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Publié le 27/11/2020

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En 1945, mesurant 472 km de long, est tracé par les vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale l’actuelle frontière germano-polonaise. Les fleuves Oder et Neisse ont été choisis comme référence pour le tracer de la nouvelle frontière. Le tracé devient l’objet de nombreuses tensions et négociations entre la Pologne et les deux Allemagnes dans le contexte de la guerre froide.

On peut alors se demander comment la reconnaissance du tracé de la frontière germano-polonaise est au centre des négociations durant la guerre froide ?

 

Tout d’abord, les premières tensions touchent les populations Allemandes et Polonaise qui sont au cœur de la question des frontières. Entre 1944 et 1948, c’est le déplacement d’environ 12 millions d’allemands réfugiés ou expulsés suite à la conférence de Potsdam où les alliés décident que les régions allemandes situer à l’Est de l’Oder-Neisse passent sous administration polonaise. Il y a aussi les 5 millions de polonais expulsés du territoire polonais cédés a l’URSS dont 3 millions et demi déplacés du centre de la Pologne vers l’Est. Pour l’Allemagne, l’arrivée massive de ces réfugiés, privés de leurs biens et de toute ressource, créée des situations dramatiques. Dans les zones occupées, la population s’accroît de près de 20% alors que le pays est exsangue. Les réfugiés sont placés dans des camps, où les conditions sont précaires, et souffrent de la faim. Il faudra attendre les années 1950 pour que la situation s’améliore.

Ensuite, les frontières contestées créent une zone de conflit entre la Pologne et la RDA (République Démocratique Allemande). La frontière germano-polonaise n’est pas reconnue par la RFA. Mais les deux gouvernements communistes de RDA et de Pologne s’accordent en revanche sur son tracé, tel qu’il a été décidé à Potsdam. La CDU, Parti allemand de droite en majorité active en RFA dénonce le traité de Moscou de 1947 jugé comme un abandon des 7 millions de germanophones vivant dans les territoires au-delà de l’Oder-Neisse, notamment dans les régions de Breslau et Stettin.

En outre, pour une reconnaissance générale des frontières il faut d’abord apaiser les tensions, c’est à ce moment que l’Ostpolitik entre en scène. En 1969, le chancelier ouest-allemand Willy Brandt engage une politique de rapprochement avec l’Est, l’Ostpolitik. Dans le contexte de la détente, il se rend à Varsovie, où il s’accorde avec la Pologne sur les frontières de 1945. En 1950, suite au traité de Görlitz du 6 juillet entre la Pologne et la RFA reconnaissant la ligne Oder-Neisse comme « frontière de la paix et de l’amitié. Avec la signature du Traité fondamental, en 1972, la RFA et la RDA se reconnaissent mutuellement et entrent la même année à l’ONU. De 1973 à 1975, une Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) réunit la quasi-totalité des pays d’Europe, y compris l’URSS et ses alliés communistes. Les accords d’Helsinki (août 1975), qui en résultent, garantissent l’inviolabilité des frontières sur l’ensemble du continent et appellent au respect des droits de l’homme. La détente, de part et d’autre du « rideau de fer », est alors à son apogée.

Enfin, la question des frontières, dernière étape vers la réunification des deux Allemagnes. L’effondrement des régimes communistes en Europe précipite la résolution de la question allemande. La chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, n’est qu’une étape. La réunification allemande se fait dans le cadre de négociations entre la RFA, la RDA et les quatre puissances occupantes de 1945. Le 12 septembre 1990, ces six pays signent le traité de Moscou, qui déclare « définitives » les frontières de l’Allemagne réunie, dans leur tracé de 1945. Le 3 octobre, l’Allemagne réunifiée est officiellement proclamée. Cependant une Allemagne unie au cœur de l’Europe est plus effrayante pour de nombreux de pays qui craignent de nouvelles prétentions territoriales. On peut dire que la reconnaissance de la frontière germano-polonaise est posée comme un préalable à l’unité allemande, un des principaux différents de la guerre froide est ainsi réglé de façon pacifique

Pour conclure, c’est par les enjeux sociaux avec le déplacement des populations, identitaires avec la reconnaissance de la ligne Oder-Neisse comme frontière par l’Allemagne et la Pologne et relationnels avec toutes ces tensions et négociation qui aboutiront à l’unification allemande que la reconnaissance du tracé de la frontière germano-polonaise est au centre des négociations durant la guerre froide. 

 

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