivant depuis son entrée en français. ? Le mot signifie aussi en ancien français « arrivée, approche » (in F . e. w.) ; il s'enrichit au XXe s. d'une valeur psychologique venue de l'anglais et de l'allemand (exemple : instinct d'agression ). ? ? NON-AGRESSION n. f . apparaît (1932) en politique internationale, à propos d'un engagement (pacte, accord) à ne pas recourir à l'agression militaire contre un pays. AGRESSEUR n. m., comme agression, e st un emprunt (1404) à un mot latin rare et tardif, agressor. Il est resté en usage comme agression, avec des emplois spécialisés dans le contexte du droit international et dans celui de la criminalité. ?

« germ an iq ue a d on né p lu sie urs m ots f ra n çais (→ a g rip per, g rim per, g rip pe). ❏ Agra fe d ésig ne d 'a b ord u n c ro che t s o ute n an t d es ta p is se rie s, p uis ( 1 530) a tta chan t u n v ête m en t. ◆ L e m ot s 'e st s p écia lis é e n a rc hite ctu re ( 1 701, « c ra m pon » ), e n c hir u rg ie e t d an s l 'u sa g e c o ura n t désig ne u n e p eti te a tta che p our l e s p ap ie rs ( XX e s .) . ❏ A GRAFE R v.

t r., a tte sté e n 1 542 (a g gra ffe r) a u s e n s d e « g rif fe r » , s 'e st e m plo yé p our « a ccro che r (u n n av ir e ) a v ec l e g ra p pin » ( 1 546), l e p ro n om in al s'a g ra fe r ( 1 562) c o rre sp on dan t à « s 'a g rip per » . Le s e n s m od ern e, « a tta che r ( u n v ête m en t) a v ec u n e a g ra fe » , e st a tte sté à l a f in d u XV I e s .

( 1 594, a u parti c ip e p assé ), p uis l e v erb e c o rre sp on d a u x e m plo is s u cce ssif s d ' ag ra fe , l e s s e n s d e « p ose r d es “ag ra fe s” s u r l e s b oute ille s » , p ar e xem ple d e c ham pag ne, e t d e « f ix er d es p ap ie rs » d on nan t nais sa n ce a u d ériv é AG RAFE U SE n.

f . ( 1 912, p our l e p re m ie r e m plo i) .

◆ A u f ig uré e t d 'a b ord e n arg ot, ag ra fe r s 'e m plo ie c o m me ép in gle r p our « a rrê te r » ( 1 833).

A u Q uéb ec, u n e a u tr e v ale ur fig uré e d u v erb e e st e n u sa g e, p our « s e s a is ir d e ( q qn), e m poig ner ( q qn) p our l u i f a ir e d u m al » e t au ssi « a p ostr o phe r » , a v ec l e s é m an ti s m e d u v erb e attr a p er. ■ A GRAFA G E n.

m . ( 1 853) d ésig ne l 'a cti o n d 'a g ra fe r e t l a p ose d 'a g ra fe s. AG RAIR E → AG REST E AG RAN DIR → GRAN D AG RÉER → GRÉ + AG RÉG ER v.

t r. e st u n e m pru n t ( v .

1 250) a u l a ti n ag gre g are « r e sse m ble r » , d e ad - (→ à ) e t gre x, gre g is « tr o upe, g ro upe » (→ g ré g air e ). ❏ L e v erb e s ig nif ie d 'a b ord ( m il.

XIII e s .) « a m asse r ( d es b ie n s) » , p uis e n g én éra l ( XV e s .) « r é u n ir en u n to ut » e t ( 1 483) « j o in dre ( q qn) à u n g ro upe » a v ec l 'i d ée d 'a sso cia ti o n à u n c o rp s d on t l e s mem bre s o n t d es p ré ro g ati v es ( 1 538), d 'o ù ag ré g é ( c i- d esso us).

L e m ot, e m plo yé c o n crè te m en t, s'e st s p écia lis é e n p hy siq ue ( 1 690).

◆ I l s 'e m plo ie a u ssi a u p ro n om in al ( 1 803) [s 'a g ré g er à ...] . ❏ A GRÉG AT IO N n.

f . e st u n e m pru n t ( 1 375) a u d ériv é b as l a ti n ag gre g ati o e t s ig nif ie « r é u n io n , asse m bla g e d e c ho se s » ( 1 491), d an s d iv ers e m plo is s p écia u x.

I l s ig nif ia it a u ssi ( XV I e s .) « a sse m blé e , r é u n io n » e t, a p rè s l e p arti c ip e p assé ag ré g é, i l a r e çu a u XV III e s .

u n e m plo i e n. »

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